Sherwood Stories

Visite imprevue

Je suis revenue tard à la maison hier soir. Mon père était si inquiet qu'il ne m'a même pas demandé ou je m'étais sauvée. Il était seulement heureux de me voir saine et sauve. Pendant ma petite rencontre avec le voleur, ses sbires en profitaient pour semer le trouble dans les rues. Non! En fait, ce serait ses acolytes qui cachaient ce que le voleur faisait réellement. C'est donc comme cela qu'il procède? Pourtant ses derniers vols ont été plus que bruyant. Je ne le comprends pas, quel est son but? Pourquoi avoir volé le sceau du roi? Il ne peut ni le vendre ni l'échanger, quel intérêt de prendre cet objet si ce n'est que le garder comme trophée personnel? Cela va sans dire que cela lui apporte beaucoup de tracas s'il devait être surpris dans la rue avec cet objet. Je soupire en déposant ma brosse à cheveux sur la commode. La question m'a tournée dans la tête toute la nuit et... Il m'a glissé entre les doigts une fois de plus...

J'attache mes cheveux avec un ruban ne cherchant pas davantage de distinction et descend au rez de chaussé. Mon père se tient devant la fenêtre qui le sépare du monde extérieur.

K: Le temps est bon père?

F: Il l'est toujours à celui qui arrive à l'apprécier.

Il se retourne et me contemple de bas en haut avec un air désapprobateur. Il secoue la tête en s'approchant de moi et tire l'une des mèches folles près de mon oreille.

F: Kate chérie, il est bien rare que tu aies une présentation aussi négligée.

K: Oh mais je n'avais aucunement l'intention de sortir si c'est ce qui vous préoccupe...

F: Non pas du tout! Mais pour prendre si peu d'attention à ta toilette, quelque chose doit très certainement te troubler mon enfant.

K: La vie n'est-elle pas troublante en soit mon père?

F: Certes... bien que tu ne t'en sois jamais bien inquiété...

K: Cela était avant que je risque de vous perdre.

Je baisse la tête, timide de l'avoir dit à voix haute. Une expression sereine s'affiche sur son visage avant qu'il ne me tende les bras. Je m'y réfugie sans grande retenue. L'odeur désagréable de la fumée et du métal ne me dérange même pas. J'ai eu si peur de le perdre! Mon père est la seule famille que j'aie et la seule dont j'ai réellement besoin. Quand je me sépare de lui, c'est avec le cœur léger. Je sais que cela me peinera lorsque je serais marié de ne plus le voir autant. De plus qu'il n'aura plus personne pour veiller sur lui.

K: Est-ce que madame Evergreen est réveillée?

F: À cette heure j'en suis presque certain mais si tu te présentes ainsi à elle tu auras droit à une bonne leçon de morale!

K: Peut-être que si je l'aide à certaine tâche ménagère, elle sera plus clémente?

F: Peut-être bien... mais elle serait horrifiée de te voir t'occuper à récurer quelconque pièce de cette maison. Elle dit toujours qu'une jeune femme du monde devrait s'attarder à son éducation plutôt... plutôt...

K: Plutôt que de me rabaisser à la basse besogne?

F: Oui, très exactement.

C: Doux Jésus Katherine!

Je sursaute en entendant mon nom. Madame Evergreen la main délicatement poser sur sa poitrine.

K: Madame Evergreen, je...

C: Grand dieu Katie! Comment peux-tu descendre avec une apparence aussi négligée!

K: Je comptais rester à la maison aujourd'hui. Les derniers événements ont été épuisant.