Un animal en cage

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Lorsque je reprends finalement mes esprits, je peux respirer librement sans restriction. Je suis allongé sur la terre froide et je profite du plaisir que me procure chaque inspiration. Ce plaisir cependant est de courte durée. Dès que j'ouvre les yeux, je vois au-dessus de ma tête une toile usée qui m'est complètement inconnue. Je me relève rapidement, même trop rapidement. Un mal me compresse le crâne. Je serre ma tête entre mes deux mains et observe le paysage autour de moi. Je suis enfermé dans une sorte de cage ressemblant à celle des animaux de grande taille. Autour de ma cellule, des gens mal habillés et couverts de saletés s'attelle à leurs besognes sans porter attention à moi. Je pose ensuite les mains sur les barreaux de fer mal forgé et cherche l'attention de l'un d'entre eux.

K: Hey! Vous là-bas! Sortez-moi d'ici!

Le vieillard lève la tête vers moi et continue de déplumer sa volaille sans me porter davantage d'attention.

K: SORTEZ-MOI D'ICI!

Je secoue les barreaux de ma cellule de fortune sans qu'elle ne bouge d'un poil. Je repère la porte et donne de grands coups de pieds en espérant qu'elle cède.

M: Et après les gens de la haute société dirons que nous sommes les sauvages!

Je me retourne vivement pour me retrouver devant une jeune femme de mon âge au traits singuliers. Ses cheveux roux sont grossièrement noués en une longue tresse, ses vêtements à l'image des autres sont élimés et mornes tout contrairement à ma robe de soie d'un vert vif. Des épaules larges et un visage rond. Cette femme a travaillé de ses mains sans se soucier de son apparence, elle me fait penser à l'un des frères de Seleste. Je me mets debout et garde le silence.

M: Alors? Tu as perdu ta langue ou quoi?

K: J'exige de parler avec mon ravisseur.

M: Exige !? Tu te crois au palais peut-être?

K: Oh non, au palais les femmes ont un minimum de grâce et de maintien.

M: Espèce de petite chipie! Attend un peu qu'il te sorte de ta cage! Je te ferais la peau.

C: May! Ça suffit!

M: Mais Callum elle...

C: Inutile! Les femmes de son rang ont depuis leur tendre enfance appris répondre aux offenses que nous leur faisons avec beaucoup d'élégance. Ne perd pas ton temps.

K: Vous n'avez aucune idée de qui je suis!

C: J'ai longtemps fréquenté les gens de la cours royale d'Oaklane avant que je ne leur sois complètement inutile. Je reconnais qu'ils n'ont pas, pour la plupart, ta fougue et ta tenacité. Malgré cela, tu en n'es pas moins une créature délicate et experte dans l'art de la conversation.

Je ne saurais dire s'il cherchait à m'insulter ou me complimenter mais une chose est sûre, c'est qu'il n'a aucune idée de qui je suis réellement. Si le voleur s'attends à recevoir une somme d'argent considérable en échange de ma personne, il sera grandement déçu. Mon père mène une bonne vie mais nous sommes loin d'être riche. Même en donnant toutes nos économies, le voleur ne pourrait se permettre beaucoup de luxe. Néanmoins, le fait qu'il se trompe sur moi pourrais tournée à mon avantage. Ma toilette pourrait facilement les dupés et leurs faires croire que je viens d'une famille beaucoup plus riche qu'il ne le croit. Je relève le menton en imitant les manières de mon amie Charlotte lorsqu'elle discute avec les grands seigneurs d'Oaklane. J'en profite pour le dévisager. Cet homme a la carrure d'un fermier ou d'un homme qui aurait travaillé de ses mains toute vie. Les nombreuses cicatrices sur son visage m'indiquent cependant que sa vie n'a pas été des plus pacifique. Mais ce qui me trouble le plus, l'absence de son bras droit. L'homme a été amputé. Je pourrais presque ressentir de l'empathie pour lui s'il ne me détenait pas prisonnière.

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