Exigences paternelle

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Tamara m'a confirmée que mon père avait bien reçu ma lettre, néanmoins je crains sa réaction à mon retour. Je lui aie dit que j'étais chez une amie, que j'avais besoin de prendre du recul sur la situation. Évidemment, je n'avais pas planifié rester au campement deux semaines. Je n'ai pas osé lui dire que cette amie était une bohémienne.

Malheureusement, toute bonne chose a une fin et je dois retourner à la réalité. Je dois réparer les pots cassés et remettre de l'ordre dans le bazar que j'ai créé. J'ignore encore ce que mon père a dit aux habitants d'Oaklane au sujet de mon départ précipité, j'ignore même si ma réputation en est entachée. J'appréhende grandement le moment où je le découvrirai. Ce matin, j'ai eu une conversation avec Tamara qui m'a convaincu que plus j'attendrai, pire ce sera. Je lui aie donc demander de m'accompagner jusqu'à chez moi et elle a accepté à mon plus grand soulagement. Je ne me sens pas assez forte pour affronter mon père seule. Je ne sais dans quel état d'esprit je le retrouverai.

Avant de partir, j'ai salué toutes les personnes du camps qui ont été si gentils avec moi. May est resté, sans surprise d'une froideur incomparable. Callum a, quant à lui été des plus amicaux et aidant. Mais je ne m'attendais à pas moins d'un ancien chevalier d'Oaklane. Son histoire m'a surprise bien que peu étonnée. Un chevalier avec un bras en moins est un lourd fardeau pour ses frères d'armes.

En trainant les pieds, nous entrons finalement dans la citadelle d'Oaklane. Il est encore très tôt et la plupart des citoyens sont encore endormie. Le châle que Tamara m'a prêté couvre a peine mon visage. Cela ne me dérange pas, il y a trop peu d'individus dans les rues.

Nous arrivons finalement devant ma porte. La nervosité me tord l'estomac, je pourrais presque vomir. Je me retourne vers Tamara, la vieille gitane devine mes craintes et me serre contre elle.

T: N'aie crainte mon enfant. Peu importe à quel point il est en colère, on aime nos enfants inconditionnellement.

K: Je ne veux plus l'entendre crier... c'était horrible!

T: Un peu de courage très chère, si cela doit se produire alors rien ne peut l'éviter. Mais un moment pénible ne dure pas éternellement.

Je hoche la tête peu convaincu. Tamara ouvre la porte et m'incite à entrer. À l'intérieur tout est bien silencieux. Je retire le châle de sur ma tête et noue mes cheveux avec un ruban.

Je fais bouillir de l'eau pour préparer un peu de thé pour madame Evergreen, mon père et moi. Je tremble en déposant les tasses sur la table tellement je suis nerveuse. Dans un chaudron plus grand que je mets au-dessus du foyer pour y faire du porridge. Une fois le thé prêt, je sers 3 tasses. Par la fenêtre, je vois les habitants d'Oaklane sortir de leurs maison tour à tour.

F: Kate chérie, c'est bien toi?

Je me retourne en sursautant. Mon père est encore en chemise de nuit et ces cernes sous les yeux sont la preuve de plusieurs nuits d'insomnie. Je n'ai pas de difficultés à en deviner la cause; moi.

Je dépose la cuillère de bois servant à remuer le porridge et cours dans sa direction les bras ouverts. Je passe mes frêles bras autour de son cou.

K: Papa...

F: Oh Kate mais où étais-tu? J'étais mort d'inquiétude!

Mon père me serre fortement contre lui. Il est bon d'être de retour de retour à la maison. Toutefois, le nuage menaçant qui plane au-dessus de ma tête menace me foudroyer à tout moment. Après le soulagement, c'est la colère qui prend sa place sur le visage de mon père. Cette fois ci je n'y échapperais pas.

F: Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête !? S'enfuir de la maison comme cela! Les gens qui t'ont vu auraient pu détruire ta réputation!

K: Je... je suis désolée...

F: Ensuite je reçois une lettre disant que tu es partie chez une amie alors qu'aucune d'entre elles ne savaient où tu étais!

K: Mon amie vie à l'extérieur de la citadelle.

F: Ne me dis pas que tu étais chez ces satanés gitans!

Je baisse la tête et mon père soupire de découragement. Il prend appuis sur la table en serrant les paupières. Il reste silencieux de longues secondes, la tension est palpable dans la pièce.

K: Papa?

F: Il n'y a pas de mots suffisamment fort... pour dire à quel point tu me déçois. Ta mère et moi avions peu d'argent et aucune notoriété mais nous étions des personnes honorables. Cela nous a permis de t'offrir un éducation pour bien te marier. Te rends tu comptes que tu es sur le point de tout gâcher !?

K: Mais je ne gâche rien!

F: Si les gens parlent tous ces efforts n'auront servis à rien!

K: Les gens parleront de toute façon que soit en bien ou en mal! Je... je vais travailler sur cela... j'irais à toute les réceptions et prouverais que ces accusations n'ont pas lieux d'être. Vous pourrez choisir vous-même tous les événements sociaux et j'y participerais sans me plaindre, je vous le promets!

F: Inutile...

K: Mais... mais n'est-ce pas...

Mon père lève un regard mauvais sur moi qui me glace le sang. J'ignore en ce moment ce qui est le plus terrifiant, ce regard ou ses cries. Je ne pourrais le dire mais une chose est sûre, il est suffisant pour me faire taire.

F: Le prince t'a déjà fait sa demande.

Une boule se forme dans ma gorge et m'empêche de parler. Mon père se redresse sans pour autant porter son attention sur moi.

F: Je ne sais plus quoi te dire Katherine! Tous ses hommes se jettent à tes pieds et le futur roi lui-même est venue te demander ta main! J'en ai assez!

K: Papa, je t'en prie...

F: Non, je ne me laisserais pas attendrir! Je me fais vieux et je veux te voir mariée!

K: Je ne me sens pas prête pour...

F: Prête? PAS PRÊTE !? C'est une plaisanterie j'espère! À ton âge, ta mère t'avait déjà donnée la vie!

K: Non... Pitié...

Mon père me tourne le dos. Je serre si fort les pans de ma robe que je pourrais presque sentir le tissus s'effriter sous mes doigts. Je le sens se refermer sur lui-même. Je sens que peu importe ce que je dirais, il ne flanchera pas.

F: Je n'en peux plus. Je ne voulais pas en venir là et je me détesterais un peu de l'exiger mais tu ne me laisse plus le choix. Demain à la première heure, tu te rendras au château. Tu demanderas une audience avec son altesse.

K: Non...

F: Tu lui diras que tu ne savais pas où tu avais la tête et tu accepteras sa demande en mariage.

K: Je ne peux pas.

F: Oh si tu le peux et tu le feras! Le prince Ezra est un homme bon et riches. Tu ne trouveras pas meilleur partie sur cette terre. J'ai n'ai pas d'autre choix que de t'y soumettre. Constance!

Ma tutrice sort enfin de l'ombre pour nous rejoindre dans la cuisine. Elle garde la tête baissée et n'ose croiser mon regard. Elle-même semble trembler de peur. Jamais elle n'a vu mon père aussi furieux.

C: Monsieur Knightley.

F: Préparez la plus belle toilette de Katherine pour demain, ma fille se rendra au palais au petit matin.

Il quitte la cuisine pour se rendre dans son atelier sans même nous jeter un dernier regard. Il claque la porte derrière lui. Sentant mes yeux s'embuer, je cours jusqu'à ma chambre. Je me jette sur mon lit et pleure à chaudes larmes. Ni mon père, ni Constance ne viennent me voir avant que je me sois endormie.

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