Fausse identité?

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Je tamponne délicatement les dernières traces de sang autour des plaies que je viens tout juste de recoudre. Aaron a eu beaucoup de chance, sans les soins adéquat l'une des plaies aurait pu le mener à sa perte. Je dépose la guenille couverte de son sang et déroule lentement un long morceau de tissu pour couvrir le haut de son thorax. Aaron n'a rien dit pendant que je soignais ses blessures. Déjà, il a dû deviner ma gêne lorsqu'il s'est mis torse nu devant moi. Je n'avais jamais vu d'homme si peu vêtu avant, pas même mon père qui pourtant se blesse bien souvent au travail. Mais une fois que j'ai commencé à m'atteler à la tâche, j'ai pu faire abstraction de ceci. Les fils à travers sa peau semblent solides, comme quoi ses cours de broderie et de couture peuvent m'être utile ailleurs que sur des coussins. Si j'étais un homme, je suis certaine que j'aurais eu beaucoup de talent en tant que docteur. Hélas, en tant que femme, il m'est interdit d'exercer une profession aussi importante.

A: Alors?

K: Tu devrais t'en sortir... malheureusement.

A: Mmmm... je savais que malgré tes grands airs de femme du monde se cache une demoiselle qui m'apprécie plus qu'elle ne veut l'avouer.

K: Détrompe-toi, je le fais seulement pour Tamara.

Je serre le bandage d'un seul coup et sans ménagement. Cela me vaut un rictus douloureux de la part d'Aaron et je me délecte de celui-ci. Aaron baisse les yeux sur le bandage, je peux lire de l'admiration dans ses pupilles noisette. Il vérifie lui-même la solidité du bandage avant de remettre sa chemise. Pendant ce temps, je nettoie les guenilles qui ont servis à panser ses plaies dans le lac qui longe l'emplacement des rebelles. Le camp a très peu de ressources, je doute qu'ils peuvent se permettre de les jetés.

A: Pourtant je sens que tu ne me déteste pas autant qu'auparavant.

K: Je suis toujours convaincu que tu me mens au sujet de ta famille. Je crois que c'est Ezra qui me dit la vérité et j'ose croire que tu le feras également un jour.

A: Ce n'est pas parce que l'un dit vrai que l'autre ment. Chacun à sa propre perception et parfois elle nous mène à tort à certaine conclusion. Mes intentions et mes paroles ont toujours été plus qu'honnête. De plus, quels avantages aurais-je à te mentir?

K: C'est le mystère que je cherche à percer. Qui es-tu réellement et pourquoi te faire passer pour un autre?

A: Je t'ai déjà répondu et je maintiens ce que j'ai dit. Je suis Aaron Kane Arganan de Northridge.

K: ...jusqu'à ce que j'apprennes ton véritable nom.

Il lève les yeux au ciel en secouant la tête. Si je l'énerve alors tant mieux car cet homme m'exaspère! J'essors les bouts de tissus et les plies tels qu'ils étaient lorsqu'on me les a prêtés. Je l'entends geindre en se relevant et malgré la haine que je lui porte, je ne peux que m'inquiéter pour ces vilaines blessures qui menace de se réouvrir à tout moment.

K: Peut-être devrais tu songer à rester tranquille le temps que tout cela cicatrise.

A: Ce n'est malheureusement pas un luxe que je peux me permettre.

K: Je crains que tu n'aies pas le choix, si elle réouvre tu te retrouveras dans une mare de sang, le tiens en l'occurrence. De plus qu'est-ce que quelques semaines sans commettre de crime? Peut-être même y prendras-tu gout!

A: Ce que je fais n'est pas par plaisir Katherine.

K: Je commence à en douter bien que Tamara cherche à me convaincre du contraire.

A: Tiens donc?

K: En effet! Bien que cela me dépasse complètement. Pourquoi en vouloir autant au roi? Que t'a-t-il fait de si horrible pour que le déteste au point de vouloir sa mort?

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