Sous le manteau de la nuit

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Le soir même, deux hommes se sont introduits dans le palais quelques heures après la tombée de la nuit avec un but bien précis. L'un d'eux attendant impatiemment que l'autre lui envoie ce pourquoi ils ont entrepris une mission aussi dangereuse.

Clic! Ah le doux son d'une porte qui se déverrouille! La serrure m'a donné du fil à retordre mais il faut bien l'avouer les verrous du château sont bien plus complexe et capricieuse que n'importe où ailleurs. Mais depuis Callum à rafistolé les crochets dont je me sers pour ouvrir les portes, la tâche est beaucoup plus facile. Je continue de croire que nous aurions dut approcher le forgeron de la ville d'Oaklane. On dit qu'aucune de ses armes ne s'est jamais brisé et franchement, ce serait bien plus pratique de lui faire façonner ce dont on a besoin au lieu de les volés dans l'armurerie royale. Tout de même... Je dois avouer que ce serait beaucoup moins distrayant.

Je siffle et encoche une flèche en direction des bois là où devrait se trouver Callum. Un homme avisé connait toujours la sortie! J'y attache une corde raide et tire. J'attache l'autre extrémité solidement au rempart du château. Je vérifie que tout est bien solide et ouvre la porte que je vais tout juste de crocheter. À l'intérieur, une petite torche illumine légèrement la pièce. Mes lèvres s'étirent malgré moi. Sous mes yeux se trouve exactement ce que l'on cherchait. Les nouvelles épées et lances de la chevalerie. Je constate également que quelques petites armes courtes pour la milice ont été fabriqués. Elles sont encore dans le papier de soie dans lequel on les a livrés, je suis prêt à parier que même sa majesté ne les a pas encore vues. Délicatement, je déchire le fin papier pour admirer l'œuvre du forgeron. Je passe les doigts sur les lames, c'est un travail de maître, je le reconnais. Quel dommage pour ces chevaliers qui s'attendaient à recevoir de nouvelles armes. Je dépose les sacs aux sols bien ouvert. En prenant soin de ne pas me blesser, j'y dépose soigneusement les nouvelles épées ainsi que les dagues. Bien qu'elles soient magnifiquement façonnées, je ne peux emporter les lances avec moi, elles sont beaucoup trop longues. Cependant, un arc attire mon attention et je ne me gêne pas pour le prendre et l'admirer. Je le serre dans ma main tout en tendant le bras. Un arc de chênes avec une poignée de fer. Il est bien mais beaucoup trop lourd! Les archées du palais doivent se fatiguer rapidement. Le mien est en bois d'if, beaucoup plus léger et plus souple.

Un sifflement sourd brise le silence de la nuit. Les gardes reviennent dans ma direction. Je n'ai plus beaucoup de temps! Je redépose l'arc et tire les sacs à l'extérieur de la pièce. Je prends soins de refermer derrière moi, personne ne se rendra compte de mon passage avant le matin. Je détache rapidement chacune des bandoulières en cuirs des sacs pour afin de pouvoir y passer la corde que j'ai attaché aux remparts quelques minutes plus tôt. Dès que je suis certain qu'elles ne se détacherons pas, je pousse le sac. Celui-ci glisse le long du câble jusqu'à la lisière de la forêt ou mon très cher ami Callum le récupère sans aucun mal. Il me fait signe de la main et je lui envoie les autres. Quelques minutes suffisent pour qu'il soit en possession de tous les armes. Je le vois au loin ranger rapidement tous les sacs dans le petit traineau. Je prends soin de regarder de temps à autre autour de moi afin d'être certain de ne pas être repéré. Callum recule dans la forêt entourant l'arrière du château afin de ne pas se faire repérer. À peine hors de vue, j'aperçois à ma droite la lueur des torches, je dois agir vite! À gauche, un cours chemin avant de me rendre à un point de garde, sans issue. Dès qu'ils seront proche, ils me verront et ce sera la fin. Un coup d'œil vers le bas me confirme qu'il m'est impossible de choisir ce chemin en espérant rester en vie. Ce qui me laisse en hauteur.

Les voix se rapprochent, je n'ai plus le temps. Je détache rapidement la corde que j'ai utilisé pour les sacs du rempart afin qu'elle ne trahisse pas mon passage dans l'armurerie. Je me donne ensuite un élan et grimpe sur le rebord du mur pour me hisser sur le toit. Une fois en hauteur, je reste accroupie sur la toiture. Sous mes pieds, les gardes passent devant l'armurerie sans se douter de rien. L'un des deux hommes s'arrête alors que l'autre continue son chemin jusqu'au point de garde. Je le vois regarder l'horizon puis les remparts avant de tourner les talons et rebrousser chemin. Il discute à voix basse sans porter attention aux toits et heureusement pour moi. J'attends que les voix s'éloignent avant de descendre de ma cachette. Une fois de retour en avant de la porte de l'armurerie. Je prends la direction du point de garde pour évaluer une deuxième fois mes options. Faire une deuxième tyrolienne laissera des traces de mon passage. Je regarde une seconde fois la hauteur qui me sépare du sol, après mure réflexion, l'escalade peut être une option. Humm... Je n'ai pas particulièrement envie de rebrousser chemin pour aller à l'autre bout du château seulement pour redescendre par le quartier des domestiques. Tant pis! Ce n'est pas comme si je ne bravais pas le danger à tous les jours.

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