L'eau des miracles

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Tamara a refusé que je retourne chez moi après le coucher du soleil. Elle dit que les bois sont beaucoup trop dangereux pour une femme seule. De toute façon, la foret est si noir que je risquerais de me perdre. Je me suis donc laisser convaincre de passer la nuit dans le campement. Je crains toujours pour ma réputation mais je me suis rapidement convaincu que peu importe ce que je ferai, les villageois trouveront de nouvelles critiques blessantes à mon égard. Après la demande d'Ezra, j'avais besoin de prendre de l'air et dans le campement, il y en a partout!

Le petit lit que Tamara a préparé pour moi dans sa tente est loin d'être confortable et je me retourne sans cesse sur moi-même en espérant trouver le sommeil. Je suis reconnaissante de l'effort qu'elle a fait pour moi mais je doute que je réussisse à fermer l'œil. Après ce qui me semble être une éternité je me résigne à rester éveillée et sors de la tente. Dans les bois, tout est sombre mais paisible. De ma maison, nous entendons toujours les chants et cris venant de la taverne si bien que ses sons sont devenus une source de réconfort. Ici, seul le chant des animaux accompagne la lune. Je viens m'assoir près du feu de camp pour me réchauffer. Une jeune femme de couleur monte la garde et discute à voix basse avec un homme sur une plateforme construite dans les arbres. Tous deux m'envoient la main quand ils me voient au bord du feu. La foret est inquiétante certes mais je m'y sens en sécurité.

Je tire mes jambes près de moi et regarde une nouvelle branche prendre feu. Si j'avais une torche ou une lampe à l'huile, je pourrais me rendre utile et chercher du bois aux alentours du camps. Cela m'occuperait l'esprit et au moins je ne penserais plus à mon père. Il doit être vraiment inquiet... Je suis partie sans donner d'explication. Demain, je réclamerais du papier à mes hôtes et lui écrirait pour le rassurer. Je n'avais vu mon père aussi en colère, je ne l'avais même jamais entendu crier de toute ma vie. Sa voix resonne dans ma tête et me fait frissonner.

... Désolée papa... Je t'ai déçu...

A: Katherine?

Je lève la tête, Aaron se tiens debout de l'autre côté du feu. Je me lève en chassant les saletés de mon jupons.

A: Que fais-tu dehors?

K: Je n'arrivais pas à m'endormir et je ne voulais pas déranger Tamara donc...

Il hoche le tête lentement avec une expression indescriptible sur le visage.

K: Et toi que fais-tu à l'extérieur au beau milieu de la nuit, tu devrais plutôt te reposé?

A: La douleur ma tenue réveiller. Tu as fait un très bon travail de couture mais les tisanes ont des limites pour ce qui est de contrôler le mal.

K: Tu m'en vois désolée... dès que je retournerais en ville, j'essaierais de trouver un tonic pour faire taire le mal.

A: Je te remercie mais je préfère ne pas m'embrumer l'esprit.

Je baisse les yeux au sol ne sachant quoi répondre. Aaron soupire et même en faisant cela la douleur lui coupe le souffle. Aaron pose la main sur son torse là où la plus profonde de ses plaies se trouvait.

A: Je... j'allais à la chute, voudrais tu m'accompagner?

K: Au milieu de la nuit? On ne voit rien à travers les arbres!

A: Je n'ai pas besoin de lumière pour savoir où je vais et puis... la vue est magnifique. Je suis prêt à parié que tu n'as jamais rien vu de tel.

K: Et si on se perdait dans la foret?

A: Aucun risque, je pourrais m'y rendre les yeux fermés.

Il me tend la main et j'hésite à la prendre. Il serait hautement inconvenable de se promener avec un garçon seule et encore la nuit! Mais une petite voix me dit que je regretterai de ne pas l'avoir fait. Déjà, je franchis toutes règles moral, contrevenant à tout ce qu'on m'a appris. J'ai été jusqu'à tout récemment une jeune fille sage et bien sécante. À quel point je suis prête à manquer aux valeurs qui m'ont été inculquer?

Sherwood StoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant