Sherwood Stories

L'âme d'une mère

Je ne savais pas où aller... Je ne pouvais rester chez moi sachant ce qui m'attendais. Je ne pouvais pas non plus me rendre chez mes amies qui n'auraient pas compris ce que je venais de faire. Aucune de mes relations n'auraient compris ce que je ressentais et pourquoi j'avais agi comme je l'ai fait. J'en avais plus qu'assez d'être jugée aussi sévèrement. Oaklane allait m'étouffer et me détruisait à petit feu sans même le savoir. Il fallait que je m'évade ne serait-ce que quelque instant, j'avais besoin de faire la paix avec moi-même. Je devais m'éloigner du problème avant de me briser complètement.

Mon père, Constance et tous les autres... ils ne comprenaient pas. J'ai peut-être fait une bêtise mais je n'avais pas besoin qu'ils me sermonnent. J'avais besoin de quelqu'un qui pourrait me consoler sans me jugée. Je regrette ne pas avoir eu une tante pour remplacer le vide qui a été causé par le départ trop hâtif de feu ma mère. Une personne qui écoute sans jugée et qui m'accueillerait les bras ouverts. Quelqu'un chez qui je pourrais me réfugier le temps que la poussière retombe et que je puisse faire le vide dans ma tête. J'ai donc couru jusqu'aux écuries et me suis enfuis dans les bois sur le dos de Néro. J'ai poussée le pauvre animal à courir encore et encore jusqu'à ce que nous soyons arrivés à destination.

Le campement est bien tranquille à mon arrivée. C'était si silencieux et paisible. Quelques femmes et vieillards qui se promènent entre les petites habitations de fortune et je ne peux m'empêcher de remarquer que malgré qu'ils n'aient rien, ils semblent beaucoup plus heureux que moi. Je sens ma poitrine qui se comprime et mes larmes menacent de couler. Je mets les pieds au sol et guide ma monture jusqu'à la tente au multiples couleurs.

K: Tamara!

Je hurle son nom mais ne la vois nul part. J'abandonne mon cheval qui s'éloigne pour brouter de l'herbe et entre dans la petite tente. À l'extérieur, plusieurs des objets qui m'ont effrayés à ma première visite décorent l'endroit et étrangement ne me font plus peur du tout. J'ouvre la bouche mais plus aucun son en sort. Ma gorge se serre et je dois serrer les paupières pour éviter de me mettre à pleurer. Tamara semble être elle aussi absente du camps.

Mais qu'est-ce que je fais ici? Et si on me voyait? Ma réputation serait réduite à néant à coup sûr! Mais quel réputation me reste-t-il outre celle de cette jeune fille qui n'est pas assez bien pour accepter la demande en mariage du futur monarque d'Oaklane. Peut-être même que la vieille gitane me jettera en dehors du camps. Après tout, elle n'a aucune raison de me venir en aide. Je ne fais qu'attirer les ennuis...

T: Katherine?

Derrière moi, la vieille gitane hausse un sourcils, intriguée. Elle porte un panier remplis d'herbes et de baies qu'elle pose au sol. Je ne pourrais dire ce qui m'a trahi, si c'est de mes yeux vitreux ou ma mine décomposée mais la vieille gitane m'accorde un sourire tendre un chaleureux. Elle me tend les bras et je cours m'y réfugier. Je la serre contre moi et me permet de sangloter contre son épaule. Elle frotte le haut de mon dos et dégage une odeur de musc et d'encens si apaisant qu'il agit comme un baume sur mon cœur.

T: Dieu seigneur! Que se passe-t-il mon enfant pour que tu te sois mise dans tous tes états !?

K: Oh Tamara! Il me l'a demandé et je... je...

T: Mais de quoi me parle tu?

K: Le prince Ezra, il... il m'a fait sa demande et... et... et je n'ai pas pu lui répondre.

T: Oh trésors!

Je hoquète et ma voix se bloque dans ma gorge. Je me mets à sangloter de plus belle et la vieille femme me serre tendrement contre elle en me berçant légèrement. Mon père m'a souvent consoler mais jamais je ne me suis senti aussi soutenue. Est-ce de cela avoir une mère? Se sentir en sécurité et apaisée par une simple accolade? J'inspire lentement et ferme les yeux. Tamara ne me relâche pas, du moins pas avant que je me sois calmée complètement. Doucement, elle se retire et essuie mes joues remplis de larmes.