𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐

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« Premier regard »

J'ouvre doucement les yeux en espérant tout simplement être dans mon lit, dans ma maison et pas dans celle de River Lakota, mais bien sûr que non

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J'ouvre doucement les yeux en espérant tout simplement être dans mon lit, dans ma maison et pas dans celle de River Lakota, mais bien sûr que non. Ce n'est pas un rêve – ou un cauchemar – je suis bien chez lui.

Je souffle d'agacement puis attrape mon téléphone que j'avais posé sur la table de nuit à ma gauche.

Je vois plusieurs messages de ma meilleure amie ; Ludovica, Axel l'a prévenu de mon expulsion d'hier soir. Je lui réponds comme quoi je vais bien mais que j'ai hâte d'être à la rentrée.

Je remarque aussi un message de mon petit ami qui me demande s'il peut passer voir la maison où je vais habiter quelques temps. Je réfléchis aux pour et aux contre, River n'apprécierait sûrement pas que les autres savent que j'habite chez lui.

Je le déteste peut-être mais je le respecte un minimum, je suis chez lui et s'il n'apprécierait pas, c'est non.

Je préfère dire à Axel que je ne peux pas parce que mes parents n'apprécieraient pas – le coup des parents est le plus simple. Il ne tarde pas à me répondre un d'accord assez déçu selon moi mais bon, on se voit demain de toute façon.

Je me lève doucement et m'étire en admirant la vue que j'ai depuis mon balcon. Je distingue facilement le jardin et la piscine puis la forêt qui est rattachée au terrain. C'est super beau mais il faut le dire, c'est un parfait cliché.

Je détache cependant mes yeux de cette vue puis sors de ma chambre afin d'explorer un peu la maison ou bien retrouver mes parents. Je descends les escaliers en espérant y trouver un de mes géniteurs mais non, à la place, je retrouve la mère de River, Jenna je crois.

Elle me fait un magnifique sourire tout en préparant je ne sais quoi. De sa main, Jenna me fait signe de l'approcher, je le fais sans grande conviction – c'est quand même à cause d'elle en partie que je suis à la rue.

- Bien dormi ? me dit-elle en préparant une pâte à pancakes je suppose.

- Ça va, réponds-je froidement.

- Dis-moi, hier j'ai vu ta réaction quand tu as vue mon fils. Vous vous connaissez ?

Je laisse un rire échapper d'entre mes lèvres, à ça pour le connaître votre fils, je le connais.

- Oui, nous sommes dans le même lycée.

- Vous êtes amis ?

Je réprime un rire moqueur en mordant l'intérieur de ma joue. River et moi amis ? Salto avant, roulade en arrière, contorsion simple, roulade avant, saut en hauteur... Sûrement pas.

- Euh pas vraiment. Lui et moi n'avons pas du tout la même façon de voir les choses, déclare-je en croisant mes bras sur le bar de la cuisine.

- Oh, River t'embête ?

- Je ne suis pas le genre de fille à me laisser marcher sur les pieds, affirme-je comme pour lui dire que je ne suis pas la petite victime de son connard de fils.

À l'entente de mon ton froid, Jenna soupire puis se retourne pour aller faire cuire la pâte à pancakes dans une poêle.

- Snow est un joli prénom tu sais, affirme Jenna.

Elle change de sujet comme ça puis en plus pour parler de mon prénom. Je souffle nonchalamment puis hausse les épaules. Ce serait assez paradoxale si elle n'aimait pas mon prénom, son fils s'appelle River.

- Si vous le dites, raille-je déjà lassée de la discussion.

- Ce n'est pas commun, affirme-t-elle.

- Apparemment, souffle-je en roulant des yeux.

Jenna allait encore dire quelque chose mais merci mon Dieu des pas résonnes dans le salon. Madame Lakota se tourne pour observer la personne, je n'en prends même pas la peine. J'ai simplement envie que cette journée passe vite.

Jenna arpente son plus beau sourire, ses yeux se mettent à pétiller alors j'en déduis rapidement de qui se trouve être cette personne.

River passe devant moi et embrasse la joue de sa mère avant d'aller ouvrir le frigo pour y prendre une bouteille de jus d'orange qu'il apporte à ses lèvres. Jenna lui frappe l'épaule en le sermonnant de ne pas boire à la bouteille, comme pour se faire pardonner, il fait un bisou sur la joue de sa mère.

Non mais sérieusement, ce n'est pas le River du lycée. Dites-moi qu'il a un jumeau maléfique parce que ce River à l'air carrément sympa.

C'est River, juste un petit rappel, raille ma conscience.

Je détourne rapidement les yeux de lui pour regarder vers les escaliers où je vois mon père descendre. Il vient embrasser ma tempe puis salut River et sa mère.

Les deux adultes entament une discussion assez banale qui est lassante. River est assis en face de moi sur le plan de travail et joue avec un pomme jaune. Dans quel endroit suis-je tombée encore.

Ne trouvant rien à faire, je m'amuse à regarder la pomme jaune que lance River monter et descendre dans ses mains. Le brun aux yeux clairs semble concentré dans ses mouvements, c'est rare de voir River aussi concentré et non entrain de rire ou de se foutre des gens.

Je me permets de me détailler ainsi, son t-shirt noir, son training de la même couleur. Ses yeux verts qui suivent les mouvements de la pomme, ses doigts qui resserrent le fruit quand il retombe, ses cheveux légèrement batailleurs. River est le type même du populaire parfait. Cliché.

Sans m'en rendre compte, mon regard s'est perdu dans le sien. Lorsqu'il relève les yeux vers moi, il me fixe dans les yeux d'un air neutre tout en arrêtant ses mouvements avec le fruit qu'il tient entre ses mains. Le brun se laisse légèrement tomber en arrière pour que sa tête touche le meuble mural au dessus de sa tête tout en me fixant.

Mais nous sommes interrompus par mon père qui récupère mon attention en posant sa main sur mon épaule.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐖𝐨𝐫𝐥𝐝𝐬 𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐝𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant