« 𝐋𝐞 𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞 »
Sous les regards aussi choqués que moi, nous suivons le couple jusqu'à leur voiture. Axel serre ma main en me suivant à la trace puis une fois devant la voiture, je soupire d'agacement puis me tourne vers mon petit-ami que j'enlace une dernière fois.
- Plus que demain à survivre et après on se retrouve au lycée, me murmure-t-il.
- Oui, dis-je en faisant la moue.
Nous finissons par nous éloigner et nous embrasser chastement avant que je ne monte au côté de mes parents dans la voiture.
Nous partons directement en direction de chez le couple. À vrai dire, je ne les connais pas plus que ça, je ne sais que ce que mes parents m'ont dit ; qu'ils étaient les gérants d'une grande entreprise de construction, point. Je pense que même eu n'en savent pas beaucoup sur le couple et c'est d'ailleurs assez étrange puisque nous allons quand même rentrer dans leur espace privé.
Je souffle nonchalamment en regardant le paysage défilé, en voyant les petites maisons modestes se changer en de grande villa blanche avec plusieurs éclairages sur les murs.
Je déteste vraiment ces riches. Ils vous montrent leurs billets, leurs grands sourires et leur famille idyllique mais en réalité, leur vie est tellement triste. Pathétique.
Un grand portail noir s'élève devant nous et s'ouvre doucement en laissant apparaître leur maison. Grande, blanche, impeccable. Un vrai cliché.
Nous descendons de la voiture une fois arrêtée puis récupérons nos affaires. L'homme dont je ne connais toujours rien, me dit de les laisser car un homme de main va venir les prendre. Je ne lui réponds rien mais ce n'est pas pour autant que je l'écoute.
Nous nous avançons dans la maison qui est juste parfaite, il faut savoir l'admettre. Un grand canapé, un télévision immense, une cuisine ouverte, il ne manque rien à ce cliché.
- Kyle ? réclame l'homme.
Un autre homme pénètre dans la pièce avec un grand sourire sur le visage, son uniforme est parfait et il semble aux ordres du constructeur. Non mais sérieusement c'est de l'esclavage !
- Montez les affaires de nos invités dans les chambres d'amis et dites, est-ce que River est là ?
River ? Oh non mais pendez-moi.
Je prie intérieurement pour ne pas que le River dont parle l'homme soit, le River que je connais, soit le populaire, arrogant et effroyablement con. Je crois bien qu'il est le pire de tous. C'est un vrai con avec les gens, il veut jouer au grand tout le temps, il ne fait que se battre et est toujours là avec sa copine à deux balles qui s'appelle Chloé.
- Non, monsieur. Je suppose qu'il arrivera bientôt, répond gentiment l'homme avant de monter les escaliers avec nos affaires.
La femme et l'homme nous sourit alors que je reste agacée de cette situation tandis que mes parents s'extasient devant les lieux.
- Merci beaucoup de nous accueillir ici, déclare ma mère en prenant la main de l'homme comme s'il venait de lui donner un paquet d'argents.
Non mais à quoi elle joue sérieusement ? Ma mère déteste être redevable et surtout à des riches comme eux, pourquoi elle leur lèche les bottés maintenant ? Bordel...
- Ce n'est rien, nous vous avons mis dans une situation sacrément problématique, nous devions vous aider, affirme la femme d'un ton gentil.
- C'est sûr que si vous aviez pas arrêt les travaux... marmonne-je inaudiblement.
- Je suis Jenna, et mon mari est Stephen, se présente la femme.
C'est fou comme elle joue à la femme parfaite et heureuse alors que ça en crève les yeux que plus rien ne va – dans son couple je suppose.
- Voici Aaron mon mari, je suis Sienna, la mère de Snow notre fille, déclare ma mère.
- Maman, raille-je en lui lançant un mauvais regard.
Elle sait très bien que je déteste mon prénom alors elle aurait très bien pu m'ignorer.
Tu allais devoir te présenter à un moment ou à un autre, dit ma conscience.
Sûrement mais pas maintenant, j'en n'avais pas envie.
J'allais réprimander ma mère mais la porte d'entrée s'ouvre doucement comme pour ne pas déranger. C'est vrai qu'il doit bien être deux heures du matin.
Je lève les yeux de ma mère pour les poser sur l'entrée, je croise nonchalamment mes bras sur ma poitrine en attendant de voir qui est-ce, supposant déjà que c'est ce River.
Ne rêve pas trop, tu en connais beaucoup des River à San Diego toi ? m'assure ma voix intérieure.
J'ai espoir qu'elle se trompe mais non. Elle a toujours raison comme si elle voyait dans le futur. Alors nous sommes bel et bien chez la famille Lakota.
Je sens que cette cohabitation va être longue.
River referme la porte derrière lui et sourit à ma famille et la sienne quand ses yeux se posent sur moi, il le ferme en grimaçant avant de les réouvrir et d'afficher un sourire en coin. Je roule des yeux puis souffle d'agacement. Ce garçon est si agaçant !
- Je suis assez fatiguée, où est ma chambre ? réclame-je froidement.
Le prénomme Jenna se tourne vers moi avec un sourire angélique qui en est presque écœurant alors que j'attends ma réponse.
- River ? l'interpelle-t-elle, accompagne Snow dans la chambre d'amis avec le balcon.
River souffle mais ne proteste pas. Il se tourne vers les escaliers, mais avant d'y monter, il me fait un signe de main pour que je passe devant. Sans aucun mot, je monte les escaliers en moquette, sentant le regard de River dans mon dos.
Arrivant presque en haut, je fais de plus grands pas mais loupe une marche. Et merde...
Je tombe en avant mais par chance, un bras passe autour de mon ventre et ma main rattrape la rambarde. Mon nez frôle le sol que je fixe avant de me relever pour continuer de marcher comme si de rien sauf que River ne semble pas d'accord puisqu'il se met à rire.
- T'es vraiment maladroite, rit-il.
Je serre les dents puis tourne vers lui pour le fusiller du regard.
- Ferma la un peu sale bouffon. On vit pas tous dans des châteaux comme le tien, raille-je.
- Tu prends vraiment tout mal, souffle-t-il avant de me passer devant pour me montrer ma chambre.
Je le suis jusqu'à la chambre qu'il ouvre devant moi. J'entre puis fais volte-face afin de claquer la porte mais il la bloque. Je souffle puis attend qu'il dise quelque chose.
- On partage le balcon, alors de nous faire un...
Sans vouloir en écouter plus, je lui referme la porte au nez. Non mais sérieusement, il pouvait juste s'arrêter à « on partage le balcon » sans donner aucun détail, ça me aurait suffit. Bouffon.
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𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐖𝐨𝐫𝐥𝐝𝐬 𝐂𝐨𝐥𝐥𝐢𝐝𝐞
Teen FictionSnow a 17 ans et elle ne pensait carrément pas se retrouver à la rue à cet âge là. Elle et ses deux parents se retrouvent SDF puisque les constructeurs de leur futur maison ont eu des retards avec la construction. Alors pour éviter tous scandales ou...