Chapitre 13

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Point de vue Annick

Je me faufile vite après cette énième dispute, en faite ses comportements contradictoires de ce qu’il avait dit l’autre soir m’ont fait une boule toute la journée.

Après un petit rafraîchissement je me mets plus léger puis entame l’étude des dossiers de demande de sponsoring, vers minuit on sonne comme un fou à ma porte. Je n’y crois pas, en plus il a bu.

-Lucas, je crois que tu t’es trompé d’adresse pour rentrer.
-Non, et tout les deux on doit avoir une discussion sérieuse. Il me pousse pour prendre son aise. Sans oublier de me dévorer du regard face à ma tenue, je prend un plaid pour redescendre la température.

-Dans ton état en ce moment ? Tu feras mieux de t’en aller.
-Mon état ? Dans mon état normal tu ne veux rien avec moi alors peut-être avec plus d’accompagnant… et il montre une bouteille de je ne sais quoi… Tu m’accorderas une discussion autre que ses dossiers. Dit-il en pointant les papiers éparpiller sur la table.

-Franchement, tu n’en as pas marre ? Tu ne peux pas me laisser tranquille une bonne fois pour toute ?
-Mais pourquoi !
-C’est ce que tu veux, tu l’as dit toi-même l’autre soir !
-Et je t’avais déjà répété d’oublier cette foutue soirée…
-Non ! Tes mots m’ont tellement déçu et blessé au plus profond et tu as perdu toute ma confiance ce soir-là, alors ne t’avise plus d’espérer une quelconque relation entre nous.
-Donc ce qu’on vivait toutes ses années n’avaient pas d’importance et tu les oublies tout d’un coup ?
-Ce n’est pas ce que tu voulais ?
-Je n’ai jamais et aura voulu ça.
-Mais tu l’as insinué ce soir-là.

-Pardonne-moi s’il te plait, j’ai complètement perdu mes raisons dernièrement et j’ai vraiment évoqué des choses ignobles auxquelles je n’ai jamais pensé ni ressenti.
-Tu attends quoi de moi au juste ?
-Ton pardon, ton amitié et ton sourire… Je veux être aussi la raison de ses rigolades comme avec l’autre tout à l’heure.
-Tu ne le portes pas bien dans ton cœur ? Sache que c’est un ami.
-Et c’est tout ? Juste un ami ?
-Ben oui, tu veux quoi d’autre ?
-Rien. Me répond-il en haussant ses épaules.

Je vois qu’il est fatigué plus que d’habitude puisqu’il s’assoupie petit à petit.
-Lucas, tu ne peux pas rester ici.
-Hum, on n’a pas terminé, tu n’as même pas accepté mes excuses. Dit-il en me regardant droit avec ses beaux yeux bleus.
-Ne me fait pas ce regard.

Il rit face à ma réplique, ça y est vous m’avez perdu, il sait bien que je n’ai jamais pu résister à ce charme, mais pour éviter de succomber à son manœuvre, je me lève et fuit son regard.

-J’accepte tes excuses, et en ce qui concerne les autres…
-Je ne vais pas te brusquer, on prendra le temps qu’il faut. Mais pour ce soir, je n’ai plus la force de me lever, j’ai rattrapé tous mes retards de ses six années de pratique.
-Tu n’es pas sérieux ? Tu n’as eu que trois interventions.
-Mais ce sont tous des gros paquets. Je suis tellement crevé que je ne sens plus mes jambes.
-Tu peux rester ici, juste pour ce soir.
-C’est ce qu’on verra. Dit-il avec un clin d’œil. On dormira ensemble ?
-N’y pense même pas, suis-moi j’ai une chambre d’ami. Et je l’entends pouffer en me suivant.
-Au moins tu me reconsidère comme ton ami. Avant de partir il retient ma main. Réfléchi à ce que je t’ai dit tout à l’heure et essai d’oublier cette maudite soirée, sache que tu as beaucoup compté pour moi durant toute ses années et jusqu’à ce jour.

En rejoignant ma chambre j’ai évacué tout le souffle que j’ai retenue face à toutes ses révélations, ça fait beaucoup pour une seule journée quand même.

Le lendemain en descendant, je le vois se balader dans ma cuisine en caleçon, bon respire et reste calme. Mais ça n’arrange rien car ce mec est bien foutu et j’ai déjà fait tellement de chose avec ce corps que je ne peux pas me retenir de le contempler.

-Tu compte rester là longtemps ou tu te décides de me rejoindre. Il accompagne ses paroles en me désignant la table pleine de nourriture, la honte je n’ai même pas remarquer qu’on se dévisage depuis quelques minutes.

-Salut, tu sais que ce n’est pas bien de te balader en cet accoutrement quand on est un invité.
-Un invité prépare le petit déjeuner ?
-Mais ta tenue n’est pas non plus convenable pour un petit déjeuner.
-Je suis une personne qui suit les règles ?
-Mais ça ne te permet pas de… non rien, oublie et bon appétit… Faut que j’abandonne, Marinà n’a même jamais réussi à le faire changer de style pendant toutes ses années, je me fatigue pour rien.

Après une heure de bavardage, on a fini nos petits déjs, puis je me charge des vaisselles. Il range les dossiers éparpillés partout dans le salon.

-Pourquoi tu voulais monter cette association avec moi ?
-Parce que tu es le seul que je connaissais et je ne pourrais pas le faire tout seul.
-Il y avait Marinà.
-Elle ne voulait pas, elle avait dit qu'elle n'avait pas assez de budget pour le faire.
-Ah, je saisi. Puisque lui, l’argent n’a jamais été un souci.
-Et pourquoi tu as accepté de le faire ?
-Parce que c'est toi.
-Quoi, c'est moi ?
-J'avais besoin de m’investir pour un bien, tu étais très déterminé, et j’avais vu que ça te rendait tellement heureuse.

-Tu me montre tout le contraire de l'autre soir là et je suis perdu. Je te jure, j’essai d’oublier mais tu avais tellement d’enthousiasme quand tu…
-Et je n’oublie pas ce que je t’ai avoué hier soir, même si j’était un peu émécher j’était sincère et je te veux dans ma vie.

Je ne pouvais pas me retenir, je le serre très fort et je sens que son contact m’a tellement manqué durant toutes ses semaines d’éloignement.

-J’adore tellement te serrer dans mes bras mais tu es en train de réveiller quelque chose. Et là je me rends compte qu’il est n’est pas très vêtu donc je m’éloigne un peu de lui.
-On se prépare. Il refuse tout de suite. Ce n’était pas une question.

De toute façon je m’attendais à quoi face au mec ayant le record du retard au pays ou même le monde dans son travail.

Après des minutes à se préparer chacun dans notre côté. On se dirige vers notre voiture.
-Annick, merci.
-Pourquoi ?
-Pour tout, tout ce que tu m’as donné depuis ses années.
-Mais de quoi tu parles ?
Il a encore une trace d’alcool dans son sang peut-être.
-On se voit après ?
-Si j’aurai le temps. Et il s’approche de moi puis me donne une bise sur la joue et me regarde tendrement avant de s’en aller de son côté.

Je reste tétaniser pendant tout ce temps, je ne sais plus comment me comporter devant toutes ses paroles et ses tendresses.

Toute la journée, j'avais beaucoup de patient à gérer plus de quelques complications.

-Je ne comprends pas elle allait bien depuis des semaines, et pourquoi maintenant elle ne répond plus au traitement.
Infirmier : elle n'arrivait pas à dormir toute la nuit, et elle se plaignait de douleur abdominale.
-Bon restons calme, Madame on va vous refaire un examen pour voir exactement ce qu'il se passe, j'ai déjà quelques idées, mais je veux être précis pour ne pas retarder une bonne prise en charge.

Patient : je vous fais confiance Docteur. Je la rassure puis je m’adresse à mes équipes.
-D'accord, voici pour son scanner, ne retarde pas, met la dans la liste des urgents et tenez pour quelques examens biologiques.
Infirmier : d'accord, on va l'emmener tout de suite.

Puis j'entame au patient suivant, la journée sera longue en tout cas.
Louise : Dr Annick ! Vous allez bien ?
-C'est à moi de vous demander cette question.
-Meilleur que jamais, je suis entre de bonne main.
-Très bien, pas de plainte particulière ?
-Nickel, tout est parfait ici.
-Très bien, à partir de lundi vous ne viendrez que tous les 3 jours.
-J'ai hâte, merci beaucoup ma très chère.
-Je vous en prie.

Puis je sors du service et je vois Marinà furax se diriger vers moi.
-Je peux savoir ce que t'es en train de faire ?
-Euh je travaille, et j'ai quelque complication mais…
-Non, je veux dire de Lucas, tu es sérieuse ?
-Euh... Je la tire dans mon bureau ... ce n’est pas ce que tu crois.
-Mais quoi ! Je dois croire quoi ?
-Je dois t'expliquer quoi au juste ?
-Sérieux, il a pris tellement ta tête jusqu'à ce que tu sois... Bon, il sourit partout, il travaille bien que jamais, il s'habille normal ce qui est bien…
-Alors je ne vois pas où est le problème.
-Et il m'a dit que c'est grâce à toi, Donc je ne comprends pas ce que tu as à faire dans son nouvel enthousiaste.

Là je ne sais pas par où commencer pour l’expliquer.

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