( Corrigé )Le reste de la journée se passa à faire les cents pas dans la cabine. Elle avait trouvé un livre posé sur le bureau, qui se révéla être le journal de bord du Pontarlier, rédigé sur plusieurs années.
Vers la fin de la journée, elle se posa sur le fauteuil du capitaine et étudia ses cartes.Le jour tirait à sa fin, et les froides étoiles brillaient çà et là dans le ciel, bien au-dessus du soleil couchant. Au loin on entendait les éclats de voix se calmer, se préparant au sommeil.
— Je vous ai manqué princesse ? demanda t'il en fermant la porte.
— Pourriez vous m'amener à ma chambre s'il vous plaît il commence à faire nuit j'aimerai me reposer.
Il rigola et se laissa tomber une nouvelle fois sur son grand fauteuil.
— Cette nuit, et comme toutes les autres, vous dormirez ici.
— Mais c'est votre cabine ! Et où allez vous dormir ?
Sa bouche s'étira en un sourire narquois.
— Je dormirais avec vous princesse.
— Hors de question je préfère me jeter à l'eau plutôt que de dormir avec un pirate !
— Vous n'avez pas le choix, je ne peux pas vous laisser dormir avec les autres à la cale donc il ne reste qu'ici.
— Pour qui vous prenez vous ! s'écria t'elle. Vous n'avez pas le droit de me garder ici !
Il la regarda avec des yeux amusé
— Je refuse de dormir ici, aujourd'hui ou n'importe quel autre jours ! Si il le faut j'irai dormir sur le pont ! S'écria t'elle.
— Eh bien faites ! dit-il désignant la porte d'un signe de main.Elle sortait de la cabine, maudissant ce capitaine et son arrogance. Le pont était désert alors elle se posa un moment pour observer les étoiles.
La nuit s'approfondit. Vint alors des gouttes d'eau menés par le vent.
Elle s'arrêta devant la porte de la cabine, pensant qu'elle ne pourrait dormir nulle part d'autre. Elle eut un léger mouvement de la main et tourna la poignée dévoilant l'intérieur. Puis elle referma la porte et la verrouilla.
La jeune femme alla immédiatement tâter les couvertures du lit, vérifiant qu'il n'y avait personne. Mais pour le moment le capitaine avait décidé de dormir dans son fauteuil, respectant le souhait de la princesse. Un sentiment de culpabilité s'empara d'elle.
Faisant lentement le tour du lit, elle attrapa une couverture qu'elle plaça sur les épaules du jeune homme qui dormait déjà paisiblement. Puis elle s'enfonça dans le lit et ne tarda pas à s'endormir, mais ces rêves furent troublés par le son du vent et de la pluie.L'aube se leva, pâle et humide. Le capitaine fut le premier à se réveiller, et il constata qu'une couverture bien posée lui avait tenu chaud toute la nuit.
« Dites donc princesse, une couverture! Se dit-il, vous n'êtes pas si terrible que je le pensais »Il s'étira
— Debout princesse ! s'écria-t-il. C'est une très belle matinée !
— Qu'est-ce qu'elle a de belle ? demanda t'elle, glissant un œil par dessus la couverture. Je suis toujours dans votre bateau ! Amenez-moi mon petit déjeuner ! Et avez-vous fait chauffer l'eau du bain ?
Il se leva et rigola
— Non, votre majesté, non. dit-il.
Le capitaine arracha les couvertures qui enveloppaient la princesse et la retourna, puis il sortit en direction de la cuisine chercher son petit déjeuner.
— Comment osez vous ! s'écria t'elle indignée.Aux fenêtres le soleil se levait tout rouge des brumes qui s'étendaient épaisses sur le monde. Taché de l'or et du rouge du matin, le soleil semblait naviguer sur un océan sombre.
La princesse se leva et brossa ses cheveux avec quelque chose qui ressemblait à un peigne. Elle enfila sa robe et attendit.
A son retour, le capitaine découvrit la princesse éveillée et qui observait le ciel.
— Voilà pour vous ! Des bons œufs frais avec des haricots blancs. dit-il en posant le plateau sur le lit.
— Merci bien. Où est mon bain ?
— Pas de bain à bord d'un bateau, vous devrez vous contentez d'une toilette sèche.
— Mon dieu, vous devez tous sentir affreusement mauvais.
Il rigola
— Vous ne mangez pas ? demanda t'elle
— Si j'ai mangé une pomme en venant, répondit-il en souriant.
— Je pensais que le capitaine avait le droit à un petit déjeuner décent.
— Ce matin je n'avais pas très faim, et il faut faire des réserves, on n'arrivera que dans deux mois.
— Deux moi ?! s'écria t'elle, mon dieu. Et où iront nous ?
— A Ghar El Melah, une ville de Tunis. Vous connaissez ?
— Oui j'en ai vaguement entendu parlé. C'est une ville tombée aux mains des pirates ?
— Pas totalement..
— Et pourquoi devons nous y aller ?
— Pour faire un petit voyage ! Il jeta un regard par la fenêtre et reprit :
— Je dois vous laisser princesse, dit-il en se levant, restez ici et ne sortez pas, sauf si je suis avec vous.
— Vous ne pouvez pas m'enfermer ici !
— Bien sûr que je le peux, dit-il par dessus son épaule, je suis le capitaine. Il quitta la cabine après et la ferma à clef.
34 jours plus tardC'était le soir, et la lumière diminuait de nouveau rapidement quand elle commença à retirer sa robe et à détacher ses cheveux. Elle était très las. Au dehors la cote se perdait dans l'obscurité croissante, et la pluie tombait drue. Elle s'enfonçait dans les couvertures fixant le plafond.
Dans la lumière vacillante de la bougie, le capitaine parut soudain, il s'arrêta ne voulant pas réveiller la princesse. Marchant sur la pointe des pieds, il traversa la cabine et se laissa tomber sur son fauteuil, tentant de trouver une position confortable.
— Jimin ? demanda t'elle, venez avec moi s'il vous plaît.
Celui-ci s'arrêta soudain, jetant un regard choqué à la jeune femme qui était allongée.
— Ne vous inquiétez pas princesse, je suis très bien ici.
— S'il vous plait.Lentement, il se leva, et il retira ses chaussures ainsi que son pantalon. Comme il se tenait au pied du lit il attendit un signe de la princesse pour rentrer sous les couvertures.
Elle tapota le matelas.
— Merci. Dit-elle
— Et en quelle occasion faites vous cela princesse ? demanda t'il
— Je ne voulais pas vous infliger un nouveau jour de mal de dos, et je.. je voulais vous remercier malgré tout.
— Y'a pas de quoi princesse T/p.
— T/p ? Vous vous souvenez de mon prénom ?
— Bien sûr que oui qu'est-ce que vous croyiez. Je ne l'ai jamais oublié, tout comme votre visage et votre caractère de cochon. Ils rigolèrentElle s'avança près de lui et laissa sa main se balader dans les cheveux noirs de l'homme allongé à ses côtés.
— Quand je te regarde, dit-elle, je me souviens de tout. Merci pour tout ce que tu fais pour moi Jimin.
Il la regarda un long moment, détaillant tous les traits que constituaient le visage qu'il voyait à chaque fois qu'il fermait les yeux. Le visage de celle qu'il aimait et désirait tant.
— Vous êtes fatiguée princesse, reposez vous. dit-il retirant délicatement sa main. Bonne nuit T/p. il ferma les yeux.
— Bonne nuit Jimin.NDA : Écrivez-moi vos avis !!