Chapitre XIX

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Je n'ai rien contre la Saint Valentin moi mais je hais cependant l'idée que les gens se fassent de cette fête. On peut montrer son amour tous les jours mais c'est toujours sympa d'avoir une date spéciale pour. C'est comme les anniversaires quoi... On sait qu'on est vivant qu'on existe mais la date de sa venue au monde ne dégage pas la même énergie que les autres. Pour ceux qui disent que c'est de l'hypocrisie quand des personnes qui se chamaillent tout le temps fassent une trêve uniquement pour ce jour, depuis quand la paix a été une chose néfaste? Au moins ça leur rappelle que l'amour peut les faire du bien.

On était convenu avec la direction de l'école d'organiser une journée de couleur qui suscitera la fin des cours à douze(12) heures au lieu de quatorze(14) heures afin de pouvoir mettre de l'ambiance au bahut. Tout se déroule comme prévu, la seule chose qui s'est échappé de mon contrôle c'est la tête que fait Toto. Il m'avait donné des fleurs ce matin avant de m'embrasser pis c'est tout. Pas d'autres contacts à part qu'il m'accompagne sans être là pour autant tout comme moi d'ailleurs car je n'arrête pas de penser à Yani. J'imagine toutes sortes de trucs le concernant. Je le vois arriver à l'école avec pleins de fleurs, de chocolats, du vin... Moi qui me précipite à me jeter sur lui pour l'embrasser à couper le souffle devant tous ces abrutis que j'en ai plus que marre de voir. J'ai senti mon téléphone vibrer, enthousiaste je me suis dépêché de vérifier dans l'espoir de tomber sur un texto de mon chanteur préféré mais ce n'est que Thomas. Toujours siégé à côté de moi il a fait usage de son portable pour me demander si on pouvait parler. Dans moins d'une demi-heure nous nous sommes retrouvés près de l'économat, l'un des angles morts de l'école. De mon poignet gauche il m'a pris ensuite me traîner jusqu'au coin de l'endroit là où il m'a légèrement poussé de sorte que je sois coincée entre lui et le mur. Ses mains commencent à se balader sur mes cuisses avant de venir sur mes fesses pendant qu'il embrasse ma nuque. Plus il approfondit ses mouvements plus je me sens gêner comme si je me faisais toucher par un inconnu. Thomas a dû ressentir mon désintéressement vu qu'il me dit qu'il compte arrêter si je n'ai pas envie. Le problème n'est pas une question d'envie mais de personne. J'aimerais bien être caresser, embrasser et baiser mais pas par ce corps là.

-J'en sais plus rien Thomas.
-C'est à cause de ce qui s'est passé avec Stélla c'est ça ?
-Non!
-Alors c'est quoi?
-Je ne vais pas passer par quatres(4) chemins car dans tous les cas la fin serait identique. Je suis amoureuse d'un autre.

Le mec, son visage a tout de suite changé d'expression, j'arrive à percevoir de la colère et du chagrin dans celle-ci du coup je me sens hyper mal pour lui mais au fond je sais que j'ai fait ce qu'il fallait.

-Tu fais pitié! Me dit-il enfin avec du dégoût comme si il allait renarder sur moi.

Il s'en va et me laisse avec mon mal-être, j'ai pleuré sur le coup car je me suis senti humilier et vénère puisque je ne peux réagir vu que c'est moi en quelques sortes qui ai causé tout ça. Après cet incident, je n'avais aucune envie de rester donc je suis rentré toute seule pour ne pas gâcher le plan des autres. Seule à la maison j'enfile ma tête dans un vieux bouquin sans rien capter pour autant, mon esprit est ailleurs. J'ai laissé tombé la lecture pour les stories sur Snapchat lorsque soudain j'ai vu le sien. C'est une photo de lui il est si craquant avec tous ces chocolats autour de lui, après avoir commenté il m'a répondu en me demandant si je n'étais pas censé être avec mon amoureux donc je lui ai dit qu'on s'est fâché Thomas et moi du coup je suis rentré et je suis seule à la maison. Je ne sais pas trop ce qui se passe mais il ne répond plus et ça me dégoûte. Échangé des textos avec lui me fasse tellement de bien que ça m'étonne au moins j'avais eu l'impression d'être avec quelqu'un dans mon lit froid.

J'ai pris une douche avant de me mettre en tenue pour dormir et je suis descendu dans la cuisine pour m'offrir des cookies et un verre de lait tiède. Juste quelques minutes écoulés après que je me suis installée sur le grand sofa j'ai entendu la sonnerie de la maison. Qui ça peut bien être étant donné que tout le monde est en train de fêter la saint Valentin ailleurs et ils ne sont pas prêt d'y rentrer il est seulement vingt (20) heures. Par prudence je sors mon portable pour essayer de localiser les personnes concernées mais je suis tombé sur un message de Wattpad venant de Yani, dans son texte il a fait une remarque sur la température de mon quartier. On a encore sonné et il m'a encore écrit cette fois pour me demander si le voisinage est toujours aussi calme. Et là je suis perdu je ne comprends plus rien. J'ai une petite idée mais je refuse de l'envisager par peur. Non, je ne suis vraiment pas prête pour ça, c'est beaucoup trop tôt merde. Sans prendre de peignoir je marche vers la barrière sous une brise plutôt froide ce qui me stresse encore plus. J'ouvre la porte et me voilà nez à nez avec mon star favoris un quatorze(14) février.

Il m'accueille en me montrant toutes ses dents dans un sourire de gamin gai avec un air drolatique. Là je crois que je vais disjoncter rien en moi n'est assez robuste pour supporter tout ce ressentiment tellement intense et agréable.

-Qu.... Qu.. mais... Tu... Toi... Qu'est-ce que... Toi.. tu fais là ? Bégaye-je consternée.

Sans me répondre il retourne dans son Audi noir et klaxonne pour m'indiquer qu'il a l'intention de se garer à l'intérieur. Je me suis dépêché d'exécuter sa requête, qui voulait faire attendre Yani?? Pas moi! Je ne peux pas croire ce qui est en train de se passer là. C'est juste pas croyable quoi.. moi, Kleinth Dumas j'ai mon Yani chez moi. Je l'ai pour moi toute seule en plus. Une fois que c'est fait je rejoins la maison suivit de l'homme qui me rend dingue. On est tous les deux dans la salle de vie il n'arrête pas d'examiner les trucs qui se trouvent dans la pièce. À trop durer ça commence à devenir gênant. Sitôt il s'est mis en face de moi et me dévisage comme si il devrait consulter mes pupilles.

-Alors? Saint Valentin gâchée?!
-Tu n'es pas réel, si?? Murmurai-je comme un mort vivant.
-Nonnnnn... Je suis dans ta tête. Il se moque. On va rattraper cette fête ringarde m'dame.
-Pardon ?!
-Et si tu te changeais pour qu'on aille faire un tour ? Sinon on peut toujours rester tous les deux pour ne pas faire comme tous les autres.
-Comment est-ce possible?!
-KLEINT!! A-t-il crié avant de me mater du regard "tu veux bien arrêter"
-On... on reste... Yani.

Il sourit encore une fois pis me demande de l'attendre, Yani descend jusqu'à sa caisse et remonte après quelques minutes avec un bouquet de roses rouges vif. Il me les donne en me demandant de le suivre. On aille près de la piscine au côté du jardin et là je suis resté bouche bée devant ce qu'il a préparé dans un temps record. Le mec a dessiné un cœur avec des guirlandes lumineuses et l'a remplie de pétales de roses. Il y a un speaker bluetooth qui joue «all of me» de «Jhon LEGEND» interprété par «Olivier DURET» cette version compas typique de notre pays rend les paroles beaucoup plus sublimes. De loin j'ai perçu une bouteille de vin rouge avec des verres autour. Je trouve tout ça beau et romantique.

-Je suppose que tu sais et tu aimes danser le compas. Dit-il en me laissant voir sa paume pour me demander de danser avec lui.
-Une haïtienne qui ne sais pas danser le compas ça m'étonnerait. Ai-je répliqué en lui donnant ma main.

Cette danse est grandement connu pour sa sensualité, je ne me fait pas prier je me laisse emporter par les pas guider par Yani. Depuis que j'ai connu cet homme je l'ai tatoué dans mon âme mais je n'ai jamais penser à l'avoir aussi près de mon corps, à aspirer son odeur avec ma main dans la sienne dans une telle ambiance. Si seulement je savais ce que j'ai bien pu faire au ciel pour mériter tout ça je l'aurais encore fait des milliers de fois juste pour que ce moment dure toute la nuit.

La musique terminée, on s'installe au milieu du cœur. Moi qui est une adepte en ce qui à trait à faire de l'observation nocturne du ciel une routine, je pense que je ne l'ai jamais vu aussi resplendissant. Rien à dire c'est une soirée parfaite. Il me demande mon portable et commence à prendre des photos de nous.

-Tu n'as pas peur que je divulgue ces images?
-Tu veux le faire maintenant ?

Il nous a fallu ces deux(2) phrases pour déclencher la conversation la plus hilarante de toute ma vie j'ignorais qu'il était aussi désopilant. Ses historiettes sur son enfance m'ont laissé sans voix. Après nos rigolades, nous avons discuté des trucs plus ou moins sérieux avant qu'il me laisse entendre les mots que je craignais.

-Bon bah... Je suis obligé de te laisser maintenant.
-Je ne sais pas quoi te dire, franchement...

Il m'a encore souri comme la dernière fois à l'école avant de se diriger vers la voiture. Pourquoi ?? Il veut me torturer où quoi ?!

-Yani... Ce fut ma meilleure Saint Valentin. Je ne sais comment te remercier.

Toujours sans réponse il démarre pis se perd dans l'obscurité de la route.

PAYÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant