PAYÉ

Chapitre XXIV

Point de vue de Kleinth :

Je ne sais pas si c'est à cause de cette ambiance qui en pestait le sentimental ou le fait que mon cœur en pouvait plus supporter le poids de cet amour silencieux qui m'ont poussé à ce moment d'égarement. Cette facette de lui que j'ai toujours soupçonné au fond de moi a fait disparaitre toutes les réserves de retenues le concernant qui régnaient en moi. Alors qu'il se trouvait à l'opposé de ma face je me suis retourné avec une lenteur de vidéo en ralenti, les doigts entrelacés au niveau de mes cuisses, j'ai baissé les yeux un court instant avant de relever la tête pour murmurer son nom d'une voix vulnérable et vaincue.

-Yani...
-Oui...me répond-il en usant le même ton que moi sans se retourner pour autant
-Je peux t'embrasser? Poursuis-je  sans changer de tonalité.

Cette fois il ne dit plus rien et se contente juste de me dévisager avec une telle intensité après qu'il s'est tourné vers moi. Pendant plusieurs secondes on n'a pas placer de mots mais ses yeux clipsés dans les miens se sont engagés pour faire la conversation à la place de nos bouches. J'ai effectué des pas dans sa direction, sitôt que je me retrouve on ne peut plus près de lui je deviens comme paralysée sans parler de cette nervrosité qui retenait tout mon corps en otage. J'ai  tout fait pour me convaincre que ce regard pétillant brûlant d'amour m'était destiné mais j'y arrive pas. C'est trop réel et parfait pour que ce moment de bonheur soit mien, pendant que je trottais tout ça dans la tête il a baissé son visage au niveau du mien avec les yeux fermés et une mimique d'un homme au bord des larmes qui vient de retrouver sa pierre précieuse après tant d'années de recherche. J'arrive à ressentir son enthousiasme comme son souffle sur ma joue, on est sur la même longueur d'onde il n'y a pas de doutes là-dessus car autant que moi il ne veut pas que cet instant tant désiré passe vite fait. Après qu'il a laissé ses lèvres effleurées les alentours des miennes nos nez viennent se coller ensuite nos lèvres... Ce contact de moins de deux(2) secondes qui a tout l'air d'un geste ordinaire a provoqué des retombées extraordinaires sur lui autant que moi. Alors qu'une bouffée de chaleur que je juge trop intense pour être normale me sort de la tête pour terminer jusqu'aux oreilles je ressens son frissonnement. Il a pris ma main droite et vient la placer sur le côté gauche de son torse. Si les palpitations ont  vraiment un lien avec les sentiments ce mec là crève d'amour pour moi.

-Je t'ai enfin trouvé. Il lâche un long soupir. Kleinth...

Sans que je puisse avoir le temps de dire quoique ce soit je reçois ses lèvres entre les miennes, mes pommettes prisonnières de la partie la plus externe de ses membres supérieurs je ne peux que créer l'équilibre en venant placer l'autre main sur le côté opposé de son cœur. Nos têtes se mettent à cadencer au rythme d'un baiser langoureux drôlement désiré. Et Oui... J'embrasse Yani Martelly, moi Kleinth Dumas. Comment je me sens? J'en sais rien. C'est une toute nouvelle sensation, un sentiment inédit, une façon de plus d'avoir la poitrine comme de la braise. Une forte et étrange impression de n'être pas réelle alors que je suis en plein cœur de la réalité.

L'alarme de sa voiture s'est tout à coup mise à se faire entendre c'est ce qui a mis fin à notre embrassade. Sans parler il m'a fait comprendre qu'il devrait aller jetter un coup d'œil, de la tête j'ai opiné un oui. Des papillons dans le ventre, l'estomac qui risque d'exploser sous les battements acharnés de mon pauvre cœur, les mains moites, la bouche entrouverte, les yeux écarquillés avec le regard perplexe. Voilà comment il m'a laissé lorsque j'ai vu son dos quitté la pièce car c'est à ce moment là que j'ai eu un état d'esprit clair sur ce qui venait de se passer.