PAYÉ

Chapitre XLVIII

Point de vue de Yani:

Kleinth est presqu'au bout de sa grossesse ça me stresse de ouf, j'ai hyper hâte de voir mes progénitures surtout que maintenant on a la certitude qu'il s'agit de deux(2) mais je ne me sens pas à la hauteur de la tâche qui m'attend. J'en mourais si un jour mes enfants auraient à vivre ce que moi je vis aujourd'hui à cause de mes parents. Avec Kleinth on a décidé d'attendre la naissance des enfants pour connaître leurs sex et aussi pour leur nommer en dépit de leurs visages d'ange, ce petit détail ajoute du peps dans cette expérience extraordinaire mais je dois cependant avouer que c'est frustrant parfois. Elle est arrivée dans ma vie et m'a donné ce que je n'aurais jamais pensé obtenir auprès d'une femme. Kleinth est loin d'être une simple petite amie avec qui je partage mon quotidien et qui porte mes enfants, elle a tellement fait pour moi que je ne sais comment lui rendre une gratitude digne de toutes ses sacrifices à mon égard. À beaucoup trop de réflexion, j'ai fini par me rendre compte que la seule chose qui pourrait vraiment la rendre heureuse c'est le retour de sa famille dans sa vie. Mais comment vais-je faire pour que cela puisse arriver? Si seulement ça pouvait arriver avant son accouchement... Je me sens comme dans l'obligation de faire ça pour elle c'est pour cela que j'ai fait appel à mon homme à tout faire Lorenz pour lui charger de les retrouver.

Ces derniers temps Kleinth passe beaucoup de temps dans la chambre qu'on ait préparé pour les trois(3) premiers mois des bébés, elle a toujours des trucs à changer de place je suppose que c'est sa façon à elle de gérer son anxiété et le vide de sa famille sans parler de ses indénombrables heures de shopping dans les boutiques pour bébés. Elle s'est beaucoup attaché à nos enfants j'ai peur qu'à cause d'eux elle décide d'abandonner le plan qui consiste à ce que nous allions à l'Université après leur naissance. Je n'ai pas encore fait mon choix mais Kleinth, elle sait parfaitement ce qu'elle veut devenir. Suite à tout ce qu'on a vécu elle est passée de future avocate à future psychologue. On est maintenant des adultes, on ne pense plus comme avant. En ce qui a trait avec le média et nos progénitures, nous comptons les laisser éloigner d'eux le plus longtemps possible. Ce qui me plaît énormément dans cette relation c'est qu'on arrive à prendre les décisions ensemble sans contraintes j'espère vraiment que ça reste ainsi à l'avenir.

📩 Bébé j'en ai une de ces fringales...
📨 Chérie il y a tout ce qu'il te faut à la maison pourquoi tu t'en es privé?
📩 Il n'y a rien d'entre eux qui m'intéresse. Tu rentres quand?
📨 Ok, je vois...

Quand Kleinth m'envoie ce genre de textos c'est quand son stress est à l'extrême et qu'elle a besoin de moi à ses côtés pour la calmer. Elle adore quand je caresse son ventre en chantant, les bébés aussi d'ailleurs car ces derniers bougent toujours quand je fais ça. Je termine ce que j'avais à faire dans le studio avant de rentrer à la maison avec un gâteau au chocolat et une glace aux framboises.

-Bébé je suis rentré! Ai-je crié depuis la porte d'entrée.
-Viens me chercher... Dit-elle je ne sais d'où.
-Kleinth Dumas ça risque de mal finir pour toi, c'est moi qui te le dis.
-Essaie d'abord de me trouver pétochard.
-Tu sais quoi? Je vais jeter le gâteau au chocolat ainsi que la glace aux framboises que j'avais apparemment tort de les apporter.
-Je suis dans la salle papillon! A-t-elle hurlé.
-La quoi?! On est bien chez nous là??

Elle a voulu aménager des chambres pour créer des salles de jeux pour enfants. Pour le moment on est à quatre(4) dont la salle papillon, pirates, rose bonbon, cocotier. C'est chelou mais trop hilarant. Mes petits trésors ont de la chance d'avoir une mère comme Kleinth. Je pénètre dans la fameuse salle magiquement décorée sur le thème papillon, ma Kleinth est siégé sur une fauteuil et me dévisage d'un air joyeux.

-Tu disais m'avoir apporté un truc beau gosse...

Je vois que le fait d'être enceinte n'affecte guère sa capacité de séduire. Doucement je pose ma bouche sur la sienne et je commence à la susurrer à quel point je la trouve attirante comme elle est sitôt elle s'est retiré de moi d'un geste prompt avec une moue bizarre sur la tronche.

-Bébé, qu'est-ce tu as?? Je t'ai fait mal?? Je m'inquiète.
-Non... T'inquiète mon cœur, c'est juste que je sens un peu mal au ventre...
-Comment ça?!
-Je l'avais depuis ce matin mais très faible mais maintenant ça me gène vraiment.
-On devrait appeler Natalie tu penses pas?! Si ça ce trouve c'est peut-être les bébés qui arrivent.
-Chéri... Calme toi ok? Je ne suis qu'à trente-cinq(35) semaines aïe... Par contre ça fait vraiment mal. Aide-moi à me relever, c'est peut-être parce que je suis assise depuis beaucoup trop longtemps.

J'exécute sa requête et là même elle prend le bas de son ventre hyper étiré comme si ce dernier allait exploser entre ses paumes et grimace de plus belle. Mon Dieu... Je sais parfaitement qu'elle devrait avoir mal pour enfanter nos enfants mais à la voir ainsi je me sens tellement coupable. La douleur augmente, elle transpire tout en émettant des cris. C'est à ce moment que je l'ai convaincu de me laisser appeler Natalie qui nous a demandé de venir. J'ai mis les autres au parfum de la situation pis on est parti à l'hosto. Durant le trajet je l'ai surpris en train de pleurer lorsque je l'ai interrogé à propos de ça elle s'est contenté de hausser les épaules et esquiver mon regard avant de hurler «maman»... Ça m'a fendu le cœur. Je savais que ça allait se passer, qu'elle aurait besoin de sa mère dans un moment comme celui-là c'est pour cela que lorsque Lorenz avait retrouvé Camilla à Jacmel dans le Sud-est du pays j'ai été la voir pour pouvoir la convaincre de venir avec moi, je lui avais même montré une photo de sa fille enceinte mais elle m'avait chassé de chez elle. On est devant l'hôpital, j'aspire un grand coup avant de faire une petite prière disant à Dieu de me permettre de sortir de cet endroit avec ma Kleinth et mes deux enfants en bonne santé.