Chapitre XLII

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J'opte pour une robe bohème couleur caramel qui va parfaitement avec mon teint, je l'accessoirise avec un sac bandoulière rouge et des bottines dorées. J'attache mes dreadlocks que j'ai eu il y a environs six(6) mois pis je fais un maquillage naturel. Me voilà je suis prête... Prête pour rencontrer les beaux-parents. Malgré lui Yani m'accompagne a son ancienne maison située à Peguy-Ville. C'est toujours derrière les écrans que j'ai l'habitude de les voir, je suis comme ébloui devant toutes ces têtes importantes.Le président qui est aussi un chanteur et musicien très connu tout comme ses trois(3) fils pis la première dame et Malaïka la fleur des Martelly. J'ai du même oublier durant un court instant la raison de ma venue. Je suis tombée en admiration devant toutes ces beautés, la bouche entrouverte je matte ce qu'il y a autour de moi sitôt l'expression fâcheuse sur la tronche de Sophia la mère de Yani me rappelle ma mission.

Dis donc... Quel accueil! Et moi qui croyais qu'ils allaient sauter de joie en le voyant franchir le pas de la porte mais non… Avec brièveté ils se sont salués ils restent comme si de rien n'était et ça me fait paniquer. Je commence à stresser à l'idée que je suis peut-être en train d'agraver la situation en venant ici. On s'installe, autour d'un apéritif on entame les connaissances.

-Tout va bien pour toi? Me demande Mr Marthelly. Tu te sens à l'aise?
-Oui... Monsieur. Merci...
-Excuse mon indiscrétion mais tes cheveux... Ce sont des vraies? Je veux dire les tiennes? Poursuit le Président.
-Sérieusement?! Hurle Malaïka.
-Vous savez déjà qui elle est donc dites exactement ce que vous avez sur le cœur, arrêtez de tourner autour du pot. Intervient Yani.

À partir de cela la première dame me bombarde de questions. Non mais... Elle est sérieuse là?! D'où est-ce qu'elle a bien pu dénicher ces questions trop stupides?
Je vois claire dans son petit jeu, tout ce qu'elle essaie de faire c'est de me pousser à bout et que la conversation puisse tourner autour de mon incarcération.

-Maman! Crie Dro. Tu exagère là. Kleinth, je suis ravi de te rencontrer enfin. Malaïka n'arrête pas de faire ton éloge je suppose que tu dois être une fille géniale.
-Merci, c'est gentil... Moi aussi je suis enchantée de faire la tienne.
-Bienvenue parmi nous Kleinth. Exclame Olivier après que Dro lui a miré genre «à ton tour». Team Marthelly! Ouh!

-Papa? Dit Yani.
Ce dernier n'a pas piper mot, il s'est contenté de hausser les épaules en interrogeant sa femme du regard. Ça alors?! Comme ça c'est Sophia qui porte le pantalon dans le foyer présidentiel.

-Elle est jolie... Répond enfin mon beau-père.
-Ouais, elle l'est. Réplique Sophia. Mais je ne la sens pas cette fille.
-Donne la un peu de temps chérie.
-Elle n'est pas de cette catégorie là elle.
-Ehhhh?? Vous me faite quoi là?! Je me vexe. C'est quoi ça?! Vous me prenez pour une vulgaire chose ou quoi?!
-Je ne te permets pas de hausser la voix dans ma maison mademoiselle.
-Pardon madame mais Vous n'avez pas à négocier mon sort ainsi alors que je suis juste là. C'est frustrant pour moi.
-Je fais ce que je veux... Espèce d'arnaqueuse. Murmure-t-elle.
-J'ai marché dans tes pas!
-Insolente! Comment oses-tu??
-Fallait pas me chercher m'dame.
-Tu n'es qu'un cafard de plus qui cherche à envahir la vie de mon fils.
-Maman!! Crie Yani.
-Bébé.  Ai-je dit en touchant le bout de son épaule histoire de le calmer un peu avant de mouvoir dans la direction de la daronne avec mon air rebelle agacé.

-Tu m'a assez insulté pour que je me barre d'ici à toute vitesse et laisser tomber ton soit disant fils une bonne fois pour toutes mais tu sais quoi? Je ne vais pas le faire car je l'aime beaucoup trop pour commettre une débilité pareille. Regarde moi bien! Je vocifère. Tu vois ce cafard là?! Plus tard dans la nuit quand Yani sera en pleure sous sa couette il sera là pour le consoler puisque quelqu'un doit ramasser les merdes que tu es en train d'ajouter dans la vie de galère que toi et le reste de la famille ont engendré. Franchement tu fais pitié..
-Dégage d'ici effrontée! Je ne veux plus t'entendre. Mon fils a eu ce qu'il voulait il a fait son choix.
-Ah bon?! Je remue la tête genre «incroyable». Maudit soit le jour où Dieu a béni tes entrailles et a fait de toi une mère.

D'un coup je vois ses yeux remplirent de larmes. Aïe... Je crois que je suis allé un peu trop fort là et ça me sidère mais je fais de mon mieux pour rien laisser apparaître. Yani m'a pris par la main pis jette un dernier regard qui dit tout sur son état d'âme à sa mère avant qu'on sorte tous les deux. Au passage j'ai entendu Dro dire ceci:
-Ça tu l'as bien cherché m'man.

Sans placer de mots on a regagné notre demeure à peine arrivé il court vers la salle de bain et ferme la porte à clé. Je panique, j'ai peur que qu'il fasse n'importe quoi.

-Yani! Ai-je crié en tapant sur la porte le plus fort possible.
-Quoi?? Répond il en ouvrant brusquement cette dernière. L'intimité est bannit dans ce bercail maintenant?! Il vocifère.
-Désolé.... Calme toi. Je pensais juste que tu... Enfin...
- Que je me coupais les veines c'est ça?!
-Qu'est ce que t'as?! Pourquoi tu me crie dessus?!
-T'as fait pleurer ma mère Kleinth, t'aurais pas du ajouter la dernière phrase. Ce n'est pas en l'insultant que tu vas avoir sa bénédiction.
-Mais c'est elle qui a commencé voyons... T'aurais voulu que je fasse quoi?
-Je te connais... Si tu l'avais voulu tu l'aurais éviter.

Je dois reconnaître qu'il a raison sur ce point là mais j'en avais tellement voulu à sa mère que je me suis laissé emporter. Ce soir là, pour la première fois depuis qu'on sorte ensemble on s'est disputé. C'est affreux... Il défend sa mère pendant que moi je fais tout pour lui montrer que c'est elle l'a fautive dans l'histoire. Au bout d'un moment il s'est fâché pour de bon et a laissé la maison en claquant la porte derrière lui.

Je ne fais que compter les heures depuis qu'il est parti, j'ai appelé Sarah, Lorenz et Malaïka mais aucun d'eux ne sait pas où il est. Je commence à pleurer, il est injoignable sur son portable, je ne sais quoi faire ni quoi penser.

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