Chapitre XXXVI

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Le sommeil m'est impossible ce soir tout ce que j'arrive à faire ce sont des cent pas dans notre petit salon soudain le son de mon téléphone est venu briser le silence qui régnait. C'est maman... Grégoire est mort, je suis foutue! Qu'est-ce que je fais?! Je réponds ou pas? Je ne pourrai pas la regarder en face si elle me demande de venir et normalement je devais être à ses côtés mais comment réagir en présence d'une personne qui a mal quand c'est nous l'auteur de sa peine, à noter qu'on est là pour l'aider à se sentir mieux.

-Maman... Je réponds en essayant d'être le plus endormie que possible
-C'est Valy! Dit-elle essoufflée. On est en route pour l'hosto, des voyous ont attaqué Grégoire dans le garage de la maison, ta mère ne va pas trop bien elle est choquée par ce qui s'est passé. Kleinth... Elle commence à pleurer. C'est horrible, il y avait du sang partout. Ceux qui ont fait ça n'ont pas de cœur.

Comment a-t-elle osé dire ça?! Après ce qu'il a fait le sans cœur c'est moi?! N'importe quoi...

-Valy... calme toi. Je t'en supplie charge toi de maman. Fais d'elle ta priorité, tu comprends??
- Tu viendras pas?!
- Je...je.. Yani va mal il est en pleine crise de panique actuellement je ne peux vraiment pas le laisser seul maintenant.
- C'est de ta famille dont on parle merde!
- Je suis désolée... Eh Valy... T'es sûr qu'il respire encore?
- Oui, pourquoi tu demandes ça?
- Juste comme ça... Fais pas attention. Je dois te laisser, surtout n'oublie pas de me tenir informer.
- Ouais...

Je respire profondément après avoir couper l'appel, j'aille m'installer près de Yani qui dort sur le sofa et là il m'a fait sursauter lorsqu'il s'est retourné d'un coup pour le montrer qu'il est réveillé.

- Depuis quand je te servais d'excuse?
- Je suis désolée... Dis-je en baissant le regard.
- Qui est blessé ?
- T'en mêle pas s'il te plaît.
- Ouais... Trucs de famille. Désolé je commence à oublier les concepts familiaux depuis que je ne vis plus avec la mienne. Ironise-t-il en se levant et se diriger vers notre chambre.
- Je ne parlais pas de famille ! Ai-je crié
- Ça change quoi?! Il imite mon ton.
- On va se disputer maintenant???
-Non non non!! Il chantonne en se précipitant de venir prendre mon visage entre ses paumes. Mon cœur...Rien que d'y penser j'en ai la frousse. Il colle son front au mien. Je suis désolé de m'être laisser emporter.

Comment je me sens là tout de suite?! Anéantie, paumée, angoissée... J'essaie de me convaincre que j'ai fait ce qu'il fallait mais ça reste quand même un délit qui est grave en plus. Le pire c'est que j'ai le sentiment que ce n'est qu'une question de temps pour que ça se sache, si je devrais me retrouver en prison qu'est-ce que Yani en deviendrait? Pourquoi je n'avais pas penser à ça? D'un côté je souhaite que Grégoire ne survit pas et qu'il emporte toute cette histoire avec lui dans sa tombe mais de l'autre j'ai peur d'être une meurtrière. Je ne pourrais pas vivre avec ça! Merde... Dans tous les cas je suis foutue.

Je reçois un texto, c'est Valy qui m'informe qu'on est en train d'opérer Grégoire et l'opération semble être très délicate et ma mère ne s'est toujours pas calmée. Yani me laisse entendre qu'il n'a plus envie de dormir donc je nous ai fait du thé et on se met à veiller. Blottir contre l'homme pour qui mon cœur déborde d'amour je fais tout pour que sa chaleur arrive à distraire mes pensées de ce cauchemar horrible mais en vain. Au bout de quatre(4) heures on nous rappelle enfin et les nouvelles ne sont pas si bonnes, apparemment l'opération est bien passée mais il est dans le coma et les médecins ignorent le temps qu'il va devoir y rester. Je ne sais vraiment  pas quelle réaction je devrais avoir, c'est pas comme si je faisais ça toute ma vie, agresser les gens...

On est jeudi aujourd'hui, le jeudi pour les examens. Ça aurait été une perte de temps si je m'y rendais donc je suis rester à la maison avec mon mec et quand Valy m'appelle pour me dire que maman me réclame je l'ai menti. Ainsi ils pensent que je vais user ma dernière chance pour avoir le bac. Vu la personne que j'étais si on m'avait dit que je n'allais pas achever mes études classiques à temps je n'aurais pas accordé la moindre importance à cette parole, c'est alors que j'en suis vraiment consciente que je ne suis plus là même que j'étais avant que Yani ait pu rentrer dans ma vie. Il rentre, s'installe et il occupe toute la place qu'il y avait. Je devrais me plaindre pour lui demander de me laisser respirer mais se serait insensé, on ne se plaint pas pour le bonheur. «Foumi pa konn mouri anba sak sik»

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