La Grande Fracture

Volume 1 - Chapitre 21

Dans le soleil couchant, une grande procession de plus d'un millier de personnes et d'une vingtaine de chariots accompagnés de cinq carrosses avançaient à bon train vers le prochain village. Un petit groupe de dix individus vêtus de maille, épées aux hanches, se détacha du cortège et partit en avance. Courant, ils mirent de plus en plus de distance entre eux et atteignirent le village. Rapidement, mais méticuleusement, ils le fouillèrent, vérifiant qu'il n'y ait pas de danger. Ils scannèrent le village avec leurs auras et utilisèrent des techniques secrètes pour détecter la présence d'émotions négatives, d'auras ou d'objets spirituels.

Ils ne trouvèrent aucune forme de menace. Ils se divisèrent ensuite en deux groupes. Le premier alla à l'auberge, pour réserver une chambre pour le prince et les dignitaires, tandis que le second préparait une place pour les étudiants. Grâce au symbole impérial des gardes, les villageois acceptèrent rapidement, sans aucune discussion, et aidèrent les gardes à tout mettre en place. La place du village fut nettoyée et préparée pour accueillir les élèves.

Tout fut prêt en un quart d'heure. La procession arriva une demi-heure après les gardes. Les étudiants montèrent leurs tentes dès l'arrivée, puis préparèrent à manger. Le prince et le Seigneur Freld allèrent à l'auberge et y restèrent, mangeant le repas déjà prêt et discutant entre eux. Les étudiants et les professeurs étaient sur la place du village, mangeant joyeusement et bruyamment. La directrice et l'examinateur Milfra étaient séparés des autres et discutaient à voix basse.

Pendant que tout le monde se détendait et s'amusait, évacuant le stress et la fatigue de la journée, les gardes surveillaient les alentours. Ils n'avaient droit qu'à un sandwich et une boisson pendant leur garde.

« Hé ! Qu'est-ce que tu fais ? C'est zone interdite, ici. Personne n'a le droit de passer.

-L'auberge est dans cette direction et c'est le seul endroit où dormir dans ce village. Alors laissez-moi passer.

-Personne n'a le droit d'entrer dans l'auberge ! Ceux qui enfreignent cet ordre seront exécutés. Je te laisse encore dix secondes, vagabond, pour faire demi-tour. Après tu seras exécuté. 10 ... 9 ... 8

-Dégage de mon chemin. »

Le craquement assourdissant de la foudre résonna. Il fut suivi par un éclair de lumière aveuglante. Le son de chocs métalliques se fit entendre dans la ville une fraction de seconde plus tard. Réagissant presque instantanément, Emma Duroi et Alfred Milfra se rendirent en quelques secondes sur les lieux du combat. Là, ils découvrirent une douzaine de garde se battant contre un jeune homme sale et en guenilles. Par terre, trois gardes étaient inconscients, une fumée noire s'échappant de leur corps. Les deux experts regardèrent l'assaillant. Un frisson les parcourut.

« Cette aura ... ... ce n'est qu'un gosse, murmura Alfred. Comment peut-il avoir une telle aura meurtrière ? Même moi ça me donne des sueurs froides.

-Elle est tellement forte qu'on a du mal à voir son apparence. Son énergie spirituelle est bien moins grande que celle des gardes mais son aura meurtrière les empêche de se battre correctement, commenta Emma avant de s'arrêter et de froncer les sourcils. Cette magie ... ... ce serait pas ... on verra bien. Asgorath !! Arrêtes de te battre immédiatement ! »

L'instant suivant le cri, une décharge électrique força les gardes à reculer. L'assaillant profita de la pause pour se mettre hors de portée. Sa soif de sang se rétracta et il se tourna vers la femme. Il parla d'un ton neutre et calme :

« Directrice ? Que faites-vous ici ?

-Et toi alors ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Et pourquoi attaques-tu les gardes ? D'ailleurs, ça fait des mois que l'école n'a plus eus de nouvelles de ta part ! Tu as intérêt à avoir une bonne raison.