Volume 3 - Chapitre 4

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La nuit était avancée et, bien qu'elle soit cachée derrière d'épais nuages gris et noirs qui bloquaient toute lumière, la lune surplombait le monde. Il s'agissait d'un point stable que tous à travers le monde pouvait voir, toujours la même, inchangeable.

L'une de ces personnes cherchant du regard la lune se trouvait dans une forêt dense. Cet individu portait des vêtements noirs amples dissimulant l'entièreté de son corps. Il était impossible de savoir s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, s'il était âgé ou jeune. Néanmoins, ce n'était pas la seule personne habillée ainsi. Elle faisait partie d'un groupe de douze, actuellement en pause, mangeant sans pour autant retirer le masque de leurs visages.

Le repas terminé, ils repartirent.

Le contrôle qu'ils avaient sur leur énergie interne était presque parfait. Personne au sein du groupe ne laissait son énergie sortir de son corps alors qu'elle le renforçait. Autrement, non seulement ils iraient moins vite, mais ils seraient aisément repérables. En période de guerre comme celle-ci, les régions situées près du front possédaient de nombreuses méthodes pour trouver ceux qui, comme les membres de ce groupe, essayaient de passer de l'autre côté des lignes pour de l'espionnage et du sabotage.

La méthode la plus simple consistait à repérer les vagues énergétiques créées par les cultivateurs lorsque ceux-ci utilisaient leurs diverses techniques pour se renforcer et traverser les lignes. Mais cette méthode était aisément contrée. Il suffisait de ne pas utiliser son énergie interne et de la sceller dans son corps pour ne pas être trouvé.

D'autres systèmes furent donc mis en place, tel que les très classiques patrouilles, sur terre comme dans le ciel. Il y avait aussi des runes d'alerte et des pièges, certains physiques, d'autres magiques. Et ce des deux côtés du front.

Mais le groupe était apparemment composé d'élites car rien ne les arrêta. Ils évitèrent les patrouilles ou se cachèrent de celles-ci. Ils repérèrent les pièges et systèmes d'alertes magiques et physiques en avance. Ils ne les désarmèrent pas, au risque qu'il y ait quelqu'un qui vérifie leur fonctionnement. Ils se contentèrent de passer sans les enclencher, quand c'était possible, sinon ils les contournèrent.

Seulement, tous ces arrêts et détours les empêchèrent d'avancer rapidement. Et il devait se cacher pour se reposer de temps à autre. A cause de tout cela, le groupe réussit à passer de l'autre côté du front, là où personne ne les chercherait et où ils ne risquaient plus de tomber sur des pièges, après huit longs jours.

Une fois derrière les lignes, ils purent enfin commencer leur mission. Et pour cela, ils se déplacèrent dans les ténèbres de ville en ville. A chaque fois, ils restèrent quelques jours dans la cité, cachés dans les ombres, avant de repartir vers une autre cité.

La dernière cible du groupe était une grande cité de plus d'un million d'habitants. Une grande et puissante métropole servant de point névralgique à la guerre entre Tsurannel et Rudyon pour son camp. Dedans se trouvaient d'énormes quantités d'armes, armures ainsi que les très importantes réserves alimentaires pour les soldats et leurs montures. Mais cette importance, qui faisait de la cité le point le plus essentiel de la mission du groupe, poussait également son camp à la protéger du mieux possible.

Des gardes puissants et sérieux se trouvaient sur les murs. Les murs étaient couverts de runes complexes et toutes reliées entre elles de sorte qu'elles ne pouvaient pas être désactivées. Ou trompées. Et il n'y avait aucun passage secret à emprunter pour s'infiltrer dans la cité. En créer un était également impossible, les runes sur les murs créant une barrière souterraine impénétrable, bien qu'il soit possible de le détruire avec de la force pure. Mais dans ce cas, pourquoi s'embêter à infiltrer, surtout que briser la barrière nécessitait une puissance suffisamment grande pour prendre la cité par la force et que, la détruire ainsi, ferait trembler la cité et alerterait tous ses habitants que quelqu'un attaquait.

La Grande FractureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant