3 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓈𝑒𝒾𝓏𝑒

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Bonne lecture !

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- Akaashi, tu dors ?

La lumière de la lune entrait par la fenêtre aux rideaux ouverts.

- Non, Bokuto-san. Je ne dors pas.

Il se retint d'ajouter que c'était parce que ce dernier bougeait bien trop. Ce lit était immense, mais le matelas moelleux exacerbait chaque mouvement.

- Je peux te poser quelques questions ?

- Bien sûr.

Il l'entendit prendre une grande inspiration. Dans son champ de vision, Keiji ne voyait que cette fenêtre et le ciel étoilée, et il entendait chaque son que Bokuto produisait dans son dos.

Sa respiration, des reniflements, ses hésitations.

Même s'il savait que le lit était bien assez immense pour leur permettre de prendre toute la place désirée sans se toucher, Bokuto semblait plus proche que jamais.

- Ça va faire deux semaine que tu es ici..., commença-t-il et Keiji se mordit la lèvre.

- Je vous avais dit de me prévenir si jamais ma présence n'était plus nécessaire.

- On est tous contents que tu sois là, le rassura-t-il. Ça fait des siècles qu'on habite tous ensemble, et je peux te dire qu'Oikawa est effrayant quand il n'aime pas quelqu'un. Au début, il n'y avait que moi. C'était.... c'était le premier a venir.

Keiji regarda l'obscurité devant lui.

- Akaashi, pourquoi n'y avait-il personne chez toi ?

Il hésita à répondre. Il hésita à dire que même pour sa mère, il n'était pas suffisant.

- Ma mère est de nouveau partie, laissa-t-il tout de même échapper. Un homme a dû lui proposer de l'emmener loin d'ici, puis un jour il va la ramener car il se sera lassé.

- Ça arrive souvent ?

- Ma mère est très belle. Et gentille. Elle ensorcelle les hommes. Alors oui, ça arrive souvent.

- Et elle ne va pas s'inquiéter en ne te voyant pas revenir ?

- Non. Pas tout de suite en tout cas. Ne vous inquiétez pas pour ça.

En bas du manoir, la grande porte d'entrée s'ouvrit puis des hurlements lupins résonnèrent dans la nuit.

- Bokuto-san ?

- Oui ?

- Quelle est votre histoire ? À tous ? Vous avez dit qu'au départ, il n'y avait que...

La curiosité était plus forte que tout. Keiji n'était pas bavard, et évitait de poser des questions indésirables. Sa mère lui avait appris à se taire et à observer, mais....

Il ne pouvait s'empêcher de croire que tout ça n'était qu'un rêve.

Bokuto se rapprocha légèrement.

- J'ai rencontré Oikawa il y a longtemps. Il était déjà puissant à la base. Je ne sais pas qui l'a transformé, mais ce n'était pas une bonne personne, ça j'en suis sûr. Moi, j'avais déjà envie de trouver un endroit où aller. Où rester. Les humains étaient violents, et on a mis très longtemps à leur faire oublier notre existence. Donc quand je l'ai rencontré, je lui ai proposé de rester dans ce manoir, que j'avais trouvé quelques années plus tôt. Je voulais juste être tranquille, au départ, mais finalement être seul c'est pas si drôle. Je voulais un endroit pour les gens comme nous.

Le cœur de Keiji se serra. Lui n'était pas comme eux. Lui n'était qu'un humain. Un chasseur.

- On est resté des années juste à deux. C'était bien, et Oikawa n'a pas toujours été aussi... relaxé. Il commençait à reprendre un peu de force, après ce que les humains lui avaient fait. Mais un jour il est parti. Quand il est revenu, Iwaizumi était avec lui, et il était déjà devenu immortel.

- Pourquoi Iwaizumi-san est immortel ? Ce n'est pas un vampire, si ?

Dans l'obscurité, Bokuto secoua la tête.

- Oikawa ne l'a pas transformé. En fait, on a tous notre théorie sur la question, mais selon moi, quand ils se sont rencontrés, ils sont immédiatement tombés amoureux. Et peu importe à quel point personne n'est honnête à ce propos dans ce manoir, on sait tous qu'ils s'aiment. Mais chez les vampires, lorsqu'un lien d'âme sœur se noue, la personne avec l'espérance de vie la plus courte prend celle de celui avec l'espérance la plus longue. Donc, lorsqu'ils ont officialisé leur lien, Iwaizumi-san est devenu immortel.

- Oh. D'accord.

Keiji trouvait ça assez beau, dans un sens. Soudain, il repensa à quelque chose.

- Et Kuroo-san et Daishou-san ?

- Kuroo et Daishou ont été reniés de leur meute il y a longtemps. Dans les faits, maintenant, ce sont deux omégas. Et bien sûr, ils sont mates, un peu comme le lien d'Iwaizumi et d'Oikawa. Ils passent leur temps à s'engueuler, mais eux aussi ils s'aiment. On a jamais su ce qui avait entraîné leur bannissement, mais quand on les a trouvés, Daishou était à deux doigts de la mort et Kuroo le traînait déjà depuis des kilomètres sur son dos. Heureusement qu'Hajime est doué.

Keiji ne dit rien, mais les images qui le traversaient le firent frissonner. Il sentit sa gorge se serrer, et regarda un dernière fois la lune et les étoiles. Cette fois, il se retourna.

- Vous avez tous... beaucoup souffert.

La main chaude de Bokuto trouva la sienne, et sans même s'en rendre compte, Akaashi la serra.

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Des bisous !

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant