𝟧 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓉𝓇𝑒𝓃𝓉𝑒-𝓉𝓇𝑜𝒾𝓈

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Bonne lecture !

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Dans le laboratoire d'Iwaizumi, au rez-de-chaussée du manoir, il faisait souvent sombre. Le sorcier fermait les rideaux, allumait quelques bougies, et pouvait passer des heures enfermés dans cette large pièce aux étagères fournies et aux potions bouillonnantes.

— Avec celle-ci, dit Iwa alors que Keiji se penchait au dessus de son épaule, on peut créer toutes les matières dont on a besoin pour faire des vêtements.

— Des vêtements..., chuchota Akaashi.

Il ne s'était jamais posé la question : s'ils vivaient seuls ici depuis tout ce temps, d'où venaient leurs vêtements, leurs savons, leurs objets ? Keiji releva les yeux, et le visage d'Hajime afficha un sourire.

— Kuroo ne le dira jamais, mais il adore coudre. Je lui fais le tissu, et il en fait des habits. Daishou dessine les plans, parfois, parce qu'il dit toujours que Kuroo manque de goût.

Le plus incroyable dans tout ça, c'était que le sorcier était capable de créer de la matière à partir d'un simple liquide un peu rougeâtre.

— Et si c'était moi qui faisait tous ces mélanges ? demanda Akaashi quand une nouvelle goutte tomba de la pipette que tenait Hajime. Si ce n'était pas un sorcier qui suivait la recette ?

Cette fois, Iwaizumi se redressa et Akaashi en fit de même. Il aimait bien cet endroit, ces odeurs intenses et ce silence qui suivait le sorcier un peu partout : Iwaizumi était calme avec lui, et Akaashi aimait beaucoup cela.

Le regard d'Hajime se fit amusé.

— Si c'était toi qui les faisait, tout seul je veux dire, alors tu n'obtiendrais qu'une bouillasse assez immonde. Si tout le monde pouvait faire des potions avec une simple recette, alors les sorciers n'aurait plus de raison d'être.

Akaashi n'aurait pas dit cela ainsi : Iwaizumi semblait être capable de tant de choses. Il avait lu, une fois, un livre à propos des sorciers. Des pouvoirs qu'ils possédaient, de leur vie censée être un peu plus longue qu'un humain, des choses qu'ils pouvaient ensorceler.

— C'est bien pour ça que c'est moi qui fait la cuisine. Mets de la nourriture entre les mains des autres, et tu obtiendras exactement la même chose : une bouillasse immonde.

Il lui sourit à nouveau, puis versa une nouvelle goutte : la potion se transforma en un jolie tissu sombre, et Keiji haussa les sourcils avec surprise.

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— Alors, avec Bokuto ?

Distraitement, comme pour montrer qu'il n'était pas du tout intéressé, Daishou tourna une page de son livre. Au coin du feu, dans le salon, il n'y avait plus qu'eux dans tout le manoir. Le livre que tenait Keiji était un peu plus simple, avec quelques images, mais il commençait peu à peu à savoir presque tout lire : Daishou était un excellent professeur.

— On a... commencé les entraînements.

C'était vrai : la veille, tôt le matin, Bokuto avait toqué à sa porte. Avec un petit air gêné, il lui avait demandé de descendre prendre le déjeuner dans la cuisine, juste tous les deux, avant de partir se perdre dans la forêt.

— Et ça consiste en quoi ?

Akaashi releva les yeux, et fixa le feu.

— À les ignorer. Pour l'instant, je dois juste faire comme s'ils étaient pas là.

— Et c'est pour ça qu'il t'a emmené dans la foret ?

— C'est là qu'ils sont le plus bruyants. Quand vous êtes tous là, ils taisent.

Daishou tourna une nouvelle page.

— T'arrives à dormir ? demanda-t-il l'air de rien.

Dans le salon agréablement chauffé, le silence était salvateur. Akaashi aurait bien aimé fermer les yeux quelques minutes, et simplement profiter de la chaleur.

— Pas vraiment. La nuit, c'est pire.

Cette fois, Daishou releva la tête. Il étudia le visage de Keiji, attentivement, puis finit par soupirer. Il ferma son livre en coinçant son doigt entre les pages, se leva d'un petit bon agile, et marcha jusqu'au fauteuil de Keiji.

Sans demander, il s'invita à côté de lui, se glissa dans la petite place restante, puis lui arracha le livre des mains.

— Dors maintenant. Tu dis qu'ils sont plus silencieux quand on est là, non ?

Keiji ne dit rien de plus : il sentit la chaleur de loup de Daishou, alors même qu'il était encore humain, et sentit ses paupières se fermer.

Suguru rouvrit son livre, trouva un position plus confortable, et Keiji posa sa tête sur son épaule.

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Des bisous !

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant