Bonne lecture !
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Un matin, Keiji ouvrit la fenêtre de sa chambre. L'air froid de l'hiver entra dans la pièce, et quelques flocons se perdirent dans ses cheveux : en contre-bas, son regard croisa celui de Bokuto.
Le mage, au milieu du petit jardin recouvert de neige, juste à côté du potager d'Oikawa, avait levé les yeux en entendant le bruit de la fenêtre. Son visage s'éclaira brièvement, et il leva la main dans sa direction. Son expression serra le cœur de Keiji, qui ne put rien faire à part la secouer en retour, avec un sourire discret.
La neige, pensa-t-il tandis que le ciel gris, presque blanc, faisant tomber tous ces flocons.
Il tendit les doigts, et frissonna quand ils rencontrèrent sa peau nue. À l'intérieur de sa tête, quelque chose lui souffla qu'il aimait l'hiver. Autant qu'il aimait les fleurs du printemps, l'herbe fraîche de l'été, et les feuilles rougies de l'automne.
La neige froide et agréable de l'hiver : les yeux de Keiji se perdirent dans l'immensité du ciel, et il écouta tous ces murmures.
— Akaashi !
Quand il baissa les yeux, Bokuto le regardait curieusement. Il avait crié, et Keiji se rendit compte qu'il aimait le son qu'avait son nom dans sa bouche.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Je crois que j'aime bien la neige, répondit-il.
Il ne parla pas très fort, pourtant Bokuto sembla l'entendre. Il hocha la tête.
— N'attrape pas froid, d'accord ?
C'était tellement plus simple de lui parler ainsi, avec plusieurs mètres d'écart. Il pouvait cacher les battements de son cœur et la coloration discrète de ses joues.
Cela lui rappelait un livre, que Daishou avait lu avec lui dans la bibliothèque. Deux personnages, amoureuses, qui se parlaient depuis un balcon. Il ne se souvenait plus de la fin, revanche. L'avait-il entendu ?
L'eau dans la neige toucha sa peau, et la réchauffa agréablement, comme pour le réconforter. Il murmura :
— Ça va.
Et c'était vrai : ça allait. Pour l'instant.
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Quelques coups résonnèrent à sa porte, et Akaashi se tourna vers elle. Allongé dans son lit, dans sa propre chambre qu'Iwaizumi lui avait présenté trois jours plus tôt, il se redressa lentement et déclara d'une voix rauque :
— Entrez.
Sans trop savoir comment, il ne fut pas surpris de voir Daishou Suguru passer sa tête dans l'embrasure, et la pencher légèrement sur le côté.
— J'ai entendu dire que t'étais malade ? Bokuto boude encore pour la chambre, alors je me suis demandé si quelqu'un t'avais apporté une boisson chaude.
Il leva une tasse fumante à hauteur, et tenta un sourire un peu timide. Cette fois, Keiji se redressa vraiment, s'asseyant entre ses draps, et lui fit signe d'approcher.
— C'est Iwaizumi qui m'a conseillé les herbes, et il m'a dit qu'un thé te ferait du bien. Tiens.
Il lui tendit la tasse, et Keiji la prit avec précaution. Elle était brûlante entre ses doigts, mais cela lui fit du bien : il renifla, et lui retourna une expression soulagée.
— Merci, dit-il en soufflante sur le liquide verdâtre.
L'odeur était assez entêtante pour lui déboucher le nez et lui monter à la tête, si bien qu'il trempa la langue. Le goût était fort, et Keiji grimaça.
— Ah oui, et Iwaizumi a aussi dit que ça serait pas forcément super bon.
— Ça ne l'est pas, effectivement.
Il but tout de même, car cette boisson le réchauffa de l'intérieur, tout en lui brûlant légèrement la langue. Quand il eut terminé, sa fatigue revint presque violemment, et il regarda l'extérieur.
— Bokuto m'a dit que t'étais resté dehors pendant presque deux jours entiers. Dans la neige. Qu'est-ce que t'as fait ?
Akaashi releva la tête, tandis que Daishou reprenait sa tasse vide et le laissait se rallonger.
— J'ai... marché.
— Marché ?
— J'ai suivi les murmures.
Daishou le fixa, mais Keiji avait déjà fermé les yeux. Doucement, il se mordit la lèvre et écarta une mèche de son visage. Le visage d'Akaashi était pâle comme de la véritable porcelaine.
— Les humains sont si fragiles, murmura-t-il. Et si bizarres.
Il savait. Il savait qu'Akaashi Keiji n'était pas vraiment humain. Qu'il y avait plus, de la part d'une créature que Daishou n'avait jamais vu de sa vie.
Mais pour lui, Akaashi Keiji était son petit humain, qui sentait bon et qui émettait cette gentille aura, calme et tranquille. Qui était sérieux et qui aimait apprendre à lire. Qui faisait presque parti de sa meute, et qu'il protégerait comme il le ferait avec les autres.
Il fallait qu'Oikawa se réveille, et vite. Car apparemment, il était le seul à avoir vraiment conscience de ce que ce garçon était capable de faire.
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Des bisous !
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Somewhere to go || BokuAka
Fanfiction| Bokuto Kotaro X Akaashi Keiji | Fiction terminée | Au cœur des bois, pas si loin d'un petit village perdu au milieu des terres, un manoir se dresse au delà les arbres. C'est là que vivent les personnes dont la société ne veut pas. Là que se retro...