Bonne lecture !
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Dans la grande chambre chauffée par un feu de cheminée sans cesse ravivé, Iwaizumi somnolait. Le cœur battant, la peau froide, il tenait Oikawa dans ses bras, et observait le vide d'un air absent.
Cela faisait des heures qu'il n'avait pas bougé, écoutant brièvement la respiration tranquille du vampire qu'il serrait contre lui. Chaque fois qu'Oikawa s'endormait, chaque fois qu'il disparaissait pour devenir aussi fragile qu'un enfant, Iwaizumi se sentait ainsi : seul et plat, sans énergie. La peur prenait place dans sa poitrine, la peur viscérale de se retrouver vraiment tout seul, abandonné, la peur de voir la seule personne qui comptait vraiment disparaître.
La peur de voir que cette fois, c'était la dernière : qu'Oikawa avait finalement fermé les yeux, après des siècles et des siècles, pour ne plus jamais les rouvrir.
Il se fichait de l'extérieur, se fichait des autres : protéger et attendre, ce devait être tout ce qu'il avait fait ces dernières semaines.
Le feu craqua, il cligna des yeux.
Enroulé dans une épaisse couverture, une respiration soudain irrégulière manqua de le faire sursauter. Il garda son calme, baissa le regard, et observa le visage de Tooru tandis qu'il commençait doucement à remuer.
Quand ses yeux s'ouvrirent, un voile les recouvrant presque entièrement, ils portaient en eux une belle couleur rouge. Ses lèvres sèches s'écartèrent pour laisser apparaître ses canines. Sa respiration rauque arriva jusqu'à ses oreilles.
Iwaizumi lui laissa quelques minutes avant de le redresser contre lui.
— Tooru, souffla-t-il.
L'air perdu du vampire se fit un peu plus acéré tandis qu'il posait son regard sur le visage d'Hajime. Il ne parla pas, mais ses yeux exprimèrent les mots à la place de sa bouche. Il ferma les yeux quelques secondes avant de les ouvrir à nouveau, puis balaya la pièce du regard.
Il s'arrêta sur la fenêtre, et sur la neige qui tombait à l'extérieur.
— T'as pas dormi si longtemps, expliqua Hajime. À peine trois semaines.
Tooru hocha difficilement la tête. Il leva les bras, très lentement, pour les passer autour du cou du sorcier, et se releva légèrement pour poser ses lèvres dans sa nuque.
— T'as soif ?
Il hocha à nouveau la tête. Ses lèvres se craquelèrent, et ses yeux ne parvenaient pas à retrouver leur couleur : ils exprimaient sa faim par un rouge assez sombre, et Hajime leva une main pour la poser dans les cheveux du vampire.
— Mords, dit-il. Vas-y.
Il retint sa grimace en sentant sa peau se faire percer, mais laissa un soupir soulagé s'échapper de ses lèvres.
Oikawa s'était réveillé. Encore une fois, il ne l'avait pas laissé seul.
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Akaashi sentit le moment où tout redevint comme avant.
Un silence presque solitaire, puis le moment d'après des escaliers grinçant, et une porte qui s'ouvrait. Assis dans le canapé, face au feu brûlant activement dans l'âtre, Keiji rouvrit les yeux dans un sursaut.
La porte de Bokuto s'ouvrit, Kuroo et Daishou entrèrent par l'arrière, et Oikawa et Iwaizumi descendirent les escaliers. Hinata apparut à côté de lui, et Kenma se pelotonna dans le fauteuil avec un livre dans les mains.
Silencieux, Keiji regarda tout ce monde s'installer dans le grand salon. Ses joues rougirent d'un plaisir discret. Il ne manquait que le mage.
— T'as pas dormi longtemps, celle fois, remarqua Kuroo en se posant sur le tapis.
Oikawa regarda la place libre à côté de Keiji, mais Daishou s'y installa rapidement. Finalement, il ne lâcha même pas la main d'Hajime et l'entraîna dans un fauteuil, près du feu.
— Désolé de te décevoir, mon petit Kuroo. Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement.
Ce dernier haussa les épaules. Keiji resta silencieux, enroulé dans ses couvertures. Oikawa tourna son regard vers lui.
Ses yeux portaient des reflets rougeâtres assez incroyables.
— Kei-chan. Tu ne t'es pas senti trop seul ?
Il posait la question, mais Keiji savait bien qu'il n'attendait pas de réponse : il sut ce qu'il en était au moment même où leur regard se croisèrent. Tooru n'insista pas, et tourna la tête en direction de l'embrasure de la porte. Bokuto entra d'un pas léger, puis fit la moue en voyant Daishou. Il alla s'asseoir sans faire de vague.
Un sourire flottait sur ses lèvres.
— Je suis content de vous revoir, dit-il honnêtement.
Il semblait éviter le regard direct d'Akaashi, et ce dernier fut attiré par le feu qui réagissait à la présence de Bokuto.
Oikawa et lui froncèrent les sourcils presque en même temps.
— Akaashi ? demanda Bokuto.
— Tu... entends le feu ? continua Tooru.
Keiji haussa les sourcils. Il pencha la tête sur le côté, et serra ses doigts autour de la douce matière de la couverture.
— Je...
Quelle était la réponse ? Que fallait-il dire ? Il réfléchit à ce qu'ils voulaient tous les deux entendre, aux mots qui auraient du sortir de sa bouche, mais finalement décida de hocher lentement la tête.
Un humain ne pouvait pas faire ça. Il s'en était bien rendu compte, et c'était effrayant.
Keiji se mordit la lèvre.
— Kei-chan ? Ne t'inquiète pas, d'accord ? Je parlerais avec toi, cette nuit.
Tooru fit un petit clin d'œil.
— Laisse ta porte ouverte.
Il ignora tous les regards irrités qui se tournèrent vers lui, et posa son menton sur l'épaule d'Hajime ; Daishou grogna un « à peine réveiller et déjà chiant » et Bokuto plissa les yeux en faisant accidentellement gronder le feu.
Au final, ce qui Hinata qui brisa le silence en demandant :
— Kenma, tu nous lis une histoire ?
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Des bisous !
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Somewhere to go || BokuAka
Fanfiction| Bokuto Kotaro X Akaashi Keiji | Fiction terminée | Au cœur des bois, pas si loin d'un petit village perdu au milieu des terres, un manoir se dresse au delà les arbres. C'est là que vivent les personnes dont la société ne veut pas. Là que se retro...