𝟥 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒹𝒾𝓍-𝒽𝓊𝒾𝓉

1.5K 258 24
                                    

Bonne lecture !

_____________________

– Bokuto-san, tous les mages sont immortels ?

Il le sentit se tendre à l'autre bout du lit. Même si l'homme lui avait à de nombreuses reprises affirmé qu'il pouvait très bien lui laisser la chambre et aller dormir ailleurs, Keiji avait répliqué que si sa présence à lui ne le dérangeait pas, alors il ne devrait pas lui abandonner cette pièce.

Une autre chambre aurait dû être aménagé pour lui depuis longtemps, mais personne ne lui en avait plus jamais reparlé depuis qu'Hinata était un jour apparu pour lui dire que cela prendrait certainement un peu plus de temps que prévu.

– T'es curieux ?

– Oui. Je crois que je le suis. Mais.... ne vous forcez pas à me répondre si cela est sensible.

– Ce n'est pas sensible, et puis ça remonte à longtemps maintenant. Je peux t'en parler si tu veux.

Keiji se rapprocha quelque peu de lui, jusqu'à ce que leurs pieds se frôlent.

– Quand j'étais petit, pas vraiment enfant, disons adolescent, une humaine est arrivée dans mon village avec sa famille. Elle était très belle, douce, et... et je crois qu'on est tombés amoureux. En fait, je m'en souviens pas très bien. Pas de la sensation ou... de ce que je ressentais à ce moment, en tout cas.

Akaashi laissa échapper un léger souffle alors que son cœur se serrait. Durant une seconde, il se demanda ce qu'était ce petit pincement dans sa poitrine.

– Je ne maîtrisais pas encore bien mes pouvoirs, parce que les éléments sont plutôt capricieux quand ils le veulent, et avant de devenir amis, le feu et moi étions sans arrêt en conflit.

Sa main trouva la sienne, et il la serra quelques secondes. Ce contact lui parut incongru, étrange, et légèrement chaud.

– Et puis il y avait... Dans le village, il y avait une sorcière, encore plus puissante qu'Hajime. Elle était belle, mais ce n'était pas une beauté naturelle. Une illusion, qu'elle avait obtenue grâce à ses pouvoirs. Je crois... je crois qu'elle m'aimait bien.

Même en plissant les yeux, Keiji fut incapable d'apercevoir son expression.

– C'est quand j'ai eu besoin de lui que le feu m'a trahit. Un jour, alors que les humains avaient attaqué notre village en apprenant qu'il abritait une famille de mage, j'ai vu cette fille dont j'étais amoureux mourir brûlée vive dans les flammes qui avaient décidé de me faire comprendre qui commandait. Je me suis laissé tuer sans résister. Mon père et ma mère étaient morts, alors je ne voyais pas l'intérêt de continuer.

Il fit une légère pause.

– Mais cette sorcière ne voyait pas les choses ainsi. Elle m'a fait boire je ne sais quelle potion, et quand je me suis réveillé, j'étais seul et immortel.

Keiji serra sa main. Son cœur battait fort dans sa poitrine. Il souffla, et résista à l'envie de tendre les doigts pour toucher son visage.

– Je suis désolé Bokuto-san.

– Oh, ne le sois pas. C'était il y a longtemps. Vraiment longtemps. J'ai souffert pendant un moment, puis j'ai rencontré les autres. Maintenant, ce n'est plus qu'un souvenir.

Comme pour appuyer ses propos, un feu se mit soudain à brûler dans l'âtre. Ainsi, la lumière des flammes permit à Keiji d'apercevoir le visage du mage.

Ce dernier lui souriait doucement, son regard doux posé sur lui.

– Bonne nuit, Akaashi.

– Bonne nuit, Bokuto-san.

_________________

Des bisous !

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant