Bonne lecture !
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– Bokuto, je t'ai dit qu'il avait froid, pas qu'on était en plein milieu de la Sibérie et qu'il était sur le point de perdre ses doigts de pieds.
Assis au milieu de tous les habitants du manoir, sur l'immense canapé aux coussins rembourrés, Akaashi buvait un thé brûlant emmitouflé dans cinq ou six couches de vêtements. Daishou se pencha sur lui et passa son bras sur ses épaules.
– Ouvre la bouche, demanda-t-il en présentant un petit gâteau à la vanille.
Il obéit, sentit le goût sucré sur sa langue, puis mâcha en silence. Cette sensation n'avait pas de prix : il se rendit compte qu'il adorait le thé, la chaleur, et le sucre. Et Daishou avait une odeur de forêt.
– Si tu poses cette main sur ses cheveux, prévint Bokuto, juste en face, je te transforme en pierre pendant une semaine.
Suguru se mit à bouder, ce qui entraîna un ricanement du côté de Kuroo. Ce dernier était allongé sur la méridienne, à côté du feu. Il jouait aux échecs, seul, sur un petit plateau.
Iwaizumi arriva dans la pièce, un plat fumant dans les mains.
– Tiens. Mange. Tout.
Keiji regarda l'assiette qu'il venait de poser sur la table, les yeux légèrement écarquillés. Son estomac se serra d'avance, et sa bouche devint pâteuse. Il se recula légèrement.
– Tu vas tout manger, Kei-chan, insista Oikawa. Il faut que tu manges, sinon je te la fourre dans le gosier, cette nourriture.
Il déglutit. Puis hocha la tête.
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Le feu avait cette couleur lumineuse et attirante, et une chaleur rassurante qui poussa Keiji à s'assoir devant l'âtre de la cheminée. Du coin de l'œil, Bokuto l'observait, assis dans le canapé avec Kuroo.
Le ventre de Keiji était plein a craqué, et le moindre mouvement lui donnait envie de vomir.
– Allez, Iwa-chan, s'il-te-plaît. Je déteste les régimes, et là j'ai super faim.
Depuis la grande cuisine de l'autre côté de la cuisine, la voix d'Oikawa résonnait. Akaashi essayait de l'ignorer, car il considérait que cela ne le regardait pas, mais sa voix résonnait dans ce grand manoir silencieux.
Kenma et le petit rouquin, Hinata, avaient disparu après le déjeuner. Daishou faisait la sièste, sous sa forme de loup, et Kuroo jouait toujours aux échecs. Bokuto, lui, ne l'avait pas quitté du regard.
Keiji sentait cela dans son dos : sa fièvre avait baissé, mais elle était toujours là. Son corps lui faisait mal, et la chaleur du feu le rendait somnolant.
Depuis quand n'avait-il pas eu un ventre aussi plein ?
– Akaashi, entendit-il.
Quand il se retourna, Bokuto était derrière lui.
– Tu as encore des cernes sous les yeux. Tu devrais aller dormir encore un peu.
Il s'en voulut un instant de leur imposer ça, de les déranger, de les faire ainsi s'occuper de lui. Mais au-delà de ça, la sensation était bien trop nouvelle et agréable. Sa poitrine était chaude, ses doigts aussi, et il rougit légèrement en décidant d'être encore un peu égoïste.
– D'accord, répondit-il.
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Keiji regardait ses genoux pâles et pleins de cicatrices qui émergeaient de l'eau. Elle sentait bon, des odeurs de fleurs et de forêt, et la mousse qui couvrait son corps remuait doucement à chacun de ses mouvements.
En silence, le garçon leva la main et la regarda émerger de l'eau. Elle était toute fripée, ce qui lui rappela le temps qu'il avait passé dans son bain.
Il faisait nuit, le manoir était silencieux, Bokuto n'était pas revenu, et sa chambre lui avait soudain paru immense. Cela faisait quelques jours que Keiji était là, et l'une des choses qu'il préférait faire lorsque son cœur se serrait douloureusement était se plonger dans l'eau chaude.
Pas un tonneau rempli d'une eau tiède, non. Du savon, du sel, de la brume, une eau fumante et délicieuse, dans une vraie baignoire en porcelaine. Keiji y passait des heures, jusqu'à ce que ses membres se mettent à trembler.
Soudain, quelques coups retentirent contre la porte de la salle de bain.
– Akaashi ?
La voix de Bokuto lui fit relever la tête. De l'autre côté de la fenêtre, la lune était presque ronde.
– Tu es là-dedans ?
Bokuto savait presque toujours où il était. Tout le monde dans ce manoir savait toujours où il était.
– Oui. Je suis là. Désolé, je vais sortir.
– Non, prends-ton temps. Je... je t'ai laissé une nouvelle couverture sur le lit.
– Vous ne restez pas ?
La réponse mit quelques secondes à venir. Akaashi se pencha et entoura ses genoux de ses bras.
– Non. Je dois... aller faire quelque chose. Je te laisse le lit.
Keiji se mordit la lèvre.
– D'accord. Bonne nuit, Bokuto-san.
Il n'entendit rien en réponse, mais plongea la tête sous l'eau.
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Des bisous !
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Somewhere to go || BokuAka
Hayran Kurgu| Bokuto Kotaro X Akaashi Keiji | Fiction terminée | Au cœur des bois, pas si loin d'un petit village perdu au milieu des terres, un manoir se dresse au delà les arbres. C'est là que vivent les personnes dont la société ne veut pas. Là que se retro...