𝟣 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓉𝓇𝑜𝒾𝓈

1.8K 252 78
                                    

Bonne lecture !

_____________________

Keiji était bien décidé à les suivre sans rechigner. Accompagner ces gens ne lui paraissait pas si étrange : après tout quel risque pouvait-il encourir ? S'il n'y avait pas de loups – pas de vrais loups – alors il ne savait plus quoi faire. S'enfuir ne servirait à rien, et il ne voulait pas retourner chez lui.

Pourtant, au bout d'un moment, ses pieds devinrent bien trop douloureux. Son pas se fit plus lent, il commença à boiter, et les trois hommes le distancèrent bien facilement. Les deux tout nus avaient repris une apparence animale, et ce fut donc l'inconnu qui se retourna vers lui.

– Hé, tout va bien ?

Akaashi hocha ta tête et fit un nouveau pas. Lent, grimaçant, difficile. Il en fit un deuxième, et aperçut soudain du sang à travers l'épaisse toile de ses bottes. Ses genoux saignaient toujours.

Le regard de l'homme suivit le sien, et ses yeux se posèrent sur ses jambes.

Il s'approcha de lui.

– Daishou, viens par là tu veux ?

Le loup à l'étrange pelage vert sombre, comme la mousse des arbres ou les herbes fraîches de la nuit, s'avança vers eux. Ses yeux étaient brillants et sombres.

– Tu peux le porter sur ton dos ?

– Quoi ? Non ! s'écria Keiji.

Les sourcils de l'inconnu se haussèrent.

– Oh, une réaction. Daishou est un garçon propre, tu sais ? Ça doit bien être la seule qualité chez lui d'ailleurs.

Le loup grogna et approcha son museau avant de lui pincer les fesses avec ses crocs.

Aie ! On avait dit interdiction de mordre !

Il renifla avec impétuosité et le bouscula afin de s'approcher de Keiji. Ses grandes pupilles le sondèrent, et l'espace d'un instant il ne put détourner le regard.

Le poids dans sa poitrine était encore là. Mais l'air de la nuit apparaissait ses sens.

– Il veut que tu montes sur son dos.

– Pourquoi vous faites ça ? s'entendit-il demander.

Tous les regards se fixèrent sur lui.

– Pourquoi on fait quoi ?

– Pourquoi vous voulez me ramener chez vous ?

Sa bouche fit une sorte de petit oh de compréhension.

– Oh oui bien sûr. Tu trouves ça bizarre, n'est-ce pas ? J'ai lu un livre sur un type qui se faisait découper au fond d'une forêt et... enfin je te rassure c'est pas le sujet. Ce que je veux dire, c'est qu'on ne va pas faire comme dans ce livre et... on ne te fera pas de mal. Tu as mal aux pieds, je crois. Je pourrais te soigner au manoir si tu veux, mais en attendant il vaudrait mieux que tu montes sur son dos.

Daishou couina étrangement, de la même manière que le petit chiot qui était apparu sur le pas de sa porte lorsqu'il était petit.

Il hocha distraitement la tête, puis approcha l'une de ses mains du pelage du loup. Ce dernier vint immédiatement à sa rencontre, se laissant facilement caresser. Au bout d'un moment, l'homme passa derrière lui et l'attrapa par la taille afin de le hisser.

– Tu es... très léger.

Son sourire était si sincère et lumineux. Ses traits un peu perturbé et froissés. Hésitation, gêne, curiosité.

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant