𝟥 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓋𝒾𝓃𝑔𝓉-𝒹𝑒𝓊𝓍

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Bonne lecture !

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Dans leur chambre au rez-de-chaussée, Kuroo descendit de son lit tandis que le soleil se couchait à l'extérieur. Il posa ses pieds nus sur le sol, puis sentit son corps se torde rapidement : quelques secondes plus tard, ses mains s'étaient transformées en pattes et il trottina jusqu'à l'extérieur.

Laissant la porte ouverte, il courut vers la l'orée de la forêt.

En loup, rien n'était pareil. Les autres pouvaient dire ce qu'ils voulaient, personne ne pouvait comprendre ce que ça faisait, de se retrouver dans le corps d'un animal. De sentir les odeurs, d'entendre les sons, de renifler les bois, les arbres, les buissons.

Les gens étaient plus faciles à déchiffrer, quand Kuroo étaient à quatre pattes. Quand son pelage sombre recouvrait son corps. Quand sa vision ne cherchait plus que son âme-sœur, qui n'était jamais bien loin.

Au milieu des fourrés, il vit Suguru. Sa robe verte était toujours facile à repérer, unique en son genre. Il reconnut sa flagrance, son effluve, sa chaleur : en loup, rien n'était pareil, et ses propres émotions ne laissaient plus sa place à la mauvaise foi.

Doucement, il s'approcha suffisamment pour poser museau contre le sien.

Daishou Suguru, son odeur, sa saveur, sa chaleur. Kuroo ferma les yeux, écouta leur respiration, laissa la nuit les engloutir.

Suguru fit de même, quelques instants, compta presque les secondes. Le vent, les sifflements, les bruits du manoir. Le petit nouveau était rentré un peu plus tôt, en compagnie de Kotaro, et Kuroo n'avait pas su quoi faire : il s'était enfermé dans sa chambre, et avait attendu que le moment passe.

Soudain, Suguru bougea, et il sentit sa queue lui fouetter le flanc. Son regard sombre le poussa à le suivre, et il regarda une dernière fois la lune avant de se mettre à courir.

Les nuits commençaient à se réchauffer.

Il hurla à plein poumons.

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Quand Keiji s'assit sur le lit de la chambre de Bokuto, il ne put s'empêcher de toucher son ventre et de regarder le ciel sombre, au delà la fenêtre.

Il profita de cette sensation d'avoir un ventre plein, de pouvoir observer l'extérieur grâce aux lumières des fenêtres, d'entendre du bruit dans l'immense manoir. La voix d'Hinata, les râlements de Kuroo, les remarques de Bokuto.

Keiji avait remarqué ça : parfois Bokuto agissait avec lui comme quelqu'un de mature, de sûr, de puissant. Il lui touchait les cheveux, lui souriait tendrement. Et parfois, quand Bokuto pensait que Keiji ne regardait pas, il le voyait rire à des blagues douteuses, râler pour des bêtises, gronder les fantômes qui apparaissaient aux pires endroits et moments possibles, et se joindre à Kuroo pour faire des idioties.

Akaashi souriait, puis détournait le regard.

À présent, il passa une main sur les draps doux et à la bonne odeur de savon. Il écouta la voix d'Iwaizumi qui lisait un livre à voix haute, dans le salon, pour Hinata et Kenma.

Toutes ces sensations lui paraissaient décuplées ; plus son cœur était léger, plus son cœur et son âme étaient heureux, alors ses oreilles, son nez et sa bouche percevaient des choses qui lui avaient toujours été étrangères.

Le bruissement des feuilles, le chant des fleurs, le sifflement du vent.

Des murmures, des voix, des impressions.

L'eau, le feu, la terre, l'air.

Keiji se recoucha lentement dans le lit, s'enroula dans les couvertures, puis soupira dans un sourire discret.

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Des bisous !

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant