𝟣 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝒸𝒾𝓃𝓆

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Bonne lecture !

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Au bout d'un moment, et sans vraiment s'en rendre compte, Keiji finit par s'endormir. L'eau que Bokuto avait appliquée sur ses jambes avait installée en lui une étrange chaleur, et ce dernier lui avait ensuite expliqué que l'eau possédait la capacité de soigner.

Et peu importait le fait que les blessures soient intérieur ou extérieur.

Ses paupières étaient devenues lourdes, sa tête ballottait de gauche à droite, puis soudain, il s'était retrouvé allongé, le visage contre un tissu qui sentait bon les fleurs. Quelques secondes plus tard, le sommeil l'emportait.

Akaashi ne rêvait que rarement. La plupart du temps, il rouvrait les yeux avant même de réellement comprendre qu'il les avait fermé. Soit il s'endormait presque immédiatement, soit il ne dormait pas du tout.

Parfois, il se voyait courir dans la forêt, à la nuit tombée, comme lorsqu'il était petit. La sensation de l'eau glacée de la rivière contre sa peau, celle de la mousse et des feuilles mortes sous ses pieds nus, du vent fort qui faisait voler ses cheveux devenus bien trop longs.

Cette fois-ci, il ne rêva pas, et fut réveillé par la lumière du jour.

Lorsqu'il papillonna des yeux, Keiji remarqua qu'il se trouvait encore dans le canapé.

– Oh. Hinata, il est réveillé, remarqua un garçon assis dans le fauteuil en face de lui.

Le brun se redressa au moment même où le petit rouquin apparut devant lui, un grand sourire aux lèvres.

– Kei-chan, c'est ça ? Enchanté ! Je suis Hinata Shoyo.

Il lui tendit la main, et alors même que ce dernier s'apprêtait à la serrer, la sienne passa complètement à travers.

Ses sourcils se haussèrent.

– Ah mince j'oublie à chaque fois. Désolé, on fera sans contact, d'accord ?

– Je... m'appelle Akaashi Keiji. Pas Kei-chan. Et comment ça se fait que... ?

– Que tu ne peux pas me toucher ? Oh, ça c'est parce que je suis mort. Et Kenma aussi.

Il lui pointa du doigt l'autre garçon qui lisait un livre dans le fauteuil. Ce dernier hocha la tête puis retourna à sa lecture.

– Mais t'inquiète, pas besoin de faire cette tête. Si j'ai besoin d'un câlin, je peux lui en faire à lui. Et c'est pas si mal de ne plus être obligé de manger des légumes.

Le brun pencha légèrement la tête.

– Alors.. vous êtes des fantômes ? Tous les deux ?

– C'est ça.

– Et Oikawa-san est un vampire.

– Hum hum.

– Et Kuroo-san et Daishou-san... des loups-garous ?

– Yup.

– Et le brun énervé sur un balai volant ?

– Hajime est un sorcier. Mais il est immortel aussi, à cause d'Oikawa.

– Oh, d'accord. Très bien. (Il se racla légèrement la gorge). Et Bokuto-san ?

Le rouquin lui fit un immense sourire et monta sur la petite table.

– Kotaro est un mage. Il a de grandes affinités avec les éléments.

Akaashi ne savait pas quoi dire. Il remua ses orteils, fronça un peu le nez, puis balaya à nouveau la pièce du regard. Rien n'avait bougé. Il n'avait pas rêvé. Et il était toujours en vie.

Un soupir discret passa ses lèvres.

– De quoi vous parlez ?

Keiji se retourna vers Bokuto qui venait de faire son apparition. Il portait dans ses bras une grande couverture, et ses cheveux étaient humides et aplatis. Était-il venu pour la lui poser sur le dos ?

– Kei-chan est vraiment gentil ! Et j'ai l'impression qu'on peut tout lui dire, jamais il ne sera étonné.

– Je suis étonné, clarifia-t-il.

– C'est vrai ?

– Bien sûr. Qui ne le serait pas ? Faut-il que je sursaute jusqu'au plafond ?

– Oh, euh, non ? Mais la dernière fois que quelqu'un a vu Bokuto faire de la magie, expliqua le rouquin, il a essayé de l'embrocher avec une faux.

Le regard de Keiji glissa vers le nouvel arrivant, et il se rappela de la peur qu'il avait ressentie en l'apercevant. Pour autant, il aurait préféré se faire tuer plutôt que de faire du mal à quelqu'un capable de si fabuleuses prouesses.

– Le feu vous brûle-t-il ? demanda-t-il de but en blanc.

Encore une fois, Bokuto parut étonné.

– Non... Non, il ne me brûle pas.

Hinata chuchota quelque chose à l'oreille de Kenma : celui-ci hocha la tête en réponse, puis ils disparurent.

– En fait, continua-t-il en s'asseyant à ses côtés, déposant la couverture entre eux, c'est plus une chaleur réconfortante. Comme quand tu approches tes mains d'une flamme sans la toucher.

Keiji hocha la tête. Ce devait être une sensation incroyable.

– Akaashi ?

– Oui ?

– Que faisais-tu dans les bois ? Normalement, les humains n'y vont jamais. Surtout la nuit.

Le brun détourna le regard, et le posa sur l'une des fenêtres. L'aube avait disparu.

– J'attendais, je crois.

– Tu attendais quoi ?

– Je ne sais pas.

Ses yeux l'observaient avec curiosité.

– Akaashi ?

– Oui ?

– Tu es fatigué ? Tu n'as dormi que trente minutes.

– Oui, c'est vrai.

Il la sentait peser sur ses épaules. Un épuisement total, et un esprit dans lequel il ne restait plus qu'une toile blanche.

Tout aurait dû se terminer cette nuit. Mais l'aube avait disparu.

– Ma chambre est à l'étage. Tout le monde est occupé, tu pourras te reposer là quelques heures.

Il ne répondit rien. À la place :

– Bokuto-san ?

– Tu peux m'appeler Kotaro, tu sais ?

– Bokuto-san, insista-t-il. Pourquoi vous m'avez ramené avec vous ? Vous auriez très bien pu me laisser là bas.

Sa question l'embarrassa presque. Il détourna le regard.

– Oui, c'est vrai. Mais tu avais l'air perdu. Et tu as essayé de me protéger, alors même que je te faisais peur.

Bokuto tourna la tête, et cette fois ses yeux or s'ancrèrent dans les siens.

– Tu devrais aller te reposer. Ensuite, je te ramènerais chez toi.

Son sourire lui semblait spécialement là pour lui. Comme si sa simple présence était suffisante pour faire naître ce sourire sur ses lèvres.

Il hocha la tête.

– Merci. Pour tout.

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Des bisous !

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant