𝟧 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓉𝓇𝑒𝓃𝓉𝑒-𝓈𝒾𝓍

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Bonne lecture !

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Le printemps approchait petit à petit.

Les journées devenaient plus longues, de quelques minutes, et ce jour-là Daishou se réveilla juste avant l'aube.

Les yeux lourds et des frissons plein le corps, il lança un coup d'œil à la fenêtre de sa chambre. La pluie ne s'était pas arrêtée de tomber depuis trois jours, et il sentit son estomac grogner : le loup en lui réclamait un gibier, un lapin, un oiseau, n'importe quoi avec de la viande fraîche.

Et surtout, il réclamait de la chaleur : Daishou se leva lentement, dans l'obscurité de sa chambre, et ses pas le guidèrent à l'extérieur.

Dans le couloir du manoir, il croisa Hinata qui passa à côté en courant sans même le voir. Il fit quelques mètres, puis disparut. Daishou n'y prêta pas attention, et traversa l'entièreté du couloir jusqu'à finalement parvenir jusqu'à une porte fermée.

Il l'ouvrit sans hésiter, la referma dans son dos, puis marcha jusqu'au lit occupé.

Quand il poussa un peu Kuroo pour se faire une place, ce dernier grogna.

- Qu'est-ce que tu fous...., marmonna-t-il.

Malgré tout, il referma ses bras autour de lui et Daishou ferma les yeux.

- J'avais froid.

- Fallait mettre un pull...

- Tais-toi.

La respiration de Kuroo tomba dans sa nuque, et le son de la pluie emplie la pièce.

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Je vais l'avoir.

Suguru dépassa Kuroo sur sa droite, à toute vitesse, et évita de peu un tronc d'arbre : il sauta par dessus, et ses yeux s'ouvrir en grand. L'adrénaline le traversa tout entier, depuis ses pattes jusqu'à sa queue, et il jeta un petit coup d'œil derrière lui : un loup noir le suivait de près.

Ses sens, son odorat, son ouïe, tout cela lui donnait l'impression d'entendre Kuroo, d'entendre sa voix, et il pouvait comprendre : ce lapin est à moi.

Ils s'étaient levés aux aurores, sous la pluie, et couraient depuis des heures dans la forêt. Hurlant en passant dans des clairières, se battant gentiment sous les branches, faisant la course pour attraper un lapin appétissant.

La pluie avait trempé leurs pelages, mais au moins ils commençaient enfin à avoir le ventre plein.

Soudain, le lapin changea de direction. Il fit un tour en angle droit, passant juste sous les pattes de Suguru, et ce dernier manqua de se prendre un nouvel arbre. Derrière lui, Kuroo glapit, comme un petit rire, et se jeta sur le lapin.

Il finit dans sa gueule, et Suguru le fixa.

Grognant un peu, il se détourna en boudant, et se remit à courir.

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Perché sur un tabouret, Oikawa regardait Iwaizumi mélanger des composants dans une grande marmite. Une moue sur le visage, il observait presque silencieusement le dos du sorcier s'activer dans son atelier, tandis que la pluie résonnait contre les vitres.

- C'est bientôt prêt ?

Tout en agitant les jambes, il se pencha légèrement sur le côté. Toutes ces années, alors qu'Iwaizumi commençait peu à peu à devenir l'un des derniers sorciers, Oikawa avait trouvé toutes ces choses fascinantes.

La manière dont les doigts des sorciers laissaient planer un peu de magie dans leurs potions, la manière dont de simples mots pouvaient transformer des objets en quelque chose de tout à fait différent. Ses balais, ses capes invisibles, ses livres ensorcelés, ses litres de sang crées à partir d'une simple petite goutte.

Oikawa avait toujours été incroyablement fasciné par tout ce qu'Iwaizumi faisait.

Tout du moins lorsque son imagination n'était pas utilisée contre lui.

- Tais-toi.

- Oh, allez Iwa-chan.

- Ça demande du temps.

- T'as été plus rapide pour tous les trucs bizarres que tu me fais avaler.

Il l'ignora superbement, et une mèche de cheveux bleus tomba devant ses yeux. Oikawa fit la moue.

- Ce bleu est affreux.

- Tu l'as cherché.

- Oh, allez. J'ai pas fait exprès.

- T'as cassé mon balai en deux.

- Tu peux en créer un autre.

- Pas avant au moins une semaine. Donc tu vas garder tes cheveux moches encore un peu, et pas de sang pendant six jours.

Dans son dos, il sentit le vampire se lever. En quelques secondes, des bras entourèrent sa taille et un menton se posa sur son épaule.

- Iwa-chan, gémit Oikawa. Je suis désolé.

- Je m'en fiche.

- Arrête de bouder.

- Je boude pas.

- Tu m'en veux ?

- Oui.

- J'ai les cheveux bleus.

- Bien fait.

Oikawa ricana. Il s'appuya un peu plus sur le sorcier, et profita de la sensation. Iwaizumi avait toujours eu la meilleure odeur possible. Il inspira profondément.

L'éternité était bien ennuyeuse quand on était seul.

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Des bisous !

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant