Somewhere to go || BokuAka

𝟦 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓋𝒾𝓃𝑔𝓉-𝓃𝑒𝓊𝒻

Bonne lecture !

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Appuyé contre le rebord de la fenêtre, le visage lisse et le regard enfin clair, Oikawa Tooru regardait l'extérieur avec un air calme et apaisé. Les bras croisés sur sa poitrine, il s'était perdu dans la neige qui tombait du ciel depuis plusieurs jours à présent, et qui avait recouvert le petit terrain qui entourait le manoir.

— Oikawa... ?

Son regard se tourna vers Keiji, perdu au milieu de toutes ses couvertures. Il sourit.

— Tu as froid, en ce moment ?

— Eh bien, on est en hiver.

Oikawa hocha la tête.

— Mais tu vas quand même dehors toute la journée. Bokuto m'a dit que tu restais sous la neige pendant des heures.

Il se détacha de la fenêtre, et vint prendre le livre qu'il avait posé sur le bureau en bois en entrant. Il le tendit à Keiji.

— Est-ce que tu sais ce que sont les nymphes ?

Akaashi fronça légèrement les sourcils. Il essaya de se souvenir, de voir si dans les livres de Daishou, dans les histoires d'Hinata, dans les discours de Kuroo, il n'avait pas entendu quelque chose à se propos. Il finit par secouer la tête.

Oikawa s'allongea presque sur le lit.

— Je suis très vieux, tu sais ? J'ai vu des choses. J'ai entendu des choses. J'ai rencontré beaucoup de gens, de races, de créatures. Et si certaines ne sont pas foncièrement méchantes, sache qu'il faut se méfier de ce que tu ne connais pas, d'accord ? Les loups-garous, les sorciers, les vampires. Ne leur fais jamais confiance.

Ses yeux rougeoyèrent à nouveau, sous la lumière des bougies. Il faisait froid et chaud, et Keiji avait rarement vu Oikawa aussi fragile et désaxé. Son réveil était récent, et il devait se remettre sur les rails.

— J'ai rencontré un groupe de nymphes, une fois. Ce sont des femmes, en général, pour la simple raison qu'elles se débarrassent des hommes. Elles n'en ont pas besoin pour se reproduire. Elles sont... marié à la nature, tu vois ? Et elles ont bien failli me tuer.

Il montra le livre, et Akaashi essaya de lire la couverture avec les quelques connaissances qu'il avait.

— Leur apparence humaine, elles la revêtent uniquement pour une raison : séduire, et hypnotiser. Elles sont très belles, vraiment. La nature leur offre tout ce qu'elle peut, et en échange elles vivent pour elle. Pour le feu, l'eau, la terre, l'air. Tu vois ce que je veux dire ?

Keiji n'en était pas sûr. Il ne comprenait pas où Oikawa voulait en venir.

— Parfois, quand des nymphes... s'intéressent à des humains, elles sont rejetées. Par leur semblables ; s'intéresser à quelque chose d'autre, c'est comme une trahison. Leur progéniture est exclue, et il leur est impossible de se débarrasser de leur apparence humaine. Et sans la nature, elles finissent par dépérir, à la recherche d'un amour que rien ni personne ne pourra jamais leur offrir.

Il regarda Akaashi avec un air peiné.

— Ta mère était l'enfant d'une nymphe et d'un humain. Tu as une odeur discrète, mais ces dernières semaines....

Il finit par soupirer.

— J'ai l'impression de ne pas être clair, alors écoute bien : si ta mère séduisait autant d'homme, c'était simplement car il lui manquait quelque chose. Elle est condamnée à être triste et seule. Mais toi... tu n'en as qu'un quart, et ce n'est presque rien, mais ça suffit quand même à te donner quelques capacités. La nature va essayer de t'avoir. Tu es pur, et tu n'as rien fait de mal, alors....

Il lui donna le livre.

— Ce n'est pas comme Bokuto qui peut imposer sa volonté, ou leur demander des faveurs. Il peut les contrôler. Il peut se libérer. Pour toi, l'eau pourra inonder tout un village pour te plaire, et le feu brûler quelqu'un jusqu'aux os pour te venger. Tu dois simplement apprendre à te couper, à réduire ce lien au minimum. Je pourrais t'aider, mais c'est Bokuto le spécialiste. En attendant, tiens.

Il montra l'ouvrage, que Keiji tenait à présent entre ses doigts.

— Demande à Daishou de t'aider à lire ça. Impose toi contre la volonté de la nature. Ne fais pas tout ce qu'elle te demande. Tu n'es pas sa chose, d'accord ? Tu es humain avant tout, et elle essaye certainement de te le faire oublier.

Il posa sa main sur la sienne, et Keiji sursauta devant la froideur qui le traversa.

— Reste avec nous, d'accord ? Ta place est ici, ne laisse personne te faire penser le contraire.

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Des bisous !