𝟤 | 𝒸𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝓉𝓇𝑒𝒾𝓏𝑒

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Bonne lecture !

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– Et il n'y avait personne chez lui ?

– Non. Il était seul, dans son lit, avec sa fièvre.

Oikawa fronça le nez, en équilibre sur l'une des commodes de la chambre. Il croisa les jambes et releva le menton, l'air mécontent.

– S'il est seul, alors il peut venir habiter avec nous, non ? demanda Hinata, assis en tailleur au bout du lit de Bokuto.

Il regardait Keiji dormir.

– Il est bien trop maigre... Regardez-le, on dirait qu'il est sur le point de se briser.

– Ça va aller, Bo'. Arrête de faire cette tête. Iwa-chan est en train de lui préparer une petite potion pour que sa fièvre baisse, et ensuite on pourra le gaver autant qu'on voudra, et même le cuisiner un peu. Enfin, façon de parler bien sûr, parce que j'ai bien compris qu'il pensait qu'on allait vraiment le manger en arrivant ici.

Presque aussitôt, la porte s'ouvrit afin de laisser apparaître Iwaizumi et Daishou.

– Oh, il est tout pâle, s'exclama ce dernier.

Hajime s'avance dans la pièce, regarda les quelques occupants qui s'étaient tous tournés vers lui, pui agita un flacon en verre devant le visage de Bokuto.

– Je lui ai fait ça. Fais-lui boire ce truc, ça va le faire gerber pendant une dizaine de minutes, puis il ira mieux.

Le concerné lorgna la potion avec un œil critique.

– T'es sûr que y'a pas de danger ? Je veux dire, tout ce que tu prépares a pour but de tuer Oikawa, alors...

– Un passe-temps comme un autre, coupa Iwaizumi. Il peut pas crever de toute façon, et à cause de lui, moi non plus. Mais je suis toujours un sorcier, et préparer un flacon de soin est la première chose qu'on apprend. Fais-lui boire ça et tais-toi.

Et il s'exécuta.

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Caché dans les fourrés, Kuroo regardait de loin le village qui se réveillait peu à peu.

Ces humains, aveugles et égoïstes, solidaires seulement quand le vent tournait en leur faveur. Il les observa quelques minutes, curieux, invisible. Son pelage sombre se mélangeait à la forêt, et il n'était qu'une ombre dans les bois.

Ces humains avaient l'air heureux. Personne ne criait, personne ne recherchait, personne ne les poursuivait avec des torches et des flambeaux. Des bûchers, des fourches, des pics.

Rien de tout ça : des « bonjours » polis, des visites chez le boulanger, des volets qui s'ouvraient. Pas une seule personne. Pas de visages inquiets, ou quoi que ce soit d'autre.

Kuroo fit doucement demi-tour. Il avait vu ce qu'il voulait voir.

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Lorsqu'Akaashi ouvrit les yeux, son corps était complètement groggy et ses yeux peinèrent à s'adapter à l'obscurité ambiante. Il ouvrit et ferma son poing plusieurs fois, grimaça face au goût ignoble qu'il sentait dans sa bouche, et inspira profondément.

Son nez paraissait à peu près débouché.

Soudain, il entendit des pas derrière la grande porte en bois de la chambre – chambre qu'il reconnut en apercevant tous les livres éparpillés au sol – puis cette dernière s'ouvrit et Bokuto apparut dans l'embrasure.

– Akaashi ? Ça va mieux ?

Il avait froid. Sa mémoire lui jouait des tours. Des muscles étaient tendus et douloureux.

Keiji hocha lentement la tête.

– Bokuto ! râla Oikawa. Il se les pèle, file lui une couverture !

Du bruit, des froissements, des pas.

– Foutu empathe, marmonna le mage en posant une couverture sur le corps frissonnant d'Akaashi.

Oikawa posa ses mains sur ses hanches, et lança :

– Et ça sert à rien de marmonner comme ça : d'une, j'entends très bien ce que tu dis, et deux, je ressens tout.

Il lança un regard à Keiji, immobile dans le grand lit moelleux. Il toussa. Un petit silence, puis :

– Ah, il trouve ça drôle ! Kei-chan est amusé !

Il y eut un peu de bruit, puis tout à coup il y eu du vent dans la salle. Le feu s'éteignit, Oikawa disparut, et Bokuto claqua la porte. Ils se retrouvèrent dans le noir.

– Je suis désolé, dit-il. Je sais qu'il peut être chiant quand il veut. Et encore, on a réussi à faire sortir Daishou. J'ai l'impression qu'il veut t'adopter. Genre, du style animal de compagnie. S'il commence à te caresser la tête, préviens-moi que je le castre une bonne fois pour toute ce foutu cabot.

Keiji laissa échapper un petit rire discret, mais cela suffit pour que le mage se fige complètement. Il le fixa quelques secondes, puis secoua la tête, un sourire aux lèvres.

– Je vais ouvrir les rideaux, puis on te passera des vêtements propres et on descendra dans le salon, d'accord ?

Il hocha la tête.

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Des bisous !

Somewhere to go || BokuAkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant