Chapitre 32

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Mon cœur manque un battement. Non. Non. C'est pas possible. Elle avait encore tant de choses à vivre ! Elle était si jeune...

Je tourne la tête vers la vitre et dévisage Jayden. Je ne devrais pas penser à lui en cet instant et pourtant toutes mes pensées vont vers lui. Il ne peut pas affronter ça maintenant. Il est encore trop faible.

— Non ! Bonnie, non ! je m'écrie au téléphone. Ce n'est pas le bon moment pour lui annoncer.

— Il n'y aura jamais de bon moment pour ça, coupe-t-elle.

Je me fige.

— Bonnie... Jayden est à l'hôpital en cet instant.

— Quoi !? Mais est-ce qu'il...

— Il va bien, j'interviens avant qu'elle ne se fasse des films. Il a juste eu un...

Je me tourne vers sa chambre et observe le médecin prendre soin de lui.

Il est réveillé, il va mieux... Peut-être puis-je mentir à Bonnie et lui éviter de nouvelles inquiétudes ? Elle doit déjà tellement souffrir.

J'inspire puis réponds :

— Un petit accident.

— Encore ?

J'écarquille les yeux. Elle croit à un accident de voiture. Mais peut-être est-ce mieux que de lui avouer que des hommes ont voulu le tuer ? Oui, sans aucun doute.

Je soupire.

— Tu comprends pourquoi ce n'est pas le bon moment ?

À l'autre bout du fil, Bonnie renifle et mon cœur se serre. Je suis ignoble de ne penser qu'à Jayden. Elle aussi souffre et je n'imagine même pas comment Harmonie a dû souffrir.

Je cligne des yeux pour chasser les larmes, au souvenir de cette douce beauté fragile.

À nouveau, mon regard dérive vers la fenêtre de la chambre et je fixe mon ami qui sourit, inconscient de ce qui l'attend. Et même si ça va lui faire mal, je sais qu'il voudrait savoir. Maintenant.

À contrecœur, je souffle :

— Je vais te le passer. Vas-y doucement.

D'un pas chancelant, je me dirige vers la porte avant d'hésiter un instant, la main au-dessus de la poignée .

Mais ça ne me concerne pas et ce n'est pas à moi de choisir. Je n'ai pas le droit de le protéger juste parce que je tiens à lui. C'est égoïste.

Dès qu'il me voit entrer, la mine sombre, son sourire disparaît et Flore fronce les sourcils. Elle doit vraiment en avoir marre que je gâche toujours tout.

Je déglutis et lui tends le téléphone. Il ne fait pas un geste pour s'en saisir, ses yeux cherchant furieusement des réponses dans les miens.

— Ta grand-mère, j'explique laconiquement.

Ses yeux s'arrondissent d'effroi et il s'empare de mon cellulaire avec appréhension.

Je recule d'un pas pour lui laisser de l'intimité. Le médecin doit penser la même chose car il s'en va discrètement.

Brusquement, des doigts s'enroulent autour de mon poignet et Flore me tire vers elle, le regard noir.

— Qu'est-ce que t'as encore été inventer pour avoir toute l'attention ?!

Je me dégage et la fusille du regard.

— Il ne s'agit pas de moi, alors ravale ton venin et étouffe ta jalousie car ce n'est pas ce qu'il lui faut pour l'instant. Il a besoin de la Flore qu'il aime.

Et puis au pire... Je t'aime [T2 TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant