Un putain de mois que t'es partie. Tout du moins sur le calendrier. Parce que j'ai l'impression que ça fait une éternité. L'été va toucher à sa fin et je dois reprendre ma vie en main. Je dois remettre les pieds dehors, revoir nos lieux à nous... sans toi, respirer un air différent du tien, passer tous les jours devant chez toi et me rappeler que tu n'y es pas.C'est fou, c'est à peine si j'arrive à m'asseoir sur mon propre canapé sans me sentir mal... sans avoir froid sans tes bras autour de moi. C'est pour te dire à quel point tu es présente dans ton absence. Quand j'allume la télé, je m'arrête toujours sur la chaîne Disney Cinema et je fixe l'écran qui diffuse à nouveau nos dessins animés. Quand je passe devant une boulangerie, c'est plus fort que moi, je m'achète des macarons. Une fois, j'ai pris le métro pour aller faire les courses. Puis j'ai entendu un pianiste de rue jouer notre morceau de musique. La chanson de La Belle et La Bête, "Histoire éternelle", l'air sur lequel on a dansé dans le London Eye. Je suis resté figé à l'écouter, ne pouvant m'empêcher de penser que cette chanson nous va à merveille. Puis je suis revenu à moi et alors, je ne savais même plus ce que je devais faire. Au final, je suis rentré chez moi sans faire mes courses. C'est fou comme tu t'es insinuée en moi.
Je me demande si je serai un jour capable de tourner la page. Ou même si j'en aurai un jour envie...
Le message prend fin tandis qu'un cri de rage nait au fond de mes entrailles sans jamais arriver à sortir. Je serres les dents balance mon téléphone au pied de mon lit. Puis peu à peu, mes poings se desserrent sur la couverture et la colère retombe... en même temps que les larmes. Je suis pitoyable. Ça fait deux ans et je ne suis toujours pas capable de l'oublier. Lui pourtant a bien réussi. Et moi j'en viens à me créer un faux petit ami. Et je pleure toute seule au plein milieu de la nuit.
J'inspire profondément puis sèche mes larmes. J'en ai marre de ces fichues insomnies. Elles me pourrissent la vie. Je suis à cran. Légèrement tremblante, je récupère mon téléphone et me sers de sa faible lueur pour me guider jusqu'à la cuisine. Je suis sûre qu'un verre de lait me fera du bien. En tout cas c'est ce qu'ils font dans les films.
J'entre dans la cuisine quand une silhouette bondit devant moi. Je sursaute et hurle de frayeur. Puis doucement, je me rends compte que la silhouette ne fait qu'un mètre quarante, porte un pyjama girafe et est pliée de rire, alors j'arrête de crier.
Je plonge en avant et, de la tranche de mon cellulaire, frappe mon frère. Ça lui apprendra à toujours se foutre de moi. Et puis je ne cherche ni le prix Nobel de la paix, ni la médaille de la meilleure grande sœur. Moi, s'il s'en sort avec un ou deux bleus, je serai satisfaite.
— Aïe ! C'est bon ! Je me rends ! Arrête ! Je te promets que je mettrai plus de sucre dans ton shampooing !
J'estime que je l'ai assez torturé, alors je cesse mon offensive.
— Qu'est-ce que tu fais là, Shawn ?!
Il croise les bras et relève le menton.
— Tu crois quand même pas que je vais te le dire alors que tu viens de me donner des coups.
Je plisse les yeux et avance vers lui d'un pas menaçant. Le manque de sommeil me rend très irritable.
— Apparemment, t'en as pas assez eu, je grogne.
Il se recule, les mains devant lui en signe d'apaisement.
— Stop ! Je vais tout te dire.
Je souris et lui tapote gentiment la tête.
— Tu vois quand tu veux... Sage décision.
Il repousse ma main et grommelle dans sa barbe quelque chose du genre « mes sœurs sont des sadiques ». Je souris. Je n'y peux rien, c'est mon côté maniaque du contrôle qui est dopé par la fatigue.
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Et puis au pire... Je t'aime [T2 TERMINÉ]
عاطفيةTOME 2 ! Depuis ce soir là, deux ans se sont écoulés. Une année pour arriver à se relever. Une année à le haïr. Mais tout une vie pour l'oublier... Belle est partie vivre chez son père et sa nouvelle famille à New York. Tout se passe pour le mieu...