Chapitre 33

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Mes doigts volent sur les touches du piano et mon stress s'envole avec les notes de musique. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Surtout que, initialement, je ne joue pas d'orgue et ce ne sont pas mes quelques entraînements qui vont y changer quoique ce soit. Je vais devoir être concentrée. Aujourd'hui, on compte sur moi.

— Belle ! Dépêche-toi ! On n'a pas le temps !

Je soupire et m'empresse de descendre aussi vite que mes talons me le permettent. Faire une fausse note serait gênant, mais me casser la cheville maintenant, ce serait désastreux.

J'arrive dans le salon, apparemment juste après un ouragan, à en juger par l'état de la pièce. Cependant, tout ce qui est réellement passé par là, ce sont mes deux meilleures amies.

— Belle ! Passe-moi le bouquet sur la table à côté de toi !

Je soupire et obtempère pour laisser Lexie mettre une dernière couche de laque sur le chignon de mariée de ma belle-mère.
Je n'arrive pas à croire que, dans quelques heures, tout sera fini. Ils seront enfin mari et femme. Et enfin, je pourrai me détendre.

Soudain, je me tends en entendant Lexie crier. Puis je souffle en comprenant qu'elle est au téléphone et que sa rage est dirigée vers Lou.

—  Comment ça, ils sont en avance ?! Ils devaient être  à quinze heures à l'église ! On avait même prévu qu'avec le trajet de New York pour le Massachusetts, ils auraient même dix minutes de retard !

Je ferme les yeux et me masse les tempes. Si j'avais su, je leur aurais dit de ne jamais rien laisser au hasard et encore moins aux suppositions.
Il faut que je prenne les choses en mains. Après tout, qui aime plus que moi tout organiser et contrôler ?

Je fais pivoter Delilah vers moi. Elle est si stressée que son visage est tout chiffonné. Je saisis le spray et lui asperge les cheveux tout en la fixant dans les yeux.

— Inspire. Expire. Visualise le nœud qui te serre l'estomac, et maintenant imagine-toi le défaire. Il résiste mais tu es plus forte.  Montre-lui qui est le chef.

Je termine ma mission et jette le spray dans le salon des parents de Delilah. C'est ici qu'elle a grandi, c'est pour ça que le mariage a lieu à la campagne dans une toute petite ville paisible au bord de mer.

— C'est toi le chef et aujourd'hui c'est ton jour, je poursuis avec conviction. Personne ne peut te le gâcher. Pas même ce vilain nœud qui te tord l'estomac. Alors tu vas le défaire et l'envoyer balader. Parce que tu sais quoi ? On en a rien à foutre qu'ils poireautent tous dans l'église. Aujourd'hui, ce qui compte, c'est que toi tu sois bien. Toi et seulement toi.

Le visage de Delilah se détend et un sourire étire ses traits parfaits. Elle est magnifique. Plus belle que jamais.

Je croise le regard ahuri de Lexie et je lui adresse un petit clin d'œil malicieux.
Elle se reprend en main et attrape tout ce dont on a besoin avant de nous entraîner vers la sortie.
Dans l'allée du jardin, nous attend la Chevrolet Bel Air de 1955 qu'on a louée pour l'occasion et on aide Delilah à entrer par l'arrière. Puis je passe devant et songe, au moment de démarrer, que c'était une mauvaise idée que de laisser Lexie conduire. On va avoir un accident avant même d'arriver à l'église car, en plus de sa conduite dangereuse, cette dernière se dispute avec Lou qui lui parle à travers son oreillette.

— Non ! Fais-les entrer ! Et je m'en fiche de ça !

Je tends l'oreille pour tenter d'entendre Lou mais rien à faire. Seule la réponse de Lexie me parvient, me cassant les oreilles.

— Je t'avais dit que si on avait fait un dîner de répétition, tout ça ne serait pas arrivé ! Et j'en ai rien à fiche qu'on se revendique «  Wedding planner à la française », ça nous aurait évité des emmerdes, point final !

Et puis au pire... Je t'aime [T2 TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant