Elcarim le miraculeux

Elcarim

Chapitres 1

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Dans les plaines verdoyantes que l'on disait sans nom, derrière les imposantes montagnes infranchissables au sommet si haut qu'il perçait le ciel et aux grottes si lointaines dans la terre qu'elles y touchaient le centre du monde. Juste à côté de la forêt aux mille cris se dressait le petit village des terreux.

Les autres villages aux alentours les avaient nommés ainsi, car les terreux réussissaient à vivre et à communiquer avec tout ce que la nature leur offrait.

Lorsqu'un arbre leur donnait des fruits, ils les faisaient chauffer et en faisaient de la pâte sucrée pour le repas.

Lorsque la terre se transformait en glaise, ils la modelèrent pour en faire des pots.

Lorsqu'un cochon sauvage s'était attaqué au village, ils l'avaient abattu le transformant en un incroyable festin.

Mais même s'ils se nourrissaient de la terre, les terreux la respectaient tous les jours, ne cueillant et ne chassant que ce dont ils avaient besoin.

Les terreux chérissaient également leur chaman protecteur de la terre et leur dieu créateur du monde comme ils chérissaient chaque moment de leur vie.

Un soir de lune croissante, le chaman sorti essoufflé de sa tente, les cheveux en bataille et le regard perdu, il hurla pour que tout le monde l'entende.

"Le... Le grand serpent m'a parlé !! Notre dieu de la terre m'a parlé ! Il est venu dans mes rêves m'annoncer une grande nouvelle ! Cette année, ses enfants naîtront parmi nous, dans ce village, ils apporteront la beauté des saisons et deviendront la fierté des terreux ! Entendez-vous mes amis !? Notre dieu nous offre un cadeau de la terre !"

Le village se mit alors en fête, le dieu serpent avait entendu leurs nombreuses prières et le mois qui suivit la vision du chaman, six femmes tombèrent enceintes.

Elles furent alors choyées et surprotégées, chacun étant impatient de savoir laquelle avait été élue pour porter l'enfant d'un dieu. Les hommes riaient, pariaient et imaginaient leurs futurs enfants, dont ils étaient déjà fiers.

La première à mettre au monde fut la femme la plus forte du village. Celle qui pouvait porter un sanglier sur chaque épaule et hurler aussi fort que le vent des montagnes.

La rumeur colporte que lors de son accouchement, elle aurait cassé le poignet de son mari qui faisait deux fois sa taille et trois fois son poids, rien qu'en serrant trop fort.

Leur bébé avait deux bras vigoureux, deux yeux vagues et deux oreilles couleurs caramel, comme tous les autres petits bébés du village. En revanche, à la place de ses deux jambes, se trouvait une queue de serpent. Partant de son bassin, où était encore accroché le cordon ombilical, pour finir en pointe écaillée.

Le premier-né du dieu de la terre fut nommé Ecrof le rampant.