Neela [Terminée]

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Quand la sonnerie retentit, je pique un sprint aux côtés d'Opale afin de sortir du lycée. Malheureusement, nous sommes trop lentes, car Madeline et ses acolytes nous rattrapent en quelques secondes.

- Eh, Neela ! s'exclame l'adolescente tandis que je me retourne en grinçant les dents. Je rêve, ou tu essayes de fuir ?

Je suis assez loin d'eux, mais je parviens tout de même à entendre Adriel lui répondre :

- Il ne faut pas lui en vouloir. Après tout, c'est une trouillarde.

Opale fronce les sourcils en jurant dans sa barbe. Je suis tellement sur les nerfs que je sursaute lorsque Laslo - que je n'ai pas entendue venir - me touche le bras.

- Viens Neela, je vais te raccompagner chez toi.

A présent, Madeline, Adriel et Thane se trouvent à quelques pas de moi. La jeune fille esquisse un sourire moqueur en me toisant de ses yeux rouges.

- La pauvre, dit-elle sur un ton sarcastique. Elle n'a même pas le cran de me dire en face qu'elle n'est pas de taille pour se battre contre moi. Elle me fait vraiment pitié.

- Arrêtes de parler comme si je n'étais pas là, soufflé-je en serrant mes mains.

Madeline échange un regard amusé avec ses amis. Laslo, lui, hoche négativement la tête pour afficher sa désapprobation. Quant à Opale, elle semble encore plus furieuse que moi.

- Laissez Neela tranquille, intervient Laslo d'une voix forte.

- La laisser tranquille, non mais tu rigole ? lui dit Madeline. Je ne comprends pas pourquoi tu la défends comme ça. Laslo, est-ce qu'elle a partagé son déjeuner avec toi, ce midi ?

Le concerné ne trouve pas quoi répondre, ce qui fait sourire son amie.

- Tiens, j'en étais sûre. Elle n'a pensé qu'à sa pomme, alors que tu en fais tellement pour elle. Quelle andouille.

Je jette un coup d'œil au garçon qui est à mes côtés. Ses sourcils sont haussés par l'incertitude. En proie aux doutes, il a laissé glisser son assurance par terre. J'essaye de le rassurer.

- Ne t'inquiètes pas, ça va bien se passer, chuchoté-je. Je connais quelques techniques de combat, tout de même. Je vais peut-être réussir à la mettre à terre.

Mais il n'a pas l'air plus soulagé que ça. Il hoche la tête avant de dire d'une voix basse :

- D'accord, mais je reste à côté au cas où. Bon courage.

Puis il s'éloigne avec nonchalance, les mains dans les poches. Curieux. Madeline s'avance vers moi et pose une main sur sa hanche. Je ne sais pas si ma vue me joue des tours, mais j'ai bien l'impression qu'elle tremble.

- Alors, tu as pris ta décision ? me dit-elle d'un ton narquois. Tu préfères te faire dessus et partir en courant, ou tu préfères assumer les conséquences de ton égoïsme et te battre contre moi ?

- Non, je reste.

Opale à côté de moi fronce les sourcils. Je hoche la tête et lui adresse un sourire, mais elle ne se départit pas de sa mine inquiète. Décidément, je ne suis pas la plus douée pour rassurer les gens.

- Dit moi que tu rigoles, s'exclame Madeline en arquant un de ses fins sourcils. Toi, la faiblarde qui est incapable de tenir debout en cours de combat, tu acceptes réellement que je te rue de coups ... Eh bien, eh bien ... Je te conseille de te préparer à ta défaite.

Je lâche un rire ironique.

- Euh à ta place, je ne serais pas aussi confiante, dis-je en ayant du mal à garder mon sérieux. C'est moi ou tu as l'air livide ? On dirait que tu n'as pas assez mangé. Ah mais oui, c'est vrai, tu as seulement avalé un bout de pain. Désolée, je sais que c'est un sujet sensible.

Le visage de Madeline se contorsionne sous la haine. Ses pupilles se dilatent, son nez se fronce et sa mâchoire se contracte. Elle me fait penser à un chat dont on aurait écrasé la queue par mégarde. Si je ne connaissais pas la raison de sa colère - qui est, je dois l'admettre, bien risible -, je serais probablement effrayée.

- Bien, crache acerbement Madeline. Inutile de discuter plus longtemps !