La Jeunesse est le professeur des fous [Hawks x OC]

Chapitre 22

"In dubio pro reo"

Le doute profite à l'accusé

Les premiers jours de ma protection furent très simples.

Haku Izaya ne m'adressait quasiment jamais la parole, si ce n'est pour des petites choses futiles comme l'heure de départ.

Je lui avais demandé de me montrer les lettres qu'il avait reçu afin de les analyser. Il m'avait d'abord adressé un regard noir avant d'aller les chercher, de les jeter sur la table sur laquelle j'étais installée et de repartir s'enfermer dans sa chambre.

J'avais soupiré face à ce comportement avant de regarder ce qui m'intéressait.

Les lettres n'étaient pas manuscrites mais étaient faites de collages de lettres pour composer les mots. Cela me rappela un film policier avec un tueur en série qui utilisait cette méthode mais j'allais éviter de faire cette remarque à mon protégé.

Ma première constatation était qu'un détraqué avait écrit le message. Il avait vraiment tout préparé pour ne pas être identifié à cause de son écriture. La seconde était que cette personne semblait réellement obnubilée par Haku.

Le message était très clair. Cette personne voulait que l'acteur arrête sa carrière et qu'il ne soit plus qu'à elle.

Normal que sa famille ait contacté le commissariat avec un message pareil.

Outre cette lettre, je n'avais rien remarqué d'inhabituel. Aucune personne suspecte n'était présente sur les caméras du bâtiment et aucun de ses « collègues » n'avaient pu m'avancer dans l'affaire. Malgré cela, je préférais rester sur mes gardes. Tant que je ne serai pas sûre à 100% que la menace était inexistante, je continuerai ma mission. Dans tous les cas, ce n'était pas comme si j'avais d'autre chose à faire à côté.

L'acteur , lui, semblait de plus en plus contrarié par ma présence et le fait que je ne parte pas de suite l'avait rendu encore moins loquace qu'au début.

Xxx

Nous étions sur le lieu de son prochain tournage, celui d'un film d'horreur adapté d'un livre qui s'appelait « Prométhée ».

Je n'étais pas fan de ce genre d'histoire, mais l'assistante du réalisateur m'avait gentiment donné un scénario pour que je puisse le consulter pendant que mon protégé était en scène.

Je regardais du coin de l'œil la performance qui se déroulait sous mes yeux. Je devais reconnaître qu'Haku Izaya était plutôt doué. Ses expressions faciales réussissaient à faire paraître les sentiments qu'il souhaitait sans le moindre effort. La peur, la réflexion, la folie. Tout s'enchainait rapidement. Certaines scènes devaient être recommencées mais jamais à cause de l'acteur.

Entre deux scènes, il fermait les yeux pour récupérer son souffle et faire de micro-siestes avant d'enchaîner et de briller de nouveau sous les projecteurs.

A la fin de la journée, j'étais fatiguée rien que d'avoir assisté aux efforts que demandait un tournage. Haku, lui , gardait un visage neutre sans la moindre goutte de sueur. Il salua poliment le réalisateur avant de quitter la salle, moi sur les talons.

Il n'était pas très agréable mais il était doué dans ce qu'il faisait. C'était déjà un très bon point.

Le chemin du retour fut assez long à cause des embouteillages. Commençant à m'ennuyer, je démarrais la conversation.