Chapitre 30

1.2K 116 111
                                    


"Audaces fortuna juvat"

La fortune sourit à ceux qui osent


La route se fit sans parole en plus. Seuls les froissements de nos vêtements contre la voiture ou les ailes que Keigo repositionnaient coupaient le silence de la voiture.

Pendant ce temps, j'essayais de déduire ce que voulais ma grand-mère. C'était une femme remplie de mystères et forte, si elle avait décidé de réunir tous les membres de la famille sans explications, c'est que quelque chose de grave se préparait. Elle qui avait construit son empire toute seule, en gravant les échelons de la hiérarchie et n'ayant jamais hésité à jeter ses détracteurs en pâture, allait maintenant bouleverser son monde. Cela n'avait aucun sens à mes yeux.

Mon père devait être dans le même état psychologique que moi. Ses doigts crispés sur le volant, et sa mâchoire plus fermée qu'à l'accoutumée laissaient paraître son stress.

On pouvait s'attendre au pire.

Le long silence et les réflexions prirent fin quand nous arrivâmes enfin à la maison, ma maison d'enfance, qui regorgeait de tant de souvenirs.

La demeure était assez simple et typique des belles bâtisses qu'il y avait dans le sud de la France. Toute de pierres grises pour conserver et protéger de la chaleur, les murs étaient recouverts de lierre et lui donnait un petit côté hors du temps. Afin de pallier le manque de soleil que cela pouvait provoquer, de grandes fenêtres avait été posées à des endroits stratégiques pour capter les rayons et avoir de la lumière primaire. La porte en bois, avait été sculptée par un charpentier et donnait une sensation encore plus mystique à la maison.

Je ne pouvais pas le voir, mais je devinais que le jardin était parfaitement entretenu par mon père. C'était son plaisir à lui, son moyen de décompresser et de réfléchir.

Contrairement à ce que son apparence pouvait laisser penser, il était un parfait homme d'intérieur une fois qu'il rentrait du travail.

Il s'occupait tout seul du ménage, de la cuisine et de toutes les tâches ménagères qui pouvaient lui incomber. Il gérait tout cela, sans jamais se plaindre, et c'est pour cela qu'à mes yeux, il était un modèle, en plus d'être un père parfait, bien que parfois trop protecteur.

A peine le moteur coupé que Keigo se précipita en dehors de la voiture pour se dégourdir les ailes et respirer de nouveau. Il était vrai que nous avions une conduite nerveuse dans la famille.

Je sortis le rejoindre rapidement.

- Ça va ?

- C'est la dernière fois que je monte avec un de vous deux en voiture. Dès que vous prenez le volant, je vois ma vie défiler sous mes yeux. Je suis persuadé qu'on a grillé au moins quatre feux rouges.

- Ah... J'en ai compté trois moi.

Il m'envoya un regard noir, en réponse à mon sourire moqueur. J'aimais ces instants où je pouvais me moquer de lui sans arrières pensés. Notre relation était avant tout basée sur la confiance mais aussi sur le compétition, savoir qui aurait le dernier mot par rapport à l'autre. Il était bien plus exaspérant que moi et plus direct tandis que j'appuyais seulement là où ça faisait mal avec une bonne répartie.

C'était notre jeu à nous deux.

- Je vais te faire visiter un peu la maison si tu veux. Il y a un grand jardin derrière et une piscine si tu veux en profiter.

La Jeunesse est le professeur des fous [Hawks x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant