Chapitre 21

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« Bene diagnoscitur, bene curatur »

Bien diagnostiquer, c'est bien soigner

Dans ce genre de situation, le cycle pour l'acception était généralement lent et complexe.

D'abord on passait par la tristesse, puis par la colère, puis venait le déni et enfin l'acceptation.

J'avais pour ma part décidé de court-circuiter tout cela.

Les premiers jours étaient compliqués. J'étais seule chez moi et j'avais l'impression que l'odeur de Hawks flottait partout comme pour me narguer. Le seul endroit épargné était ma chambre. Divers objets me le rappelaient : mon plumeau, l'oreiller qu'il m'avait offert à son effigie, le mot qui allait avec et la plume qui portait mon serment.

J'avais pleuré en voyant tout ça. Tous ces souvenirs et sentiments partis d'un coup. Je n'avais pas la force de les jeter. Je voulais prendre le temps pour réfléchir à tout ça et les confronter dans le futurs si je m'en sentais capable. Que je le veuille ou non, ces objets avaient fait parti de ma vie à un moment et je ne pouvais pas juste m'en séparer comme ça.

Je les avais rangés dans une boite bien au fond d'un placard, pour éviter de retomber malencontreusement dessus.

Pour combler mes pensées, je m'étais mise à regarder des films et séries. De toutes sortes. J'avais en quelques jours pu revoir l'intégralité des Gang Orca, tous les documentaires animaliers possibles sur les loutres et autres mustélidés et m'étais découvert une nouvelle passion pour les séries policières japonaises. La plupart étaient des navets très éloignés de la réalité, mais râler à chaque incohérence occupait mon esprit.

J'étais encore en convalescence mais je commençais à m'ennuyer. Ma passion pour le «septième art » ne m'empêchait pas de sentir sa présence et d'avoir des hallucinations de lui. Hier, j'ai eu la vision de le voir sortir de ma cuisine.

Rester comme ça me rendais folle.

J'avais donc décidé de me reprendre en main et de retourner un peu plus tôt que prévu au travail.

Xxx

Mes collègues faisaient les gros yeux en me voyant arriver. J'avais l'impression d'être une ressuscitée tellement leur tête paraissait choquées. J'étais passée dans mon bureau pour voir les papiers que j'avais en attente. faire de l'administratif n'avait rien de plaisant, mais cela avait l'avantage de m'occuper l'esprit.

Yukio avait eu un mouvement de recul en me voyant. Sa dernière confrontation avec moi devait lui être rester en mémoire. Ce simple mouvement me fit avoir un léger sourire. C'est donc ça qu'on ressentait quand on se faisait craindre.

-Ne t'en fais pas, je ne ferai rien ici. Il y a trop de témoin et Mizuki t'aime. Par contre si j'apprends un jour que tu l'as faite pleurer...

J'avais fini ma phrase par un regard noir mais Yukio me confronta sans baisser les yeux. La lueur que je pouvais y apercevoir me disait qu'il était prêt à ne pas la laisser tomber. Ce qui me rassurait grandement. Au moins mon amie n'aura pas un chagrin d'amour comme j'étais en train d'en avoir.

Xxx

Tous les papiers à trier et signer évoquaient la dernière bataille. Je pu donc avoir tous les détails sur cette dernière, mais malgré mon acharnement et la pile qui commençait à baisser, mon esprit n'arrêtait pas de dévier. Le sujet était trop proche de celui que je voulais oublier et je ne cessais de repenser à lui.

La Jeunesse est le professeur des fous [Hawks x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant