Masque [Dramione]

XL

(NdA : ellipse de sept mois depuis la bataille)

Pdv Hermione :

Fidèle à moi-même, j'étais assise sur mon fauteuil crème, devant la fenêtre qui donnait sur le parc des Malefoy.

Le père de Drago avait eu la gentillesse de nous accueillir après la guerre.

Je pensais qu'il avait sans doute eu pitié de moi.

Il faut dire que je n'étais plus au meilleur de ma forme depuis sept mois.

J'avais presque arrêté de manger, je dormais très mal, hantée par des cauchemars sanglants qui me réveillaient toutes les nuits où la fatigue prenait le dessus sur mon refus de dormir.

Lors de ces cauchemars, je revoyais toutes les personnes qui étaient mortes lors de la guerre, tous les êtres chers que j'avais perdu. Je voyais aussi souvent Drago mort, aux côtés de ce qui aurait du être notre enfant.

Je me haïssais pour ce qui était arrivé. Je culpabilisais énormément, me répétant inlassablement que c'était de ma faute.

Depuis que je m'étais arrêtée de crier à l'infirmerie, j'avais complètement arrêté de parler.

Les psychomages expliquaient que c'était dû à un choc émotionnel et que j'avais besoin de temps.

Je savais que Drago en souffrait, j'avais remarqué que les visites de mes amis se faisaient de plus en plus rares. Ils ne voulaient pas voir ce que j'étais devenue. Une âme brisée. Inutile.

Drago avait essayé plusieurs choses pour me faire parler à nouveau.

Il m'avait d'abord laissé du temps.

Puis il m'avait emmenée en voyage dans divers endroits, de Paris à Rio en passant par Venise et Amsterdam.

Il avait essayé de mener la conversation sur les sujets les plus banals et les plus farfelus.

Il m'avait emmenée voir plusieurs psychomages et médicomages différents.

Il m'avait emmenée voir la tombe de chacun de mes amis décédés, et même celle de mon bébé perdu.

Mais rien n'avait réussi à me faire parler.

Mes amis aussi avaient essayé de me faire parler.

Ils étaient tous venus me voir pour me parler de leur vie, puis ils s'étaient peu à peu lassés.

Ils avaient réussi à aller de l'avant et pas moi, je n'étais plus qu'un poids. Je ne leur en voulais pas, je comprenais.

Mes parents n'avaient pas pu venir, je ne leur avais pas encore rendu leurs souvenirs.

Lucius avait aussi un peu tenté de me parler mais cela avait été un échec.

Et pourtant, même si je me haïssais de tout mon être, je n'avais jamais mis fin à mes jours.

J'avais complètement arrêté de me mutiler, mes blessures mentales me suffisant pour souffrir.

Je sentais quelque chose se rebeller au fond de moi depuis quelques jours, comme si un être qui sommeillait s'était réveillé et voulait le faire savoir.

Pdv Drago :

Alors que j'entrai dans notre chambre, je vis comme d'habitude qu'Hermione était assise sur son fauteuil crème.

Je déposai ma veste sur le porte-manteau situé à côté de la porte et m'approchai de la femme que j'aimais.

Car oui je l'aimais.