Chapitre 24

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Elle se réveille doucement, elle regarde autour d'elle puis elle comprend qu'elle est à l'hôpital, un homme se tient auprès d'elle.

« Vous m'avez acheté ?, demande-t-elle.

- Je suis Rondon, du SWAT. Et toi, comment t'appelles-tu ? »


Sarah s'agite, elle arrache ses perfusions, ses câbles.

« Non ! Il faut que je retourne là-bas ! », hurle-t-elle.


Elle sort du lit puis chute au sol. Les médecins lui injectent un calmant, puis ils la posent de nouveau dans son lit. Elle reste éveillée, mais très fatiguée.

« Depuis combien de temps, tu n'as pas marché ?, demande Rondon.

- Je ne sais pas, dit-elle doucement.

- Tu es costaud, moi, on m'injecte ça, je dors aussitôt.

- Vous n'êtes pas moi et c'est tant mieux pour vous. Comment vous avez trouvé cette grange ?

- Un courrier anonyme. Tu t'appelles comment ?

- J'aimerais que vous sortiez de ma chambre.

- Toutes les filles vont retrouver leurs parents d'ici peu. Tu ne veux pas retrouver les tiens ?

- Même les deux chauves ?

- Tu connais leur nom ?

- Donc, pas toutes les filles, sortez ! », dit-elle toujours d'un ton dur.


Elle attend patiemment que ces cachets ne fassent plus effet. Elle descend de son lit puis s'aide de celui-ci pour tenir sur ses jambes. Elle prend son chariot à perfusion pour avancer. Elle se dirige doucement dans une salle d'attente en longeant les murs pour se tenir sur les barres puis elle change la chaîne de la télévision. Elle met les informations. Elle découvre que la police est toujours sur place. Rondon arrive avec un médecin, puis ils la raccompagnent à sa chambre, un patient ayant alerté sa présence.

« On va changer tes pansements. Il faut rester couché.

- Comment vont les filles, celles de la grange ?

- Elles vont bien, elles attendent leurs parents. Je te l'ai dit tout à l'heure. Tu t'en souviens ?

- C'est vrai, oui. Vous auriez dû me laisser là-bas. »


Rondon sent dans sa voix de la peur, quelque chose ou quelqu'un fait qu'elle ne voulait pas quitter ce lieu. Il en parle avec son équipe dans le couloir.


Quelques heures passent, Sarah quitte de nouveau sa chambre, puis elle cherche la chambre des chauves. Elle y rentre.

« Qu'est-ce que tu fous là, toi ?, lance l'une d'elles.

- Tu dois être Julia, non ?, dit-elle d'un ton moqueur.

- Te fou pas de nous, OK !

- Oh, si, répond-elle en prenant le mobile sur la tablette. Vous n'êtes pas dans le même service que nous, ce qui laisse à supposer que vous êtes toutes deux ici pour une simple surveillance. Ah ! J'ai trouvé mon dossier.

- Vas-y, supprime ton putain de dossier !

- Elle n'est pas très bavarde ta copine, Julia. Alors Samantha, tu es muette ? Titre du dossier ''Sarah, la pute'' moi, je vais plutôt écrire '' Le viol d'une enfant''. Je vais supprimer toutes les photos où l'on peut me reconnaître, garder celles où vous m'avez photographié de très près mes parties intimes, personne ne connaît l'existence de cette cicatrice. Je vais garder cette vidéo où tu me violes aussi, cette photo où tu me tiens bien mes cuisses écartées pendant que ta copine m'enfonce cette chose. C'est bien, on reconnaît vos mains grâce à vos bijoux, mais moi non. Il n'y a plus aucune photo ou vidéo de moi avec mon visage. Tout est supprimé.

- Et alors ? Personne ne sera que c'est nous !

- Je n'avais peut-être pas de téléphone au collège, mais je sais m'en servir, Steve en avait un. Tiens celle-ci, elle est belle. Toutes les deux faisant un selfie. Je vais la mettre en couverture du fichier. En plus, on peut y voir vos bijoux. Maintenant, je vais aller sur tous tes réseaux sociaux, dit-elle en regardant Samantha, puis partager ce dossier. Cool ! Vous êtes amie en plus ! Je vais t'identifier Julia.

- Arrête ! Tu vas ruiner nos vies !

- Pas si fort, tu vas alerter le SWAT. Puis, j'ai mal à la tête. Maintenant un petit texte pour conclure l'album photo ''les viols, c'est bien. On est fières de nous !''. Jamais tu ne pourras revenir sur l'Archipel, Julia. »


Sarah plonge ensuite le mobile dans la cuvette des toilettes. Elle sait que ce fichier va être rapidement partagé. Elle l'a mis en public. Elle quitte ensuite la chambre puis elle tombe sur Rondon qui la cherchait.

« Qui sont-elles ?Qui es-tu ?

- Elle, c'est Samantha, la fille de Maria et de Georges, les propriétaires de la grange. Et elle, c'est Julia, elle vit à Honolulu. Elle doit avoir un avis de recherche. Elle a été kidnappée avec moi.

- Et toi, quel est ton nom ? »


Elle ne répond pas. Ensemble, ils remontent à sa chambre. Dans le couloir de son étage, elle voit beaucoup de couples, puis elle reconnaît l'homme qui jouait au poker, ainsi que les autres.

« Qui sont-ils ?, demande-t-elle.

- Les parents des filles.

- Non ! Il ne faut pas qu'ils entrent dans les chambres ! Ne les laissez pas voir leurs enfants ! Pas les pères !

- Hé ! Si tu veux voir tes parents... Oh ! Oh ! Doucement avec ça, ce n'est pas un jouet. Rends-moi mon arme.

- Sortez les parents des chambres tout de suite !, dit-elle en criant avec les yeux remplis de larmes.

- Faites-le, ordonne-t-il à son équipe. Regarde, ils sortent, dit-il après plusieurs minutes.

- Tu ne vas pas les autoriser à retourner dans leur chambre si je te rends ton arme ?,demande-t-elle apeurée.

- Non, mais il faut que je sache pour quoi.

- Ils étaient à la grange. Ils avaient beaucoup d'argent. Ça doit être celui que leur fille gagnait. »


Elle tombe au sol ,épuisée. Les médecins interviennent. Rondon la regarde partir sur un fauteuil roulant vers sa chambre.

« Amenez les pères au QG. Et trouvez-moi l'avis de recherche sur cette Julia ! », ordonne-t-il énervé.

Une enquête de longue durée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant