À son réveil, elle avance dans les champs, elle entre dans la première ville qu'elle trouve. Elle passe plusieurs journées à errer dans les rues puis à se faufiler dans les magasins le soir. Le premier soir, elle se sert dans le rayon vêtements. Elle vole des sous-vêtements, des salopettes et des pulls. Elle ne reste pas longtemps. Elle sait qu'une alarme se déclenche automatiquement après un mouvement. Les autres soirs, avec un fruit dans les mains, un sac de nourriture dans l'autre, elle prend plaisir à voir la police entrer dans le magasin alors qu'elle est déjà au coin de la rue.
Les policiers perdent patience, le chef double ses effectifs dans les rues le soir aux heures de fermeture. Les policiers savent que le voleur est de petite taille, mais jamais ils n'ont réussi à obtenir une image qui montre son visage, la capuche du manteau le protégeant. Sarah comprend rapidement, donc elle change elle aussi de tactique, elle entre dans une bibliothèque. Elle court aux toilettes se nettoie le visage puis boit de l'eau, fouille les poubelles pour trouver un reste à manger, en vain. Elle regarde les nombreux livres qui l'entourent puis elle commence à en ouvrir un quand elle voit des gyrophares illuminer la pièce de l'extérieur. Elle a déclenché une alarme silencieuse sans le savoir. Elle court vite aux toilettes avec son livre, ouvre la fenêtre puis fuit.
Janvier, Hawaï.
Steve arrive au QG comme chaque matin pour travailler. Il ouvre sa porte de bureau puis voit un courrier du juge. Il l'ouvre, tremblant. Cette lettre qu'il attend depuis des semaines se tient là entre ses mains. Il explose sa joie quand il découvre qu'il a obtenu la garde de Sarah. Il contacte aussitôt les services sociaux de New York qui lui retire cette joie en un éclair : Sarah est portée disparue depuis le mois de décembre avec trois membres de sa famille d'accueil. L'établissement refuse de lui fournir de plus amples renseignements, Steve achète le premier billet d'avion en partance pour New York.
Sur place, le lendemain, il arrive à l'ouverture des bureaux. Le responsable du dossier de Sarah l'envoie au poste de police, l'inspecteur Flingue en charge de l'affaire. De là, il comprend l'enquête, Delphine est portée disparue avec les enfants depuis la mort de son mari. Ils ont reçu une plainte la concernant : celle d'un couple, puis un rapport suite à un interrogatoire de la sœur de Delphine, Martine.
« Nous avons reçu une plainte d'un couple un peu perdu, bizarre. Il disait ne plus recevoir de l'argent tous les mois d'un autre couple. Cet argent leur permettait de s'acheter de quoi se droguer. Ils nous ont fourni le numéro de téléphone et nous sommes tombés sur le nom de Gérard Pion. Le couple, en manque a fini par nous dire pourquoi. Tous les mois, ils recevaient près de 10 000 dollars. La famille d'accueil les rémunérait pour soulager la perte de leur enfant Michelle.
- La famille Pion était sa famille d'accueil ?
- Oui. La famille a acheté le couple. Elle leur donnait cette somme pour qu'aucune autopsie ne soit faite sur leur fille et qu'elle soit incinérée.
- Et ils l'ont fait. La famille avait donc quelque chose à cacher ! Comment est morte Michelle ?
- Elle s'est suicidée d'après ce que nous a dit la famille Pion à cette époque.
- La famille a gardé d'autres enfants à part Michelle et ma fille ?
- Trois garçons. Ils ont tous parlé de cette famille comme étant aimante, gentille. On pense qu'ils disent la vérité.
- Et pour le rapport de la sœur ?
- Quand on a été interrogé la sœur de Delphine après avoir découvert la maison suite à l'enquête pour l'argent, on a découvert des choses étranges, notamment les murs extérieurs électriques, des verrous à plusieurs portes : un placard, la chambre de votre fille et aucune affaire pour elle. Elle nous a dit durant un entretien que la première fois qu'elle a vu votre fille, elle était totalement nue, elle avait des marques sur le dos, très récentes. Elle avait peur quand elle lui a demandé de venir vers elle. Delphine lui a dit que Sarah ne supportait pas de porter des vêtements. Ce qui l'a le plus choqué fut que votre fille est couru dans les bras de son neveu sans aucune gêne. Joshua la prise puis il est parti dans sa chambre.
- Elle... Elle a été battue, elle avait des marques au dos à son départ, mais pas récentes. Elle supporte très bien les vêtements. Elle cachait ses marques avec eux. Je me souviens que... jamais durant nos parties de cartes ou d'autres jeux... Elle jouait avec les mains cachées dans ses manches, elle avait honte de ses marques.
- Je suis désolé, commandant, mais on sait, on a la certitude même qu'elle a subi des viols, des violences. On a retrouvé l'ADN de votre fille sur plusieurs objets dont dans le lit de Joshua. Elle était la seule enfant en garde dans cette famille. »
Steve s'appuie au mur, ses jambes flanchent. Personne ne sait où se trouve cette famille et pour eux, Sarah est toujours avec celle-ci.
Sarah, pendant que Steve apprend ses déboires, elle est dans un camion, cachée en partance pour un autre État. Elle le découvre après de longues heures de route. Elle sort du camion en coupant la bâche dans un entrepôt puis elle fuie rapidement quand elle entend des hommes crier. Elle découvre qu'elle est au Connecticut. Elle voit une plage. Elle l'admire longuement avant de découvrir la ville dans laquelle elle est tombée, Milford.
Elle voit des gens pressés par le temps, d'autres qui retirent les décorations de Noël. Elle se pose dans un coin puis attend la nuit. Dans la nuit, elle quitte son coin, elle marche dans des rues sombres et vides, fouille les poubelles pour manger.
Quelques jours passent ainsi. Malgré le froid, son manteau, sa faim, elle parvient à survivre, puis un soir, elle trouve un lieu qui l'attire, un entrepôt. Il y a beaucoup de bruit, de cri et surtout de la nourriture. Elle se faufile puis elle ramasse des frites à terre, des bouts de hamburgers ou de saucisses, vol une boisson posée au sol puis se cache dans un coin. Elle observe des jeunes adolescents en train de se battre sur un ring.
Février.
La nuit se termine, l'animateur au micro annonce la fin des combats. Sarah quitte l'entrepôt puis se pose derrière des bennes, sur des cartons comme tous les soirs. Tous quittent les lieux, mais elle entend des jeunes s'approcher d'elle, elle reste sur ses gardes.
« Et toi ! Qu'est-ce que tu fais là ! Viens avec nous !
- Viens là, on te dit ! », s'énerve un jeune.
Au loin, un homme les voit. Il voit la gamine mettre à terre les trois hommes puis elle retourne dans son coin tandis que les hommes partent rapidement.
Le lendemain, le soir, ce même homme, la voit comme chaque soir au sol ramasser les miettes à terre. Il s'approche d'elle une fois qu'elle est dans son coin pour savourer la boisson volée.
« Salut toi !, dit-il. Tiens, mange ça, n'aie pas peur. »
Il s'installe près d'elle puis pioche dans la barquette de frites.
« Je te vois régulièrement ici. Tu n'as pas de famille ? Non ! Je t'ai vu hier mettre trois jeunes à terre. J'ai une proposition pour toi. Tu fais des combats pour moi et je te donne un toit et de la nourriture. Ça te dit ? »
Elle lui rend la barquette de frites puis s'éloigne. Il la laisse partir.
Deux jours plus tard, une nouvelle fois, les trois jeunes viennent l'embêter armés de couteau. Elle se bat, se défend bien, mais après les avoir fait fuir une nouvelle fois, elle ressent une douleur au bras. L'un d'eux l'a coupé. Elle quitte son coin puis se pose dans un autre. Elle met une de ces chaussettes pour appuyer sur sa plaie.
Le lendemain, durant les combats, elle profite des toilettes pour se désinfecter avec une des bières au sol. Quand elle en sort elle tombe de nouveau sur ''l'homme à la barquette''.
« Ils sont venus se venger. Accepte mon offre, tu seras en sécurité. »
VOUS LISEZ
Une enquête de longue durée.
FanfictionL'équipe du 5.0 libère une petite fille en otage. Seulement, la petite fille n'est pas enregistrée dans les dossiers d'enfants portés disparus. Elle est prise en charge par les services sociaux mais la petite fille est de nouveau portée disparue que...