Chapitre 34

55 1 0
                                    

New York, ma famille d'accueil.

Ah ! Nous y voilà, cette famille que je peux la détester encore aujourd'hui. Si tu savais que cette famille a un lien particulier avec mon père biologique... C'est un désastre, tu comprendras comme je l'ai compris une fois mon papa mort, une fois, moi, dans une famille d'accueil après ma rééducation. On n'a rien appris de plus avec l'inspecteur Flingue. On s'est juste que, Gérard n'est pas mort accidentellement dans cet accident de voiture, il a été tué et je sais pourquoi : parce qu'il ne me faisait aucun mal. Il m'emmenait me détendre tous les vendredis soir dans un restaurant ou autres. Tu seras étonné de savoir qui est le responsable de sa mort, mon père biologique bien évidemment, mais pas que lui...

Après cette nouvelle, je leur ai dit le numéro de la départementale où la maison abandonnée se trouvait avec ses vieux rideaux bleus. On a mis plus de quatre-vingt-dix minutes à la trouver, cette départementale était très grande ! Une fois à la maison, je les ai accompagnés à l'arrière, et je leur ai indiqué le lieu où les filles étaient enterrées. Papa m'a demandé d'aller attendre dans la voiture juste après. Il n'est pas resté non plus durant la fouille à l'extérieur, ce qui l'intéressait le plus était l'intérieur de la maison. Il a découvert dans quel lieu, j'ai vécu, mais ils sont tombés sur un tout autre problème, ils ont découvert un tueur en série, Joshua.

Je me souviens justement avoir fui New York parce que je l'avais vu sortir d'une maison en feu. En fait, cette maison était habitée par un couple avec deux jeunes enfants. Ils les ont attachés à un meuble, ils ont mis le feu, puis ils sont partis. La police a retrouvé dix articles de presse à ce sujet. Il a tué dix familles ainsi, tous avaient des enfants ou si ce n'était pas le cas, la femme était enceinte. Voilà, encore des familles qui peuvent commencer leur deuil. Papa fut soulagé quand il découvrit ça, pas pour les morts, non. Il avait du mal à supporter la façon dont il l'avait tué à l'entrepôt, cette découverte l'a soigné. On se demandait pourquoi il y avait des bidons d'essence à l'entrepôt, on a eu notre réponse. Il avait prévu de tuer papa de cette façon.

On est resté jusqu'aux conclusions des autopsies. Delphine est morte par plusieurs coups contondants sur le crâne. Sa fille est morte enterrée vivante. Le légiste a retrouvé de la terre dans sa bouche, ses ongles étaient cassés, elle a essayé de se libérer. Il a aussi violé sa sœur. Il a enterré sa mère avec elle. Je ne peux pas imaginer dans quelle détresse elle est morte, son corps posé sur sa mère morte.


Voilà, on avait terminé nos missions, sauf une : la « maison invisible » sur l'île, mais papa et moi, on n'a pas eu le temps de nous y rendre, il est mort avant. On avait décidé avant de revenir à la maison de nous reposer et de retrouver notre contact. Malgré tout ce que l'on avait traversé ensemble, un problème demeurait : papa ne pouvait plus m'effleurer, me tenir la main, l'épaule, sans que je prenne peur. On a été dans un centre pour nous aider à nous rapprocher et pour aussi apprendre à aimer mon corps. On a mis deux mois et demi. Le plus dur dans ce centre a été pour moi de me retrouver devant papa en maillot bain à la piscine. La quasi-nudité, toutes ces cicatrices, tu ne peux pas imaginer la peur, la souffrance, la honte, le dégoût que j'ai pu ressentir envers moi. J'ai fait une grosse crise de panique qui m'a mené à l'hôpital. J'y suis restée deux jours, mais il était hors de question pour lui comme pour moi que ce mal-être nous sépare. On est retourné au centre et on a recommencé encore et encore jusqu'à ce que je parvienne à rester dans les bras de mon père, dans la piscine.


Les quinze derniers jours, on est resté à l'hôtel, on a fêté notre victoire face à tous ces combats, puis on est revenu sur l'île pour te retrouver, retrouver Eddie, la famille...

Une enquête de longue durée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant