Chapitre 41

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- Tu le sais autant que moi... Si je le voulais vraiment, on serait déjà dans ta chambre, à l'heure qu'il est !

Megumi cligna des yeux, profondément scandalisée, et le regarda comme si des cornes avaient poussées sur sa tête.

- Lol, répondit-elle avec sarcasme
- "Lol" ? s'amusa-t-il en fronçant les sourcils, interrogateur
- Non mais...Sérieusement, marmonna-t-elle, en le toisant, tremblante de colère, tu m'as prise pour qui ? Espèce de connard !

Une lueur rieuse passa dans ses beaux yeux verts, il était visiblement satisfait de la voir si indignée.

- Ta colère ne fait que me confirmer que j'ai vu juste, Megu chan... la provoqua-t-il

Un mélange de rage et d'humiliation se consumait en elle. Megumi serra les dents et les poings pour ne pas perdre son calme et le défigurer en le griffant jusqu'au sang...

Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui?

Qu'est-ce qui n'allait pas chez ELLE ?

Cet homme éveillait une facette d'elle qu'elle ne connaissait pas, et elle redoudait de s'y perdre...

- Admets-le, Megu chan... sussura-t-il en approchant son visage dangereux du sien.

Ses yeux étincelaient comme des pierres précieuses.
L'air chargé de tension semblait crépiter dangereusement autour d'eux...

- J'ai juste à faire un pas vers toi... Un seul, souffla-t-il en appuyant son coude contre l'arbre, tout près de son visage, Et tu seras à moi...

Megumi déglutit, tandis qu'une boule lui montait à la gorge.
Elle sentait son souffle chaud caresser sa joue. Il était beaucoup trop proche !
Et même si elle aurait adoré être répugnée par lui, elle ne pouvait ignorer cette sensation enivrante qui lui gonflait le coeur.

Quel était donc ce sentiment ?
De sa vie, jamais personne n'avait provoqué en elle, un tel bouleversement...

Et cette sensation commençait à devenir pour elle, une véritable humiliation.

Elle devait garder son calme et ne surtout pas le laisser croire qu'il pouvait prendre le dessus sur elle, alors elle ignora les pulsations déchainées de son coeur et s'efforça de le regarder dans les yeux.

- Tu es bien trop sûr de toi. Je comprend que tu aies envie d'y croire, dit-elle enfin, d'une voix sereine, un brin sarcastique, Mais les rêves, c'est la nuit, mon pote... Ou pendant la sieste, pourquoi pas?

Il pouffa de rire, le regard brillant, visiblement émoustillé par sa répartie.

- Mais je suis très flattée que tu rêves de moi, conclut-elle avec un sourire froid

Elle avait à peine terminé sa petite tirade sarcastique, que les lèvres rieuses d'Hayate se plaquaient déjà contre les siennes.

" HEIN?!"

Sous le choc, Megumi resta figée pendant un instant, rouge jusqu'à la racine des cheveux, puis elle tenta de le repousser, mais il attrapa ses poignets afin de les bloquer au dessus de sa tête, contre le tronc d'arbre.

Elle aurait voulu se montrer plus combative, mais lorsqu'il l'écrasa contre son torse, Megumi eut l'impression de sentir tout son corps prendre feu.

"Non, ne le laisse pas gagner !"

"Ne le laisse pas lui donner raison !"

Megumi s'accrocha à sa lucidité de toutes ses forces, et mordit sa lèvre inférieure jusqu'au sang.
Hayate émit un petit grognement, puis, un sourire excité étira ses lèvres et il l'embrassa avec davantage de ferveur.
C'était un baiser intense, ardent, pressant...
Un baiser presque violent qui ne laissait que très peu de place aux pensées cohérentes.

Des frissons de plaisirs la parcoururent lorsqu'il la força à desserrer ses dents avec sa langue.

La jeune femme sentit alors ses forces la quitter, et son corps devenir soudain aussi faible que celui d'un chaton venant de naître.
Ses forces l'abandonnaient complètement à son contact.

Elle ne parvenait même plus à se souvenir pourquoi elle devait à tout prix le repousser...

Son coeur se gonflait, à un tel point qu'elle crut qu'il allait exploser.

Ce tourbillon de sensation était si fou, si enivrant, que cela en devenait effrayant.
Elle avait l'impression de se perdre...

De devenir quelqu'un d'autre...

Soudain, sans lâcher sa bouche, il relâcha ses poignets et la saisit brusquement par les cuisses en la soulevant.
Sans se poser de question, Megumi s'accrocha à ses épaules et ses jambes s'enroulèrent instinctivement autour de sa taille.

Hayate grogna en l'écrasant contre le tronc d'arbre, et Megumi gémit contre sa bouche lorsqu'elle sentit une masse dure et brûlante contre son intimité.

Une sensation extraordinaire lui traversa brutalement le corps.
Une foudroyante explosion des sens qui lui faisait perdre la tête.

Elle devenait folle. Elle n'avait plus les idées claires, et il lui était devenu impossible de se détacher de lui.

Soudain, Hayate s'arracha à ses lèvres, le regard bouillant, et Megumi eut la sensation d'être déconnectée de son propre corps. Elle en voulait plus. Beaucoup plus.
Elle était à bout de souffle...

Hayate inclina la tête sur le côté et contempla l'expression de la jeune femme en se léchant la lèvre supérieur.
Un sourire victorieux sur le visage...

- Bon... On ne va pas faire ça dehors, en plein jour, tout de même ! On va dans ta chambre? La provoqua-t-il, le regard cruel

Cela lui fit l'effet d'une douche froide. Megumi reprit violemment ses esprits, et remua de toutes ses forces pour se dégager de son étreinte.

- Ne me touche pas, sale chien ! Explosa-t-elle en le repoussant le plus loin possible d'elle
- Oulah, ne le prend pas comme ça, Megu chan, s'amusa-t-il en levant les mains, comme s'il rendait les armes, Si tu préfères qu'on le fasse plutôt dans ma chambre, ça m'est égal !

Elle grogna de colère et le poussa de nouveau avant de repartir en direction de la maison, d'un pas déterminé et furieux.

- Va bien te faire foutre ! Charlot ! Aboya-t-elle avec colère

Sa tête tournait, elle avait l'impression d'avoir été complétement brisée en deux !

Elle regagna sa chambre par la porte extérieure et la claqua pour le dissuader de la suivre.

Furieuse, elle écrasa son poing contre le tas de couverture et saisit son oreiller avant d'y étouffer ses grondements de rage.

Comment avait-elle pu tomber aussi facilement dans son piège ? Comment avait-elle pu le laisser l'humilier de la sorte ?

Elle aurait voulu mourir de honte...

Désespérée, elle essuya sa bouche avec sa manche, ses lèvres vibraient encore, suite au contact brûlant de celles d'Hayate.

Son corps tremblait toujours, comme dans l'attente... de quelque chose qu'elle préfèrait ignorer.
De quelque chose de brûlant, et de terriblement honteux.

Comment avait-elle put en arriver là ?

Quelle honte !

- Bon sang, soupira-t-elle en appuyant tristement son front contre ses genoux

"Il m'a volé mon premier baiser..."

À suivre...

Akai Ito ( Le Fil Rouge Du Destin) Livre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant