Chapitre 22

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Lorsqu'une violente douleur lui traversa soudain le crâne, Megumi eut un réveil las.
Elle ouvrit péniblement les yeux.
Il faisait jour.
Elle grimaça et referma les paupières en espérant que la douleur s'apaise rapidement.
Puis tout à coup, elle sursauta en sentant quelque chose lui toucher le pied à travers la couverture, elle se redressa si vivement que ses oreilles se mirent à bourdonner.

Elle entendit un petit grattement sur le plancher et se leva d'un bond en voyant un genre de souris, d'une couleur rose pâle, passer juste devant son nez.
Elle étouffa un cri et se jeta contre le mur, le plus loin possible de l'animal.

Elle n'avait jamais vraiment eu spécialement peur des souris, mais en voir une passer juste devant elle, à peine réveillée...
C'était un peu trop brutale.

La petite bête se promena à travers la pièce, alors Megumi glissa le long du mur, en direction de la porte menant aux jardins, puis elle l'ouvrit à l'aveuglette.

- Psst ! Allez ! Oust!

Mais, comme pour la taquiner, la souris repartit soudain en sens inverse.

- Non mais, c'est pas v... pesta-t-elle

Megumi attrapa son drap d'un geste rageur, et l'agita devant elle pour l'effrayer.

Après une longue bataille, elle parvint à faire sortir la bête à son grand soulagement...
Ce fut seulement à cet instant qu'elle réalisa qu'Eisuke passait par là, et qu'il observait la scène, le visage fermé.

Elle tressaillit et le regarda en clignant bêtement des yeux avant de grimacer un sourire.

- Hey, quoi de neu...? Heu... Je veux dire... Bonjour, bredouilla-t-elle, mal à l'aise

Le regard du vice-commandant se posa sur la souris qui bondissait vers le jardin, avant de disparaître derrière un buisson.
Puis ses yeux froids se posèrent de nouveau sur la jeune femme.

- Je... bégaya-t-elle, Je n'aime pas trop ce genre... "d'animal".

Un silence s'installa.

Eisuke détourna son regard glacial et indifférent, puis il reprit sa marche, sans lui témoigner davantage d'intêret.

Megumi soupira, un peu dépitée, et toucha machinalement son bandage.
Elle s'était tant affolée qu'elle avait l'impression que sa tête pesait une tonne...

Elle s'apprêtait à refermer la porte, lorsqu'elle entendit soudain des bruits de pas rapides au loin.

Aussitôt, elle écarquilla les yeux en voyant tous ces muscles mis à nus...

Une quinzaine de soldats étaient en effet occupés à courir à travers le jardin, torses nus et entraînés par Hayate, qui ne portait également qu'un simple pantalon et son arme.

Sa première réaction fut de vouloir refermer brusquement la porte, pourtant elle n'en fit rien...

Elle se sentait comme hypnotisée. Le jeune homme courait énergiquement en tête de file, et imposait un rythme manifestement beaucoup trop rapide. Ses hommes traînaient des pieds derrière lui, tous à bout de force.

Hayate s'arrêta en se moquant de leur manque d'endurance, puis il se tourna vers eux, un sourire sadique sur les lèvres et claqua des doigts.

Les hommes poussèrent des cris désespérés en se jetant au sol pour effectuer une série de pompes.
Hayate marcha autour d'eux en ricanant, tout en promettant la mort au premier qui s'écroulera d'épuisement.

Megumi soupira de lassitude.
Cet homme avait décidément un goût très prononcé pour la torture psychologique...

Et elle n'était visiblement pas la seule de ses victimes...

Akai Ito ( Le Fil Rouge Du Destin) Livre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant