Chapitre 15

628 65 13
                                    

« Bon sang, il ne manquait plus que ça... »
Megumi se racla la gorge et joignit maladroitement ses mains derrière son dos, le regard fuyant.

- Heu... hum, bon et bien, allons-y alors... marmonna-t-elle en se tournant vers le chemin
- Oú donc?

Surprise, Megumi lui jeta un regard interrogateur.

- Eh bien... Dans ma chambre, non ?
Le sourire malicieux d’Hayate s’accentua.
- Tu es bien pressée, Megu-chan… Tu en as vraiment envie ?
Silence.
Megumi comprit vite à son regard rieur à quoi le jeune homme pensait.
Elle rougit jusqu’à la racine des cheveux et se mit à bégayer :
- Mais...Qu’est-ce que… A quoi est-ce que vous pensez ?! Je ne parlais pas de...
- Je ne suis pas contre, ne te vexe pas… Mais, je dois t’avouer que je ne suis pas trop d’humeur, ce matin. Je préférerai me promener, l’interrompit-il d’un ton léger en lui tournant le dos

Megumi cligna des yeux avec indignation, les pieds toujours fixés au sol, alors il se tourna vers elle en souriant avec nonchalance.

- Allons, ne sois pas si déçue, je t’ai dis que je n’étais pas contre… dit-il avant de reprendre la marche, l’air amusé, Mais pas maintenant...

Megumi plissa les yeux, la lèvre et le sourcil tremblant d’exaspération, puis, elle se retint juste à temps d’exploser, et lâcha un profond soupir pour se calmer.
« N’entre pas dans son jeu... »
« Reste calme... »

Elle joignit les mains devant elle, en inspirant une nouvelle fois, puis elle marcha à sa suite, d’un pas traînant.

« Bon sang, quel type… agaçant ! »
« Une vraie tête à claque ! Pire que l’autre nabot ! »

Elle pesta intérieurement et essuya discrètement ses mains moites contre ses manches.
Elle prenait garde à bien laisser un espace de sécurité entre eux tandis qu’ils s’avançaient à travers les jardins.
Ils étaient si isolés de la maison que personne ne les remarqueraient s’il tentait quoi que ce soit…
Elle déglutit difficilement et leva un regard discret et méfiant vers lui.
Le jeune homme leva légèrement le visage vers le ciel, et ferma les yeux tandis qu’une légère brise caressait ses cheveux.
Il semblait calme et apaisé.
C’était la première fois qu’elle voyait ce genre d’expression sur son visage.
Elle rougit et détourna vivement les yeux en se mordillant les lèvres.
Son cœur battait de nouveau comme un fou.
Elle ferma les yeux avec lassitude.
« Bon sang... »

- Ah ! Regarde Megu chan, c’est mon arbre préféré, annonça-t-il soudain en s’arrêtant devant un cerisier en fleur aussi massif qu’une maison.

Ce fut seulement à cet instant qu’elle remarqua la façon dont il l’appelait.
Elle se tourna vers lui en clignant des yeux d’un air outré.

- « Megu chan » ? On se donne des petits noms maintenant ?
- ça ne te plaît pas ? Lui dit-il, rieur avant de s’asseoir au pied du cerisier.

Megumi le toisa du coin de l’œil et recula d’un pas par sécurité.

- Je croyais que vous vouliez vous promener.
- Allons, ne sois pas si formelle. Je ne dois pas être beaucoup plus âgé que toi. Tu peux me tutoyer.

La jeune femme fronça du nez et recula de nouveau d’un pas.

- Quoi ? S’amusa-t-il
- Je croyais que vous vouliez vous promener, répéta-t-elle d’une voix méfiante

Hayate pouffa de rire et tapota la place vide à côté de lui.

- Allez, respire un peu et arrête d’être sur la défensive, je ne compte pas te taquiner dès le matin.
- Pourtant, vous avez déjà commencé…
- Le tutoiement Megu chan, la reprit-il avec un sourire

Akai Ito ( Le Fil Rouge Du Destin) Livre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant