Chapitre 8

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Tout ce que je sentis lorsque je me réveillai fut une main dans mes cheveux. C'était à peine une caresse, aussi faible qu'un souffle, et je me sentis si aimé à travers ce simple geste que mon cœur se serra de bonheur. La sensation était tellement agréable que je voulus garder les yeux fermés pendant encore un instant, mais Louis n'était apparemment pas de cet avis car il s'exclama :

"Je sais que tu ne dors plus, Hazza, alors ouvre tes jolis yeux verts pour me prouver que tu n'es pas devenu un légume, s'il-te-plaît."

Un sourire se dessina sur mes lèvres et j'obtempérai, encore groggy. La soudaine luminosité m'éblouit et il me fallut quelques secondes pour m'y habituer.
Néanmoins, la première chose que je vis lorsque ce fut fait fut le soulagement sur les traits de Louis.

Un sourire bienveillant avait pris place sur ses traits et je réalisai alors que je n'avais plus mal au ventre. C'était la première fois depuis quatre jours que je ressentais autre chose que cette douleur intense. Mes yeux s'emplirent alors d'eau et ce fut plus fort que moi, je me mis à pleurer de joie.

"Je crois que... J'ai plus mal Lou, j'ai plus mal."

Un petit rire s'échappa de ses lèvres et il m'embrassa le front pour toute réponse. Il essuya tendrement les larmes qui coulaient le long de mon visage et mon regard fut soudainement attiré par la fenêtre qui donnait sur un énorme chêne. Je fronçai les sourcils, ne reconnaissant pas le décor de ma chambre, et voulus me redresser. Louis mit néanmoins une main sur mon épaule pour m'en dissuader et il m'expliqua :

"Tu es à l'hôpital, Haz. Les médecins t'ont opéré il y a quelques heures, tu viens seulement de revenir de la salle de réveil... Apparemment ce n'était pas un simple virus que tu avais, mais une appendicite, ce qui expliquait les vomissements et la douleur. D'après l'interne qui a bien voulu m'informer de ton état pendant que tu étais encore au bloc ça aurait pu être vraiment grave, je-"

Il s'interrompit, se râcla la gorge dans le but de canaliser ses émotions et reprit :

"Tu n'étais pas loin de la septicémie... Tu comprends ce que ça veut dire ? Tu aurais pu en mourir, Harry."

Je le regardai sans vraiment arriver à réaliser ce qu'il me disait. Oui, j'avais eu mal, horriblement même, mais...

J'avais failli mourir.

Louis s'assit sur le bord de mon lit, sa main encore dans mes cheveux, et il poursuivit :

"J'ai entendu deux infirmières parler dans les couloirs tout à l'heure, apparemment l'une d'elle affirmait qu'ils avaient contacté les services sociaux..."

Mes yeux s'écarquillèrent et j'aurais pu bondir de mon lit si Louis ne m'avait pas fermement maintenu contre le matelas.

"Pourquoi veulent-ils faire ça ? paniquai-je. Je vais bien, tout va bien, mes parents n'ont absolument rien fait-

_C'est ça le problème justement Harry, ils n'ont absolument rien fait, objecta Louis, la colère marquant désormais ses traits. Putain Haz, tu ne te rends pas compte ? Ça s'apparente à de la maltraitance !"

Je voulus rétorquer quelque chose, n'importe quoi, mais une voix au loin m'en empêcha :

"Où se trouve la chambre 145 ? Où est mon fils ?

_Madame, je vous en pri-

_J'ai dit, où est mon fils ?!", hurla ma mère.

Moins d'une minute plus tard, elle ouvrit la porte de ma chambre d'hôpital à la volée. Gemma, Benjamin, son mari, et mon père la suivaient de près.

We Made It [L.S.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant