We Made It [L.S.]

Un an plus tard

WARNING : Certaines scènes de ce bonus peuvent choquer celles et ceux particulièrement sensibles face à la violence, au suicide et aux idées noires. Bien que conseillé afin de mieux comprendre l'épilogue, ne pas lire si ces sujets vous mettent mal à l'aise!

Bourg-en-Bresse

Harry

"Et s'il avait pris le train pour Lyon ? Tu penses qu'il aurait été capable de s'y rendre ?

_Mais pour aller où ?!

_Mais je n'en sais rien, moi ! se défendit mon interlocuteur de l'autre côté du téléphone. Et puis, on ne sait même pas s'il est au courant ! Peut-être qu'il n'a pas encore lu l'article...

_Louis a éteint son téléphone, Niall ! m'emportai-je, hystérique. Et ça fait des mois qu'il s'est abonné à tous les journaux régionaux afin d'être certain de ne rien rater sur l'affaire, il est forcément au courant !"

Le nœud au creux de mon ventre grossit soudainement et j'eus l'impression que j'allais étouffer. Plusieurs passants me regardèrent de travers, jaugeant probablement si j'avais besoin d'aide ou non, et j'entendis Niall s'exclamer, sa voix se voulant rassurante :

"Ne panique pas, Haz, on va le trouver.

_Mais COMMENT veux-tu que je ne panique pas ?! Mon petit-ami a disparu, merde !

_Il n'a pas disparu, Harry ! tenta-t-il de me rassurer. Il est sûrement quelque part dans un endroit calme, là où il est sûr que personne ne viendra le déranger."

J'hyperventilais.

C'était trop. Je n'en pouvais plus.

En apprenant la nouvelle, j'avais aussitôt appelé Louis. 31 appels manqués. 10 messages vocaux. 40 sms. Il n'avait répondu à aucun. J'avais alors immédiatement pris la décision de prendre le train pour Bourg-en-Bresse. C'était la première fois que je m'y rendais, l'inconnu m'ayant toujours terrorisé.

Et je l'étais. J'étais mort de trouille.

Mais ce n'était rien par rapport à la peur que Louis aille mal, ou pire, qu'il se soit fait du mal.

J'avais été chez sa famille d'accueil, mais ils n'avaient pas plus d'informations que moi sur où il pouvait bien être. J'avais appelé ses amis à Bourg-en-Bresse, son employeur à la boulangerie où il travaillait actuellement, mais rien. Personne ne savait où il était.

Cela faisait plus de quatre heures que j'étais dans Bourg-en-Bresse, et toujours rien.

Et plus les minutes passaient et plus j'étais au bord de la crise de nerf.

"Et s'il... Et s'il était à sa salle de boxe ?", proposa Niall, l'angoisse faisant elle aussi trembler sa voix.

Louis avait commencé la boxe il y avait de cela un an. Bien que cela n'ait pas été aussi miraculeux que ce à quoi je m'attendais, cela lui avait tout de même permis d'évacuer une partie de la colère qui l'habitait depuis déjà des années.

"Non. Je suis passé devant, mais elle est fermée.", lui répondis-je, mes yeux papillonnant sur tout ce qui m'entourait.

Je ne sentais même pas mes pieds contre le bitume. J'avais l'impression d'être dans un cauchemar. On y était. On y était presque. Et il avait tout détruit. Encore.

Et, tel un dommage collatéral, il allait à nouveau détruire Louis. Encore.

"Je ne sais pas quoi faire, Niall, bafouillai-je, les larmes se mettant à couler le long de mes joues. Qu'est-ce que je dois faire ? Je ne sais pas où aller, je ne-"