Chapitre 14

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   Je marche calmement en tentant de contrôler ma respiration, dans à peine vingt minutes, je serais assisse face à mon père. Ma main maintient toujours mon collier, malgré toutes ses années à le porter, je ne connais toujours pas la forme qu'il représente. C'est un cadeau de ma mère que je chéris profondément.  Je m'arrête pour observer le bâtiment qui est devant moi de l'autre coté de la rue. Je porte mon regard autour de moi, Nicolaï m'a promit de ne pas me suivre, il m'a déposé au carrefour avant de continuer sa route. J'appréhende ce rendez-vous, je sens dans mes entrailles une sensation malsaine me ronger. Je sers mes doigts en traversant la rue pour me poster devant les portes de la bâtisse où se trouve le bureau de mon géniteur.

Nerveusement, les mains tremblantes, je m'approche d'un accueil où se trouve une femme blonde qui me scrute de la tête au pied, je reconnais que mon accoutrement laisse à désirer.  Je porte un jean noir avec un pull rouge, Nicolaï s'était littéralement mis a rigoler en m'observant. J'ai haussé les épaules avant de prendre mon manteau et mon sac pour sortir de la maison. Mais à l'heure actuelle et dans le lieu où je me trouve, je donne l'impression d'être une femme prête à aller en prison. Toutes les personnes qui m'entoure sont habillées avec précision et charme. Elle me parle russe, vus sa tête, elle a comprit que le russe n'est pas dans mon langage, elle se remet à articuler en Anglais, je lui offre un sourire mesquin quand elle secoue la tête à mon égard.

-J'ai rendez-vous avec le juge.... ma phrase est interrompu par la voix d'un homme qui approche, je tourne mon visage pour poser les yeux sur mon père.

-Elizaveta! entonne mon paternel, je me retourne dans le but de voir à qui il s'adresse quand ses mains se posent sur mes épaules pour m'obliger à le regarder. C'est à toi que je m'adresse! me notifie il en glissant sa main dans mon dos pour me préciser de le suivre. 

-JE me prénomme Aurore! avoue je froidement.

-Aurore est le prénom que tes parents adoptifs t'ont donnés, moi je t'ai prénommé Elizaveta, donc il va falloir t'y faire! sa voix est froide, sa posture est droite malgré qu'il se presse à me conduire à un bureau. Il me tire une chaise après avoir pris soin de fermer la porte et de préciser à sa secrétaire qu'il ne souhaite être dérangé sous aucun prétexte. Bien! comment vas-tu? me questionne t'il en prenant place sur un fauteuil derrière son bureau.

-Bien, même très bien! mentis-je en me positionnant agréablement sur la chaise en plastique qu'il m'a octroyé. Je suis heureuse, je suis amoureuse! sourie-je sans le quitter du regard. Ses yeux se plissent en m'offrant un léger rictus qui me déstabilise.

-Tu fréquentes réellement Nicolaï? sais-tu que c'est un homme qui a les mains recouvertes de sang, commence t'il à parler en gesticulant des mains, d'hommes, de femmes et d'enfants?

-Je le sais, déclaré-je en avalant difficilement ma salive. J'ai perdu mon fiancé, je pense que maintenant mon deuil est terminé, précisé-je la voix tremblante.

-Je suis au courant de la mort prématuré de ton ami, souffle t'il en calant son dos contre le moelleux de son assisse. Il y a une question que je me pose, me lance t'il, je l'observe en levant les sourcils car pour la première fois depuis des années, je parle d'Anton sans verser une larme, que fais-tu en Russie?

-Oh, maman m'a laissé une lettre qui me parlait de toi, que tu vivais en Russie, je voulais te rencontrer autrement que la façon dont nous avons été présenté! mentis-je encore

-Bien, expulse t'il en se levant pour prendre place face à la baie vitrée. Tu sais Elizaveta, je lui offre une grimace qu'il ne peut voir car il me tourne le dos, je sais que tu me déteste, que ta présence n'es dû qu'au fait que ton fiancé défunt, ricane t'il avant de se tourner pour plonger son regard dans le mien, désirait venir en Russie! scande t'il en posant ses deux mains sur le bureau sans jamais me quitter des yeux! Tout comme je ne crois pas que tu sois avec un homme comme ce mafieux! qui voudrait d'une fille comme toi! me crache t'il dans un rire sardonique. Je sens que l'étau se referme sur moi, que la sensation qui me ronge depuis mon arrivée est en train de me gangrener. Tu es si stupide, je t'ai fais surveiller depuis que ta mère t'a lâchement abandonnée, déblatère t'il sous mes larmes qui coulent, Penses-tu réellement que je suis assez bête pour croire à tes mensonges avec Nicolaï! Je vais le faire tomber comme la merde qu'il est! crache t'il en reprenant place sur sa chaise. Je ne dis rien, mes orbes scrutent le sol, ses mots me blessent, me déstabilisent. J'ai envie de fuir mais mes jambes ne répondent plus à mes désirs. Regarde toi! croyais-tu qu'Anton est sortie avec toi car il était amoureux? mon visage se relève pour lui faire face, je sens une colère m'envahir.

-Et toi, crache à mon tour, tu crois quoi, que tu as des femmes car tu es beau! mais tu es pitoyable, tu es obligé de te payer des putes de luxe pour pouvoir baiser! ma joue me brule après la gifle qu'il m'a mise. Je pose ma main sur ma peau qui me pique en plongeant mes yeux dans les siens, Tu es un être qui mérite de finir avec une balle entre les deux yeux! sifflé-je sous son rictus, il y a bien une chose que tu ne sais pas sur moi, c'est que quelques part, j'ai en ma possession des preuves contre toi qui peuvent t'accabler et te faire enfermer jusqu'à la fin de tes jours. Alors tu as le choix, sois tu me donne tout le dossier que tu as sur Nicolaï et je te remets tout ce que maman m'a laissé sur toi où je donne tout à un juge qui est honnête! déclaré-je sérieusement en redressant la tête.

-Je ne te crois pas Elizaveta!

-Je m'appel Aurore merde! et là , tu commence à réfléchir, à te demander comment est-il possible qu'une pauvre fille comme moi sache qui tu es réellement, comment suis-je au courant  que tu es un juge corrompu, un homme sans scrupule, qui a vendu son âme au diable, qui trafic avec le père d'un homme que tu rêves d'emprisonner, précisé-je en me levant, Tu as le choix! je te laisse réfléchir, voici mon numéro, avoué-je en posant un bout de papier avec le numéro de Sergei devant lui.

-Attends, siffle t'il en se levant, je l'observe glisser le papier dans sa poche, ne pars pas avant que je te présente une personne que tu connais bien!, la vie peut tellement nous révéler des surprises.... ricane t'il en laissant entrer un homme qui me regarde.

  La force m'abandonne, mes membres tremblent furieusement, je sens mon cœur s'emballer, un long frisson de terreur glisse le long de mon échine. Sans que je ne puisse réagir, mes larmes s'exfiltrent de mes orbes. Guidé par un automatisme, ma main recouvre ma bouche pour étouffer le cri silencieux que j'expulse.

-Anton.... murmure-je avant de me sauver en courant du bureau, le rire machiavélique de mon paternel résonne encore dans mes entrailles, je bouscule des passants qui grognent, je traverse la rue sans me préoccuper si des voitures sont présentes. Ma taille est retenue fermement, stoppant ma course pour fuir. Mon visage s'écrase contre un torse ferme, des mains me caressent le dos tout en m'ordonnant de respirer, je ne bouge plus, tétanisée d'avoir vue l'homme que je devais épouser debout devant moi. Je ne comprends pas, mon cerveau bouillonne de question, comment peut il être vivant, je l'ai identifié à la morgue, j'ai reconnu son corps, comment est-ce possible? j'explose en larme en serrant le tissu d'une chemise dans mes mains. Mon corps s'élève, une porte claque coupant les bruits qui m'entoure. Il m'apaise en me serrant contre lui, sa voix me guide pour retrouver une respiration calme, Nicolaï, soufflé-je avant d'être happé par une obscurité morbide....

Le tatoué, le mafieux russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant