Chapitre 18

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   Je manque d'air, j'ouvre les fenêtres pour évacuer le feux ardent qui me consume. Je marche tremblante dans le bureau de Nikolaï, dans quelques secondes je vais faire face à mon passé, à l'homme qui aurait dû être mon mari. Je ronge mes ongles par désespoir de me trouver seule avec lui. comment dois-je réagir? moi même je n'en sais rien, je le revois encore étendue sur la table du légiste, ce souvenir me pèse, je sers mon corps de mes bras, je veux chasser cette image froide et déstabilisante de mon esprit.

-Aurore! je sursaute en tournant le visage sur Anton qui me regarde tendrement. Mes yeux se portent sur Nikolaï qui m'observe. Je lui souris tendrement pour lui faire comprendre que je suis prête à affronter cet homme. Il s'extirpe de la pièce sans un mot juste un signe de tête à mon égard.

Je ne bouge pas de la fenêtre, j'instaure une longue distance entre nous. je ferme les yeux en inspirant fortement avant de les ouvrir en les plongeant dans le sien.

-Je.. tu..begayé-je en passant mes cheveux derrière mes oreilles nerveusement. Anton sourit à mon geste. J'ai été reconnaitre ton corps à la morgue Anton! sangloté-je en tirant sur mes manches. Pourquoi? Il essais d'avancer mais je tends ma main pour qu'il  cesse d'avancer.

-Je te demande pardon pour t'avoir mentit, pour t'avoir fait souffrir et t'avoir obligé d'affronter ma mort toute seule. articule t'il les muscles du visage tirés. Je l'épie, je veux me souvenir de lui vivant , sa chevelure ébène façonné d'une façon décoiffé accentue son visage carré, son regard azur me plonge dans notre passé. Je constate qu'il est toujours aussi large d'épaules, que son physique est toujours proportionné. Je dois me ressaisir, je ne dois pas céder car mon cœur le réclame. Ton père ne devait pas apprendre notre mariage, mais il l'a su. Une fois que nous étions mariés, il n'aurait jamais pus nous séparer! m'explique t'il d'une voix tremblante. Si je ne lui obéissait pas, il t'aurait tué en te donnant à Drake!

-QUi est ce Drake? quémandé-je en serrant mes bras contre ma poitrine.

-C'est un homme sans âme, sans cœur et sans pitié! si tu deviens sa cible, il te traquera jusqu'à la fin! précise t'il, je n'avais pas le droit de te mener dans mon monde, tu devais vivre aurore, vivre pour faire tomber ton père, argument 'il en approchant. Tu mérite de connaître l'amour, de savourer le bonheur d'avoir des enfants! Si j'ai simulé ma mort ce jour là, c'était pour te sauver Aurore! lâche t'il en appuyant ses dires de son doigt. Ton père est un juge corrompu qui a les mains recouverte de sang, pour lui tu n'es qu'un obstacle sur sa route, tu n'es rien à ses yeux! scande t'il en serrant les poings. Depuis des années, il est persuadé que ta mère t'a laissé quelques parts des documents qui nuiront à sa vie, j'avais ordre de t'approcher et de tisser un lien avec toi! précise t'il en avançant vers moi. Je devais entrer dans ta vie, d'obtenir une confiance aveugle de toi pour que je découvre par tes dires où se cachait ces papiers! Oui j'ai découvert des choses que jamais je ne lui ais révélé, j'ai mentis sur plusieurs sujets.

-Anton...

-Non, laisse moi finir! grogne t'il en posant ses mains sur mes épaules. Ce contact m'affole, mon corps frissonne. Chaque fois que je te disais que je partais en formation, je venais en Russie le voir, je lui détaillais tout ce que j'avais en ma possession, je lui mentais ouvertement car je ne voulais pas qu'il m'ordonne à rentrer ici dans mon pays. Je ne voulais pas qu'il t'enlève de moi, déclare t'il en relevant mon menton pour que je le regarde. Durant deux ans, je t'ai protégé de lui, je n'avais plus d'excuses à lui fournir, alors pour éviter que nous soyons séparé, Je t'ai demandé de m'épouser, ce jour là aurait dû être le plus beau jour de ta vie, j'avais tout prévue Aurore, déclare t'il en caressant ma joue. Je clos mes paupières pour me souvenir de ce geste, tout ce mélange dans ma tête, toutes ces informations grondent dans mon crâne qui me tambourine l'esprit. Je suis perdue, paniquée de le voir face à moi.

-Durant plusieurs années Anton,  je t'ai pleuré, une partie de moi est morte avec toi. avoué-je en me retirant de ses gestes. Ca a été le plus horrible jour de toute ma vie, de devoir me rendre à la morgue en robe de mariée reconnaître ton corps. Cette image ne partira jamais de ma mémoire, tu étais froid! souffle je en prenant mon visage entre mes mains. Tu aurais dû dire non à mon père si tu étais sincère sur tes sentiments envers moi.

-Aurore, je n'avais pas le choix! j'ai pris un médicament qui a ralenti mon cœur si faiblement que pour quiconque, j'étais mort. Crois moi je t'en supplie, je t'ai perdue une fois je ne le supporterais pas une deuxième fois! crache t'il en serrant sa mâchoire. Si je refusais sa demande, tu étais morte, alors que si je l'acceptais, je savais que je pourrais te retrouver.

Je marche vers la porte, je manque d'air, mes larmes sont trop abondantes pour que je reste une seule minute de plus ici. Je saisis la clenche de la porte en stoppant mes mouvements, je tourne légèrement la tête

-Je n'y arrive pas! sangloté-je avant de fuir de cette pièce en courant. Je longe le couloir, je descends des escaliers sous le hurlement de mon prénom qui résonne. Quand j'arrive à l'extérieur, je prends un grand bol d'air avant de me remettre à courir, je veux fuir aussi loin que mon souffle me le permettra.

 Je laisse passer les heures en marchant le regard perdu dans la campagne qui entoure la demeure de Nikolaï. Je sais que Sergeï me suit, je lui suis reconnaissante de ne pas m'approcher, de me laisser seule face à mes pensées. La neige commence à tomber, je lève mes orbes au ciel en l'implorant de m'aider. je reprends ma route pour retourner chez l'homme à cause de qui tous mes ennuis arrivent.

 J'entre dans le hall en fermant les yeux, trouvant en moi un courage qui me semblait disparut. Je me faufile dans la véranda où j'avais joué ma partie d'échec avec Sergeï. J'observe cette salle qui contient deux grandes colonnes, je me glisse vers elles en frôlant le piano noir qui y dort. Je le contourne pour y prendre place, ma vue se plonge sur le parc blanc de la demeure. Mes doigts touche sans un son les touches de cet instrument. Je me laisse envahir par mes sentiments, laissant mes doigts mener une danse sur les touches. Je ressens la symphonie que je joue, mes larmes glissent sans honte de mes orbes. Je me concentre ne prêtant plus attention à tout ce qui m'entoure, n'apercevant pas que les trois hommes m'observent.

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Nikolaï

-Que joue t'elle? demande Sergeï

-Adagio, murmure Anton la voix tremblante, c'est la musique qu'elle a joué à mon enterrement. il pivote sur lui même pour disparaitre. Je sais que ces intentions envers Aurore sont sincères, durant des heures je l'ai écouté me dévoiler le plan que le juge a envers Mlle Dumont, j'ai vus dans son regard l'amour qu'il porte à la jeune femme. Je reporte mes orbes sur Aurore qui joue encore ce morceau, je suis songeur quand à la signification du morceau qu'elle laisse entendre... 


Le tatoué, le mafieux russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant