Chapitre sans titre 43

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-Va t'en! craché-je en lui montrant la porte de mon doigt.

-Aurore! scande t'il en approchant.

-Non! va t'en, je ne me répèterais pas! je ne t'ai jamais demandé de venir, je t'ai dis que je ne voulais plus jamais te voir ou t'entendre, alors maintenant dégage de chez moi! Ma voix me trahit par les trémolos qu'elle renvois. Je sens mes membres trembler par la panique de lui faire face.

-Je pense qu'il y a un problème dans ta demande que je ne peux pas satisfaire! je suis chez moi Aurore!

-Non, mumure-je en me collant au mur, Sergeï m'a dit que c'était la maison de mon père! Tu ment, dégage Nikolaï! En fait, tout était un coup monté n'est-ce pas? demandé-je en sentant mon corps perdre de la force.

-Aurore, je...

-Va te faire foutre! scande-je en lui tournant le dos pour ne plus poser mes yeux sur lui. Il m'a offert la réponse à ma question, comment Sergeï a t'il pu me faire cela? me faire voyager enceinte de cinq mois pour me confronter à Nikolaï. J'aurais dû me douter que quelque chose clochait, il est le meilleur ami de Nikolaï, comment ais-je pu être aussi stupide et naïve à ce point? Mes larmes coulent sans que je ne puissent les retenir. 

-Aurore, même si je voudrais partir, la tempête est trop importante pour que je prenne le risque de prendre la route!  Je ferme les yeux, je ne veux pas qu'il puisse se réjouir de me voir pleurer. Il se place sur la chaise face à moi, je descelle mes paupières, mes orbes se posent sur sa barbe qui a poussé, je ne peux m'empêcher de l'observer, il n'a pas changé , mon cœur s'emballe quand il redresse ses yeux pour les poser sur moi. Je veux juste parler avec toi et après je disparais de ta vie.

-C'était il y a cinq mois que tu aurais dû parler! maintenant je n'ai plus envie ni de t'entendre ou d'user de la salive pour toi! Crache-je en me levant pour me diriger vers ma chambre. Je claque la porte avant de m'assoir sur le lit où je croise mes mains devant moi pour laisser couler ma tristesse, un vide m'envahit, pour la deuxième fois, je me sens abandonnée, démunie de toute volonté de me battre. Une fatigue intense m'envahit, je m'allonge en me couvrant d'une couverture aux effluves parfaitement masculine. Je sers fortement ce tissu pour inspirer l'odeur de Nikolaï qui y baigne. En peu de temps je m'endors dans mes songes les plus fous.

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  Je suis assis sur le fauteuil devant l'âtre de la cheminée, deux heures qu'elle dort. Je porte mon verre remplie de vodka à mes lèvres quand le courant se coupe. J'inspire fortement en me levant , je replace des bûches dans le feu , J'allumme des bougies avant de monter à l'étage chercher des couvertures que je descends dans le salon. Je marche le long du couloir pour finir devant la porte de chambre d'Aurore que j'ouvre lentement, j'éclair la chambre avec ma lampe, je contourne son lit pour m'arrêter à sa hauteur et l'observer.

 Ses cheveux sont beaucoup plus long, son anatomie a évolué et je reconnais qu'elle encore plus belle que dans mes souvenirs. Mes orbes descendent sur son ventre qui m'offre un arrondis, je veux poser ma main dessus mais à plusieurs reprises je la retire, je n'ose pas, je ne veux pas effectuer ce geste sans qu'elle me l'autorise. Délicatement, je glisse une mèche de ses cheveux derrière son crâne et je caresse sa joue qui est toujours aussi douce.

-Es-tu devenue un pervers? sa voix perce le silence qui baigne en ces lieux. Retire tes mains de moi. me crache t'elle les lèvres serrées.

-Il n'y a plus d'électricité, je venais te réveiller pour te conduire à la salle prêt d ela cheminée. Le froid va vite envahir les pièces, là-bas tu auras chaud!

-No...

- pense à notre bébé! tomber malade serait complètement stupide! ravale ta haine à mon égard pour ce soir! scande je en m'éloignant d'elle.

-C'est mon bébé! me crache t'elle en approchant derrière moi! si mes souvenirs sont bons, tu n'en veux pas car tu ne te sens pas être prêt à devenir père! donc ne t'avise plus à dire notre car c'est le mien! mes nerfs sont mis à rude épreuves, j'avance sans rien dire, lui montrant le lit de fortune que je lui ais préparé, elle tente de s'assoir mais une grimace l'empêche de continuer son action. Bon sang, ce n'est pas le moment. couine t'elle en posant une main sur son ventre.

-TOut va bien? demandé-je la voix tremblante de la voir souffrir ainsi en tentant de l'aider à se relever.

-Il bouge plus que d'habitude, grince t'elle en posant sa main dans la mienne, réveillant un désir fulgurant de la serrer dans mes bras pour la protéger et l'aider à affronter cette grossesse. Dès qu'elle a pris place sur le fauteuil, elle rejette ma main sans un seul regard à mon égard. je ne dis rien , j'encaisse.

-Toi aussi tu ne voulais pas de notre enfant si mes souvenirs sont bons Aurore! crache-je à mon tour en plongeant mon regard dans le sien.

-Je suis revenue sur ma décision dès que j'ai posé un pied en France. Ce bébé n'a rien demandé, si il est là c'est tout simplement dû à un manque de compréhension. Il est en moi, je le désir plus que tout, il est la plus belle chose qui me soit arrivé Nikolaï. M'explique t'elle tout en caressant son ventre.

-J'ai grandit avec ma mère car mon père ne me voulait pas, commencé-je à relater en prenant place sur le fauteuil, il a voulut qu'elle avorte, il ne voulait pas avoir de chiares entre les pattes, cela aurait été mal vue dans ce milieu d'après lui. Ma mère a fuit loin de lui avant qu'il ne la retrouve et l'oblige à revenir prêt de lui. confie-je en replaçant une buche sans la regarder une seule fois. Je lui ouvre mon cœur, je veux lui dire la raison qui m'a poussé à refuser ce bébé, depuis que mes yeux ont observé mon enfant sur l'échographie, je ne pense qu'à lui, je comprends que je ne suis pas mon père et que d'avoir cet enfant est une bénédiction. Durant les six premiers mois de sa grossesse, il a tout fait pour qu'elle me perde, il l'a battu la laissant plusieurs jours sans boire ni manger, mais elle a tenue, elle a su braver mon père en lui prouvant que j'étais déjà fort alors que je n'étais pas né. Et il y a eu ma naissance, avoué-je en ayant un sourire ironique, ma mère est morte en me mettant au monde, il l'a laissé accoucher seule dans une cabane sans aucunes assistance médicale. Elle a fait une hémorragie. soufflé-je en fermant les yeux. Manque de chance pour lui, il a du m'élever dans des conditions atroces, j'ai été envoyé dans des centres ou la maltraitance est la première règle de ces lieux. Tous les gosses qui étaient avec moi étaient fils de mafieux, alors pour moi, j'ai cru que les enfants qui naissent dans ce milieu devait vivre ce que moi j'ai vécu, un enfer, devoir subir la rage des hommes de ces centres. J'ai vécue durant des années en croyant cela, en étant persuadé que c'était inévitable pour les enfants masculin de ce milieu. J'ai tué là-bas, tué un homme qui frappait Sergeï alors qu'il était au sol sans défense. Je me suis juré de ne jamais mettre au monde un enfant tant que je serais dans ce milieu. Déclaré-je tout en tournant mon visage sur celui d'Aurore qui est en larmes. Alors quand j'ai découvert ton test, j'ai perdu toute once de logique, j'ai replongé dans ces souvenirs, revue l'horreur de ces camps, une partie de moi ne voulait pas entendre tes mots, quand tu es partie, je me suis enfuie chez Silas et là j'ai pris conscience que ce que moi j'ai vécue, c'est mon père qui le voulait qui me l'a infligé car il me détestait, me haïssait. Dis-je en me levant pour me placer devant elle. Alors que moi, affirme-je en me plaçant à genoux devant elle, ce bébé je le désire tout autant que sa mère, je veux le voir grandir, j'ai mis cinq mois pour le comprendre, pour réaliser que tu étais bien plus qu'une aventure, que ton absence m'était insupportable par le vide qui avait prit ta place, je ne te demande pas de me pardonner le mal que je t'ai fait ou le comportement stupide que j'ai eu envers toi! précisé-je en baissant mes yeux sur son ventre. J'étais aveuglé par ma soif de vengeance, de pouvoir mais tout cela je m'en fou, la seule chose qui m'importe maintenant c'est toi et notre bébé, un petit être qui grandit bien au chaud ici, clame -je en posant ma main sur son ventre qui ne cesse de bouger depuis que j'ai entamé mon monologue. Enfin, je sens mon bébé , mes orbes s'humidifient, je réalise réellement que j'ai conçu un bébé avec la femme qui me regarde avec douceur quand un coup percute mes doigts. Je vous aime Mlle Dumont! Jure-je en observant Aurore poser sa main sur sa bouche avant de me pousser pour courir au toilette.

Le tatoué, le mafieux russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant